Les acteurs de la filière porcine de la province du Sanguié veulent mieux booster leur activité et y tirer le meilleur profit. Ils se sont pour cela réunis en atelier à Réo du 17 au 19 janvier 2022 afin de peaufiner leur stratégie de commercialisation. Avec cette stratégie de commercialisation, élaborée avec l’appui technique du Cabinet Sagrasy Consulting dans le cadre du PAPEA, les acteurs espèrent faire croître leur chiffre d’affaire. Au cours de leur atelier, les acteurs de la filière porcine du Sanguié ont reçu la visite d’une mission conjointe des premiers responsables du PAPEA, avec à sa tête la Directrice générale Adam Diouf, et du Consortium de mise en œuvre du programme représenté par Annette Kolff de Helvetas.
Les acteurs du cluster porc du Sanguié se sont inscrits dans la dynamique d’accroitre leur chiffre d’affaire à travers la logique tracée par le Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA). Ainsi, après la mise en place du cluster porc du Sanguié survenue le 18 novembre 2021, les acteurs se sont réunis en atelier à Réo pour élaborer leur stratégie commerciale. Les enjeux majeurs étaient non seulement d’arriver à satisfaire la demande de consommation de 3.000 carcasses de porc par an, formulée par un promoteur privé, mais aussi satisfaire les besoins au niveau local.
Les échanges entre les acteurs membres du clusters porc de Sanguié ont été facilités par l’Assistant technique du Cabinet Sagrasy Consulting dans le Centre-Ouest, Daouda Sanou. Face à lui, des jeunes et des femmes évoluant dans l’un des maillons de la filière porcine dans le Sanguié et manifestement engagés à trouver des pistes pour donner un coup de fouet à leur activité.
Le Sanguié et son riche potentiel porcin
Afin de parvenir à la définition d’une stratégie de commercialisation, les acteurs ont passé en revue les capacités de production porcine des différentes Coopératives et Associations évoluant dans le porc dans la province du Sanguié. Cette revue a permis d’apprécier la richesse de la province du Sanguié en matière de porc. Malgré cette richesse, les acteurs de la filière porcine sont confrontés à des difficultés qui étouffent l’épanouissement véritable de la filière dans la province. Sont de ces difficultés la non structuration convenable des acteurs et les ravages de la Peste porcine africaine (PPA). En raison de ces difficultés, les acteurs ont décidé d’aller de façon graduelle vers la satisfaction des besoins en consommation de 3.000 porcs par an exprimés par le promoteur privé. Ils ont en outre discuté autour des différentes propositions faites par ce promoteur privé. Au terme des échanges, ils ont fait des suggestions, des amendements afin que leur intérêt soit mieux pris en compte. A titre illustratif, le promoteur s’engageait à acheter le kilogramme de carcasse de porc à 1100 franc cfa ; mais les acteurs du cluster porc du Sanguié ont formulé le vœu de pouvoir le vendre à 1.200 franc cfa. Et ils ont posé la question des abats que le promoteur n’a pas affiché sa volonté d’acheter. Cette question lui sera posée par l’entremise du co-facilitateur, assortie d’une proposition de vente des abats à 2.000 franc cfa. Et d’ici mi-mars, ce sont 315 porcs qui pourront être mis à la disposition du promoteur privé.
Pour ce qui est des besoins au niveau local, les acteurs du maillon production ont marqué leur disponibilité à prendre en compte les besoins de consommation au niveau local. Déjà, ils indiquent pouvoir mettre à leur disposition au moins 520 porcs d’ici mi-mars suivant les critères définis par les acteurs locaux. Ces derniers demandent en effet des porcs ayant un poids inférieur ou égal à 50 kg.
Mettre la filière porcine sur une pente ascendante…
L’atelier a aussi permis aux acteurs de rencontrer et d’échanger avec plusieurs structures techniques et d’appui à la filière porcine. Assami Ouédraogo, administrateur général de l’entreprise Burkina Ecolotech, a échangé avec les acteurs de la filière porcine sur les produits de son entreprise spécialisée dans la fabrication de charbon bio, de four de toutes sortes, des séchoirs etc. Ce matériel professionnel a la particularité de faciliter le travail des acteurs de la filière porcine notamment les acteurs qui sont dans la grillade.
Les institutions de microfinance (IMF) étaient également présentes à cet atelier. Il s’agit des microfinances GRAINE Sarl et la FINEC. Elles ont chacune présenté les différentes opportunités de financement qu’elles offrent aux acteurs de la filière porcine. Les inquiétudes des acteurs ont tourné autour des conditions d’accès au crédit et aux modalités de remboursement. Ils ont reçu des informations et des conseils qui devraient leur permettre de pouvoir mieux s’orienter dans leur recherche de financement auprès des IMF.
A l’issue de l’atelier, Lucie Kantiono, éleveuse de porc à Dassa salué la qualité des échanges qui ont permis aux différents acteurs de parler le même langage face différents acheteurs. Elle a indiqué que la stratégie élaborée prend en compte les intérets de tous les acteurs de la filière porcine dans la province du Sanguié ; de ce fait sa mise en œuvre devrait « permettre à tous ceux qui sont dans cette filière là d’accroitre leur chiffre d’affaire. »
La tenue de l’atelier a été également salué par Donald Bationo, promoteur d’une unité de production et de commercialisation d’aliments pour porc dans le Sanguié. Il fait savoir que cet atelier lui a permis de mieux présenter ses produits aux différents acteurs et surtout de leur donner des conseils pour une meilleure alimentation de leur porc afin de pouvoir respecter les critères de besoins exprimés par les grilleurs locaux et le promoteur privé.
Présente pour soutenir les acteurs, Annette Kolff représentante de Helvetas a salué le dérouler de l’atelier. Elle s’est dit ravie de constater que les jeunes et les femmes du cluster porc de Sanguié échangent sans langue de bois autour de leurs préoccupations et mènent des réflexions qui pourraient aboutir à l’amélioration de leur revenu. Annette Kolff a encouragé les acteurs à poursuivre dans la même dynamique afin que les objectifs du PAPEA puissent être atteints. Cependant, avec ce qu’elle a pu constater, elle estime que la trajectoire suivie est la bonne jusque-là.
Adam Diouf, la nouvelle directrice pays de Helvetas au Burkina Faso, s’est dit édifiée de constater que l’atelier a mobilisé beaucoup de femmes, comme souhaité par le PAPEA. Elle a salué cette mobilisation des femmes qui réfléchissent autour des préoccupations qui sont les leurs afin qu’elles puissent proposer des solutions bien pour leur affaire. Adam Diouf a invité l’ensemble des acteurs à s’engager pour une mise en œuvre réussie du PAPEA dans tous ses composants.
Principal facilitateur des échanges entre les différents acteurs de la filière porcine du Sanguié, Daouda Sanou, Assistant technique du Cabinet Sagrasy Consulting a tenu à saluer la participation des acteurs de ce cluster. Il a rappelé que l’objectif de l’élaboration de cette stratégie est d’abord d’arriver à une meilleure organisation des acteurs et leur plus grande professionnalisation afin de pouvoir saisir toutes les opportunités liées à leur activité. Daouda Sanou a en outre fait savoir que le PAPEA aura toujours une oreille attentive aux préoccupations qui seront posées par les acteurs et ne ménagera aucun effort pour les lever afin de leur permettre d’accroitre leur revenu grâce à leur activité.
L’atelier a pris fin dans une ambiance conviviale par une photo de famille. Les participants ont également pu déguster du porc au four offert par les membres du cluster afin que soit joint l’utile à l’agréable.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
Commentez