Burkina Faso – Filière lait : Au nom de l’intérêt supérieur de la filière lait !

Im.illustration (Ph.Dr)

Le Burkina Faso a célébré en différé le jeudi 24 juillet dernier la treizième (13ème) édition de la Journée mondiale du lait. Et pour cette édition, les acteurs ont fait le choix de réfléchir autour du thème « Filière lait local et employabilité des jeunes : Quels investissements ? » Le choix du thème a été salué par le président de la cérémonie, le Ministre délégué en charge des Ressources animales, Dr Amadou Dicko qui a toutefois appelé à une meilleure organisation des acteurs afin de permettre à cette filière de mieux rayonner et accroître par conséquent son impact sur le développement socio-économique du Burkina Faso.

Ce jeudi 24 juillet 2025, le Ministre délégué en charge des Ressources animales, Dr Amadou Dicko a évoqué avec une précision chirurgicale « un véritable problème » qui mine le développement de la filière lait au Burkina Faso. Il s’agit de ce manque de synergie des acteurs dans les actions à mener pour non seulement la défense des intérêts de la filière et pour une promotion véritable des potentialités de cette filière. Et il est évident que cette situation ne peut que constituer un boulet au pied des efforts gouvernementaux fournis pour dynamiser cette filière porteuse.

Il faut admettre que les autorités ont manifesté un intérêt pour le développement de la filière lait et des actions majeures ont été entreprises dans ce sens. En novembre 2024, les burkinabè ont été informés de la création d’une nouvelle société d’Etat baptisée Faso Kosam. Elle a pour mission « de produire du lait et des produits laitiers sous toutes les formes ». Elle devrait également contribuer à développer un mécanisme d’approvisionnement pérenne en matières premières pour sa production, assurer la transformation du lait, mettre sur le marché des produits laitiers de qualité et organiser le système de distribution et de commercialisation du lait. Dans la même dynamique, la société d’Etat Faso Guulgo est créée en vue de fabriquer des aliments de qualité pour le bétail. La pertinence de la création de cette société ne peut être que salutaire pour les acteurs de la filière lait au regard de l’importance de l’alimentation des vaches dans la production laitière. A côté de la création de ces deux (2) sociétés d’Etat, l’autorité a lancé en juin dernier la campagne nationale d’insémination avec pour but, entre autre, d’inséminer quinze mille (15 000) vaches. Un record pour le Burkina Faso sur une campagne. Et depuis le 12 juin dernier, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et Halieutiques a demandé aux acteurs issus des maillons transformation, commercialisation ou importation de lait à se faire enregistrer auprès des services vétérinaires. Objectif : Mieux assainir le secteur du lait et garantir des produits laitiers de qualité aux populations. Une disposition qui accompagne encore la professionnalisation du secteur laitier au Burkina Faso.

Face aux efforts déployés par l’Etat, il est nécessaire que les acteurs de la filière lait écrasent tout égo et trouvent les voies et moyens de parvenir à fédérer leur force pour permettre à cette filière d’être là où elle doit et devait être. Avec la dynamique en cours, il est évident que l’autorité ne sera pas silencieuse pour longtemps face à « un véritable problème » qui mine un secteur porteur comme le lait. Et en évoquant cette situation lors de la célébration de la Journée mondiale du lait, Dr Amadou Dicko veut peut-être laisser une chance à l’ingéniosité des acteurs à opérer un sursaut d’orgueil rapide afin de créer cette union des acteurs nécessaire pour porter en triomphe les efforts gouvernementaux. La balle est donc dans le camp de l’ensemble des acteurs de la filière. Il n’y a pas de choix à faire entre des camps. Il y a juste un seul choix à faire, celui de l’intérêt supérieur de la filière lait du Burkina Faso.

La Rédaction

Sentinelle BF