Le Réseau des Organisations Paysannes pour une Synergie d’Action au Burkina Faso (ROPSA-B) a tenu les 7 et 8 octobre 2025 à Ouagadougou sa session 2025 de la formation des formateurs endogènes sur l’outil B.U.S. Cette session annuelle avait pour but de renforcer les compétences des formateurs endogènes sur cet outil « novateur » de formation, considéré comme la colonne vertébrale de l’entreprenariat agricole. Plusieurs partenaires techniques issus du secteur agropastoral et du secteur de la formation professionnelle ont pris part à cette session.
Acronyme allemand de Bauern Unternmer Schulung, le B.U.S. se traduit littéralement en français par « Formation des entrepreneurs agricoles. » C’est un outil de formation conçu pour être pratique, assimilable avec pour but d’éveiller les consciences des acteurs du secteur agrosylvopastoral, halieutique et faunique. C’est aussi un outil qui offre le savoir-faire nécessaire aux différents acteurs afin de pouvoir améliorer les performances des différentes entreprises agricoles.
Outil de formation « novateur », le B.U.S. a été adopté par le Réseau des Organisations Paysannes pour une Synergie d’Action au Burkina Faso (ROPSA-B) depuis 2019 pour renforcer l’efficacité et les performances du secteur agrosylvopastoral du pays. De nombreux acteurs ont pu être formés sur la base de cette approche à travers le Burkina Faso. Face à l’engouement suscité auprès des acteurs, le ROPSA-B a procédé à la formation de formateurs endogènes afin d’être des relais de cette approche au niveau local. Et conformément à son engagement pour un secteur agropastoral dynamique, le ROPSA-B tient chaque année une session de formation sur l’outil B.U.S. à l’endroit des formateurs endogènes. Ces sessions annuelles ont pour but de faire une mise à niveau des formateurs endogènes sur le B.U.S. et d’échanger avec ces derniers sur les défis à relever pour un meilleur impact de cet outil sur le secteur agricole burkinabè. L’édition 2025 de cette session de formation s’est tenue à Ouagadougou les 7 et 8 octobre 2025 avec la présence de partenaires invités à découvrir ou à redécouvrir le B.U.S.

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Ils étaient près d’une trentaine de formateurs endogènes venus des différentes localités de l’intérieur du pays pour prendre part à cette session de formation animée par Jules Zongo et Jean Prosper Eloi Nombré respectivement Président et Secrétaire général du ROPSA-B, tous deux des Maitres formateurs BUS. En présence de plusieurs partenaires techniques, les animateurs de la session de formation ont fait une présentation et un bilan partiel de l’impact de la mise en outil de l’approche B.U.S. au Burkina Faso. Il ressort de la présentation que c’est depuis 2019 que le ROPSA-B a adopté et vulgarisé le B.U.S. à travers le pays comme outil de formation. Et de 2019 à 2025, ce sont plus 5 000 personnes qui ont pu bénéficier des sessions de formation ; 25 formateurs ont été certifiés/AHA et 6 maîtres formateurs certifiés. Et il ressort que les acteurs formés ont réussi à améliorer les performances de leur activité et la rendre viable.
Formateur endogène venu de la région du Guiriko, Abdoulaye Zouré a fait savoir que « L’outil Bus a impacté positivement ma vie ; que ce soit ma vie professionnelle et sociale. » Il explique que le B.U.S. a cette particularité d’avoir « une approche spécifique qui ne demande pas de grand moyen pour dérouler la formation. Elle permet surtout aux participants d’avoir une analyse saine de leur activité. Quand tu participes à une formation B.U.S. tu sauras mesurer la rentabilité de ton entreprise. Si elle n’est pas rentable tu sauras ce qu’il faut faire pour que ça marche. » Abdoulaye Zouré révélé par ailleurs que l’utilisation des techniques du B.U.S. a eu un impact positif sur des groupements de producteurs de sa région car cela leur a permis de lever des contraintes qui ne favorisaient pas l’essor des activités du groupement.
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Secrétaire général du ROPSA-B, Eloi Jean Prosper Nombré a indiqué que l’un des objectifs du BUS est de susciter chez les producteurs « un éveil des consciences » et à former ces acteurs en « entreprenariat agricole ». Il a fait savoir que le B.U.S. est un outil qui est « complémentaire avec les autres outils de formation en entreprenariat » qui existe. « Pour tout entrepreneur agricole qui veut aller de l’avant, il est intéressant de commencer par le B.U.S. et après il pourrait utiliser d’autres types d’outil pour renforcer les acquis. » a-t-il fait savoir.

Pour sa part, le Président du ROPSA-B, Jules Zongo a fait noter que « Le B.U.S. est un outil qui permet de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture de type entrepreneurial et économique. » C’est pourquoi il a réaffirmé l’engagement du ROPSA-B à poursuivre la vulgarisation de cette approche auprès des producteurs afin de réussir à accroitre la performance des entreprises agrosylvopastorales, halieutiques et fauniques, telle que souhaité par les autorités burkinabè.

Le BUS, modèle qui va au-delà du secteur agropastoral
Ousmane Badini, Chef de service à la Direction générale de la promotion de l’économie rurale (DGPER), partenaire du ROPSA-B, a salué l’efficacité de l’outil B.U.S. et de son impact sur le développement rural au Burkina Faso. « C’est un outil qui est assez pratique pour les acteurs du monde rural. » a-t-il fait savoir. « Et les acteurs qui ont déjà eu à bénéficier des sessions de formation à travers le B.U.S. ont pour l’essentiel réussi à atteindre leurs objectifs sur le plan entrepreneurial. » a-t-il poursuivi.
Si le B.U.S. suscite un intérêt de plus en plus grandissant dans le secteur de l’entreprenariat agropastoral, le Président du ROPSA-B a fait observer qu’il n’est pas exclusivement dédié à ce secteur. L’impact de cette approche peut être aussi marquer sur les autres secteurs. Cela est corroboré par Aminata Nikiéma, Conseillère en emploi et en formation professionnelle à la Direction générale de l’enseignement technique et professionnel. Elle indique avoir perçu la pertinence de l’approche de cette approche B.U.S. sur les autres secteurs de la formation professionnelle en dépit du fait que cette session soit sa première rencontre avec le B.U.S. « Ce qui m’a plus dans cette approche, c’est l’éveil des consciences. J’ai assuré beaucoup de formation en entreprenariat et éducation financière, mais l’éveil des consciences manque. Le Ministère de la Jeunesse a financé beaucoup de projets mais très peu de jeunes formés ont réussi à s’installer. Et je crois que ce qui a manqué, c’est l’éveil des consciences. Si on peut élargir cet outil à d’autres structures et à d’autres domaines ce sera positif. »
La session de formation des formateurs endogènes sur l’approche B.U.S. s’est achevée par une remise des certificats aux différents participants. Ces derniers ont également reçu les orientations sur les perspectives de l’outil B.U.S dans le contexte actuel au Burkina Faso. Et ces perspectives sont de trois (3) ordres. Il s’agit d’abord d’accroitre le nombre d’apprenants pour améliorer l’impact du B.U.S. ; la prise en compte des Personnes Déplacées Internes (PDI) dans les sessions de formation pour favoriser leur relèvement et l’accompagnement des apprenants avec des kits.

Le Réseau des Organisations Paysannes pour une Synergie d’Action au Burkina (ROPSA-B) a été créé en 2015 avec pour mission d’être le fer de lance de la lutte contre l’insécurité alimentaire au Burkina Faso. De nombreuses actions ont été conduites sous le magistère de cette organisation paysanne depuis sa création en vue de renforcer les niveaux de productions agricoles et de dynamiser l’entreprenariat agricole au Burkina Faso.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF

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