Le marché national du blé au Burkina Faso se trouve dans une zone de turbulence. Les vendeurs nationaux de cette farine peinent à faire vendre leur produit depuis le mois d’octobre 2020 en raison de la présence sur le marché d’une farine qui serait importée de la Turquie. Selon des informations relayées par le bimensuel «Le Reporter » numéro 300-301, le prix de la tonne de cette farine importée de Turquie se négocie entre 315.000 franc cfa et 335.000 franc cfa ; alors que le prix moyen « normal » de la tonne de farine de blé est de 360.000 franc cfa chez le nationaux. Comment expliquer cette si grande différence des prix entre la farine importée et la farine nationale ?
Ce qui est évident c’est qu’il y a anguille sous roche dans cette affaire. En Turquie, la production et la transformation du blé est subventionnée par les autorités. Grâce à cette subvention, la farine de blé est cédée à seulement 240.000 franc cfa sur le marché turque. Est-ce cette farine subventionnée qui se retrouve sur le marché burkinabè? D’abord, il faut dire que les réglementations internationales concernant le commerce interdisent la subvention d’un produit destiné à l’exportation. La subvention est faite pour satisfaire les besoins essentiellement nationaux. Des esprits malins ont-ils réussi à torde le cou à cette disposition afin de mettre sur le marché burkinabè de la farine subventionnée en Turquie ? C’est bien possible, mais cela ne suffirait pas à expliquer la vente de la tonne de farine à 335.000 franc cfa sur le marché burkinabè.
Selon les estimations faites par « Le Reporter », même si la farine subventionnée turque arrive à un port de la sous-région à 240.000 franc cfa, il faudra que l’importateur débourse au 172.000 franc cfa au titre des frais liés à l’analyse au laboratoire, le dédouanement, le transit et le transport jusqu’au Burkina Faso. L’addition fera 412.000 franc cfa. Par quelle parade la farine de blé « turque » est donc vendues entre 315.000 franc cfa et 335.000 franc cfa ? La question reste jusques-là entière, mais il y a des raisons de croire qu’il se joue un jeu malsain qui met à mal le rêve de développement des fournisseurs nationaux de farine de blé et surtout fait perdre aux caisses de l’État des ressources importantes.
Sentinelle BF
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