Dans le cadre de la mise en œuvre de l’ambitieux plan pour la souveraineté alimentaire et la création d’emplois décents dans le secteur agropastoral dénommé « offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 » initié par le gouvernement de la transition, le chef du département en charge de l’Agriculture, le Commandant Ismaël Sombié était face à la presse ce mardi 5 septembre 2023 à Ouagadougou pour donner les contours ce plan.
592 000 000 000 F CFA. C’est le coût global du plan pour la souveraineté alimentaire et la création d’emplois décents dans le secteur agropastoral dénommé « offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 ». Porté par le gouvernement burkinabè à travers le Ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, il sera financé à hauteur de 46% pour les ressources publiques et 54% pour les ressources privées. Même si le financement n’est pas encore bouclé, le ministre reste serein quant à son aboutissement. «𝐿𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑙𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑’𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑣𝑜𝑛𝑠 𝑟𝑒𝑐̧𝑢, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑒𝑠𝑝𝑜𝑖𝑟 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑙’𝑎𝑏𝑜𝑢𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑜𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑢𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑒𝑛 𝑣𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑠’𝑎𝑐𝑐𝑜𝑟𝑑𝑒𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟 𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒», a-t-il rassuré. Pour le ministre de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques, Ismaël Sombié, la mise en œuvre de cette offensive va permettre de créer 100 000 emplois décents dans le secteur agropastoral pour les jeunes, y compris les personnes déplacées internes (PDI) et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Dans son exposé le ministre a précisé que ce plan qui couvre la période 2023-2025 sera consacré à la production de huit filières de produits agropastoraux et halieutiques que sont le riz, le maïs, la pomme de terre, le blé, la mangue, le poisson, le bétail et la volaille. Il a noté que la réalisation de cette offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 permettra de réduire la dépendance du pays des Hommes intègres vis-à-vis des importations des produits de grandes consommations, mais également de valoriser le potentiel de production nationale.
En termes de résultats, Il est attendu de l’« offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 », la production de 1 000 000 de tonnes de riz, de 2 000 000 de tonnes de maïs, de 60 000 tonnes de pomme de terre, 100 000 tonnes de poisson. Mais pour y parvenir, il sera nécessaire de réaliser de grands investissements. Il est donc prévu l’aménagement de 10 000 hectares (ha) de périmètres irrigués et 30 000 ha de bas-fonds, la création de deux zones pastorales modernes de référence en Afrique de l’Ouest d’une superficie de 26 000 ha mais pas seulement. Ismaël Sombié a ajouté qu’il y aura la réalisation de l’opération 20 000 éleveurs de petits ruminants, l’installation de cinq éleveurs de volaille dans chaque village et l’appui au relèvement de 200 aviculteurs modernes affectés par la grippe aviaire.
Conscient de l’envergure de ce plan et certainement pour répondre aux plus sceptiques, le patron du département en charge de l’Agriculture a tenu à souligner :« Ce n’est ni une utopie, ni une vue de l’esprit, si nous prenons en compte l’ensemble des potentialités dont regorge notre pays. Des potentialités en termes de terre arable, de bas-fond, de périmètre irrigable, de main d’œuvre et en termes d’engagement et de dispositif stratégiques et institutionnel. Donc, la lutte pour la souveraineté alimentaire n’est ni un slogan, ni une vue de l’esprit. Nous pouvons y arriver et nous allons y arriver. C’est le sens de notre engagement et c’est le sens de l’engagement de l’ensemble des acteurs du monde rural », a-t-il précisé avant d’ajouter qu’ « Il est nécessaire de sortir des chantiers battus et d’opérer des changements d’approches pour pouvoir tendre vers des approches beaucoup plus pragmatiques qui puissent s’orienter vers le résultat». Pour lui, «cette offensive est conçue dans une logique d’ensemble avec la mise en relation harmonieuse de la production, de la transformation et de la commercialisation avec une convergence de l’ensemble des instruments qui doivent servir au déroulement de sa mise en œuvre ».
Pour le conférencier du jour, la réalisation de ce plan permettra d’améliorer les différents agrégats macroéconomiques pour l’édification des bases d’un développement socio-économique durable du pays. Sa réalisation passera justement par des innovations et des réformes courageuses dont certains ont déjà été menés ou sont en cours de réalisation. Il y a entre autres la dynamisation du réseau d’encadrement par le rapprochement des cadres du département vers les grandes zones de production agropastorale, la responsabilisation des structures régionales pour la mise en œuvre des activités jadis portées par les structures centrales, la diversification des moyens de paiement mobile de la contrepartie des bénéficiaires de la subvention des intrants et matériels agricoles, l’augmentation du budget alloué à l’achat des intrants de 4,2 milliards, la réquisition de 4000 hectares à Bagré et à la SN SOSUCO pour la production agricole, la mise à contribution de plus de 1500 VDP pour assurer la production et la sécurisation des grands sites de productions, la mise en route de l’usine de mélange d’engrais de Koupela d’une capacité de production de 90 tonnes à l’heure, la mise à disposition de 9 500 tonnes soit 38% des quantités d’engrais au profit des riziculteurs contre 30% les années antérieures, l’extension du prélèvement de 5% des intrants au profit des PDI sur les quantités d’intrants acquises par tous les projets et programmes, l’appui aux PDI retournées chez elles avec 325 tonnes d’intrants et 25 tonnes de semences et l’appui à la mise en place des «champs de la paix» au profit des femmes PDI et leurs hôtes dans 7 régions.
Constant Garané
Sentinelle BF
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