Après le lâcher des moustiques « génétiquement modifiés mâles biaisés sans impulsion génétique » par l’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS), la Coalition de Veille sur les Activités Biotechnologiques (CVAB) est montée au créneau ce jeudi 21 août 2025. Au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou, elle a dénoncé cette opération et exprimé ses inquiétudes face aux risques que le pays en cours.
Dans la forme, comme dans le fond, ce lâcher de moustiques génétiquement modifiés mâles biaisés sans impulsion génétique est dénoncé par Ali Goamma Tapsoba, porte-parole de la Coalition de Veille sur les activités Biotechnologiques (CVAB), et ses compagnons. Face à la presse ce jeudi 21 août 205, ils ont d’abord émis des doutes sur la transparence du processus qui aurait abouti au consentement des populations locales. La CVAB émet des réserves sur le fait que les populations ont pu donner leur accord pour ce lâcher en toute connaissance de cause. Aussi, il a regretté le fait que leur Coalition n’ait eu la possibilité d’exercer un recours contre ce lâcher à temps. « Ce constat ne fait qu’accroitre nos doutes sur la transparence des activités du projet. » a-t-il fait savoir.
Au-delà de ces aspects, la CVAB explique que ce lâcher de moustiques génétiquement modifiés qui a été développés afin de lutter contre le paludisme à travers notamment la réduction des populations de moustiques vecteurs du paludisme « n’a jamais été testée dans la nature à l’échelle mondiale. » Ainsi, en donnant son accord pour une telle expérience, le Burkina Faso s’expose à des risques majeurs. Ce risque est d’autant plus accru que le pays n’est pas technologiquement à la pointe pour de telles expérimentations. « Le Burkina Faso qui n’est pas à la pointe de cette technologie ne peut servir de terrain d’expérimentation. » a martelé Ali Goamma Tapsoba.
La Coalition a également fait observer que même si l’IRSS évoque un lâcher de 75 000 moustiques mâles génétiquement modifiés, il y a des risques que des femelles puissent se comptent parmi la population de moustiques lâchées. Cela serait encore plus problématique.
En lieu et place d’un lâcher de moustiques génétiquement modifiés pour mieux lutter contre le paludisme, la CVAB rappelle l’existence de solutions pratiques telles que l’utilisation des moustiquaire imprégnées d’insecticides, la pulvérisation intra-domiciliaire et l’assainissement des milieux de vie. Elle rappelle en outre que l’Algérie et le Cap-Vert n’ont eu besoin de lâcher de moustiques génétiquement modifiés afin de venir à bout du paludisme.
Constant Garané
Sentinelle BF

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