Le Burkina Faso va renforcer la valeur ajoutée de sa filière anacarde en transformant la pomme de cajou. Le Capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’Etat a en effet procédé ce jeudi 22 mai 2025 à Peni, dans la région des Hauts-Bassins, à la pose de la première d’une usine de transformation de la pomme de cajou. Cette usine devrait à terme permettre de réduire les pertes post-récolte et renforcer les bases du développement socio-économique durable et inclusif du Burkina Faso.
C’est dans la commune de Peni, localité située dans la région des Hauts-Bassins que sera érigée cette nouvelle usine de transformation de la pomme de cajou. L’usine sera bâtie sur une superficie de quatre hectares (4ha) et sera constituée entre autres d’un laboratoire, d’un bloc de la transformation de pomme de cajou, d’un magasin de fournitures, d’un atelier de réparation, d’un bloc technique et de pièces de rechange, d’une pouponnière, d’une déchèterie et l’installation d’un biogaz.
Ce projet devrait contribuer à apporter de la valeur ajoutée à la filière anacarde burkinabè et surtout à réduire les pertes post-récolte à travers notamment la valorisation de cinq mille (5 000) tonnes de pommes de cajou par an, la production des concentrés, des jus, du vinaigre, du vin et de l’éthanol à base de pomme. Elle devrait également permettre de renforcer les bases du développement socio-économique durable et inclusif en ce sens qu’elle facilitera la création de valeur locale durable, inclusive et rentable et surtout contribuer à l’autosuffisance agro-industrielle du Burkina Faso.

D’un coût global de 6,65 milliards de franc cfa, le projet de construction de l’usine de transformation de pomme de cajou de Péni, porté par le Conseil Burkinabè des Filières agropastorales et halieutiques (CBF) aura une capacité de transformation annuelle de cinq mille tonnes (5 000 t) et va contribuer à la création de cent douze (112) emplois directs et plus de mille (1 000) emplois directs.
Lire aussi : Anacarde – Campagne de Commercialisation 2025 : Une hausse du prix plancher du kilogramme d’anacarde – SentinelleBf
Ouémihie Clément Attiou, Directeur général du Conseil Burkinabè des Filières agropastorales et halieutiques (CBF), a précisé en outre qu’il s’agit d’un projet intégré d’où sortira annuellement 3 750 tonnes de concentrés de jus, 3 937 500 litres de jus de pomme de cajou, 540 000 litres d’éthanol de pomme de cajou, 2 700 000 litres de vin de pomme de cajou et 1 350 000 litres de vinaigre de pomme de cajou. Il a rappelé que le Burkina Faso produit annuellement une moyenne de 200 000 tonnes de noix brute de cajou avec environ 2 millions de pommes de cajou qui restent très peu utilisées. C’est en cela que réside, entre autre, la pertinence de la construction de cette usine de transformation de la pomme de cajou. « Lorsque vous regardez dans les villages, les gens récoltent la noix qu’ils revendent, mais la pomme reste dans la nature. L’objectif de ce projet, c’est de commencer une valorisation de la pomme de cajou avec pour ambition de transformer 5 000 tonnes de pommes de cajou en produits divers, sans additifs et dont la consommation aura un effet valorisant sur la santé. » a expliqué le Directeur général de la CBF.

Le choix de Péni pour abriter cette infrastructure n’est pas fortuite. Elle est d’ailleurs « stratégique » selon le Directeur général Ouémihie Clément Attiou. « Peni est centré dans la zone Ouest de la pomme de cajou. Nous sommes donc à mi-chemin entre Bobo-Dioulasso, Banfora et Orodara qui sont les principales zones de production. Nous allons mettre en place donc des coopératives de collecte avec les femmes. » Dans ce sens, le Directeur a révélé que ce sont cinq cent millions (500 000 000 Fcfa) qui seront annuellement affectés à l’achat de la pomme de cajou auprès des femmes collectrices.
Le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré a pour sa part réaffirmé son engagement dans la poursuite des efforts pour la transformation structurelle de l’économie nationale. Il a invité à une diligence dans l’exécution des travaux. Le Capitaine Ibrahim Traoré a donné la date du 31 décembre 2025 pour la fin des travaux. Un délai de rigueur que les responsables des entreprises en charge des travaux se sont engagés à respecter.
Le projet de construction de l’Usine de transformation de la pomme de cajou est porté par le Conseil Burkinabè des Filières agropastorales et halieutiques (CBF). Etablissement public de l’Etat à caractère économique, le Conseil Burkinabè des Filières agropastorales et halieutiques (CBF) a été créé par décret pris en Conseil des ministres du jeudi 9 janvier 2025. Il a remplacé le Conseil Burkinabè de l’Anacarde (CBA) avec des missions plus affirmées. Selon le gouvernement, il a pour mission « de coordonner et de soutenir les actions de développement durable des filières agropastorales et halieutiques au Burkina Faso.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF

Commentez