Une vingtaine de jeunes et femmes leaders du Programme d’appui à la promotion de l’entrepreneuriat agricole (PAPEA) a effectué un voyage d’étude et de partage d’expérience du 13 au 17 octobre 2025 dans deux (2) zones d’intervention du projet. Il s’agit des régions du Nando et du Guiriko. L’objectif de ce voyage était de s’enquérir des impacts des actions menées dans le cadre du projet et de favoriser le partage d’expérience entre les différents acteurs. La mission a été conduite par Aurokiatou Traoré, Experte genre sur le PAPEA-2.
C’est dans l’après-midi de ce lundi 13 octobre 2025 que la mission de l’équipe des jeunes et femmes leaders du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) issus des régions du Yadga et du Kadiogo est arrivée à Koudougou, dans la région du Nando. Avec à leur tête Aurokiatou Traoré, Experte genre du PAPEA-2, cette mission est allée visiter dans un premier temps un hangar de tri et de conditionnement d’oignons, infrastructure construite dans le cadre du projet ; et dans un second temps l’équipe est allée sur des sites de deux (2) actrices engagées et actives sur les différents maillons des filières d’intérêts du projet dans la région.
Situé au cœur de la commune de Koudougou, le hangar de tri et de conditionnement d’oignons a été le premier site visité par la mission des jeunes et femmes leaders. Ce hangar de tri d’oignons a été construit dans le cadre de la mise en œuvre du PAPEA-2, sur sollicitation des acteurs de la filière oignon, selon Adama Nassa, président de la Coopérative en charge de la gestion du hangar. Adama Nassa explique que c’est face aux contraintes liées à la conservation des oignons, des pertes économiques qui en découlent et surtout de la nécessité d’améliorer les conditions de travail de tri des oignons par les femmes que les acteurs ont appelé le PAPEA-2 à construire un hangar de tri et de conditionnement d’oignons. Il poursuit en expliquant que le travail de tri des oignons se faisait sous le soleil par les femmes. En plus d’être inconfortable pour les femmes, cette situation n’était pas favorable à une bonne conservation des oignons dans la mesure ou « l’oignon n’aime pas le soleil », a fait savoir le président Nassa. « L’objectif de ce hangar de tri était surtout d’améliorer les conditions de travail des 50 femmes chargées de faire le tri. » a t-il affirmé. En plus d’offrir des conditions plus appropriées de travail aux femmes, la construction de ce hangar a permis d’améliorer les revenus de ces dernières. « Par jour, elles peuvent gagner entre 3 000 franc et 5 000 franc cfa », selon les confidences du président de la coopérative. Face aux « leaders », le Président Nassa a expliqué que grâce au hangar, les acteurs parviennent à conserver de manière appropriée les oignons triés. Cela permet de conserver l’intégrité des oignons et de leur valeur nutritive jusqu’à leur commercialisation.

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Les femmes ont échangé à bâton rompu avec le président Nassa et apprécié l’impact de l’hangar de tri et de conditionnement d’oignons sur les conditions des femmes.
Après cette visite, la délégation a fait une immersion dans une unité de transformation de produits maraîchers. Cette unité fait d’abord dans la conservation des produits maraîchers tels que les oignons, la tomate, le haricot vert, la carotte etc. Cette conservation se fait sans conservateur chimique, ce qui permet de garder sauve l’intégrité des aliments. Elle évolue également dans la transformation des produits divers. Elle propose à ce titre du piment, des épices divers, des jus de différentes saveurs, de la farine infantile enrichie, des précuits de couscous et de riz etc. La promotrice, Sirina Yaméogo a expliqué que c’est auprès de fournisseurs locaux qu’elle se ravitaille en matière première. Aussi fait-elle un point d’honneur à s’assurer de la qualité sanitaire de ces produits. En outre, elle a fait noter que l’une des contraintes auxquelles elle fait face est celle de l’emballage.

La délégation des « leaders » a salué la qualité des produits de Sirina Yaméogo et les efforts consentis pour non seulement mettre à la disposition des populations des produits de qualité, mais aussi assurer la croissance de son entreprise.
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Actrice majeure de l’élevage de porc dans le Nando, Louise Kama/Bouda a reçu la délégation des jeunes et femmes leaders dans la matinée du 14 octobre 2025. Dans sa ferme porcine située dans la zone périphérique de la commune de Koudougou, Louise Kama/Bouda a expliqué qu’elle doit l’évolution et la professionnalisation de son activité grâce aux PAPEA. Elle confie qu’à ce jour elle dispose d’un site où elle fait « naisseur » et un second site dédié à « l’engraissement ». Une séparation des activités qui leur permet de mieux structurer son activité, d’optimiser la gestion de son entreprise et d’améliorer ses revenus. Il n’en demeure pas moins que les contraintes subsistent. Et ces contraintes ont pour noms l’accessibilité de l’aliment porc et la hantise de la Peste porcine africaine.

Au terme des différentes visites dans la région du Nando, Aurokia Traoré, experte genre du PAPEA a dressé un bilan satisfaisant et salué l’esprit de curiosité et la pertinence des échanges entre les « leaders » et les acteurs visités. Elle a formulé le vœu que les expériences partagées et les leçons tirées permettront aux jeunes et aux femmes de renforcer le positionnement de leur entreprise et aussi d’accroitre leur leadership.
Après Koudougou, le cap a été mis sur la région du Guiriko où plusieurs activités étaient inscrites au programme.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF









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