La production agro-pastorale nationale de la campagne agricole de saison humide 2022-2023 devrait connaitre une légère hausse comparativement à la précédente. C’est ce qui est ressorti la deuxième (2ème) session ordinaire de l’année 2022 du Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA) qui a clôt ses portes ce vendredi 18 novembre 2022 à Ouagadougou sous la présidence du Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH), Dr Denis Ouédraogo.
Malgré les difficultés liées notamment à l’insécurité, au manque d’intrants et à l’instabilité constatée à la tête du département en charge de l’agriculture, la campagne agro-pastorale 2022-2023 devrait connaitre une hausse par rapport à la précédente. Selon les données prévisionnelles du Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA), la production céréalière devrait se situer à 4.915.423 tonnes. Cela représente une hausse de 5,46% par rapport à la précédente campagne. Et avec cette production, le CPSA estime que ce sont 96% des besoins annuels de consommation des burkinabè qui sont couverts. Le pays devrait donc importer 297.812 tonnes de céréales pour combler le gap.
Quant aux cultures de rente, la production de la campagne agricole humide 2022-2023 est estimée à 1.572.136 tonnes, soit une hausse de 8,34% comparativement à la campagne écoulée. La plus grande performance comparativement à la campagne écoulée a été réalisée par les autres cultures vivrières connaissent un bond de 28,27% à 889.503 tonnes.
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Ces résultats s’expliquent selon les membres du CPSA par la bonne pluviométrie enregistrée et surtout sa meilleure répartition. Cela a contribué à juguler l’onde de choc de l’insécurité sur la campagne agricole 2022-2023. L’engagement de l’Etat, de ses partenaires techniques et financiers, mais aussi la détermination des producteurs ont été les principaux clés des résultats atteints.
Pour la campagne agricole à venir, les membres du CPSA ont tenu à faire des recommandations dont la prise en compte permettra au pays de booster sa production et aller vers l’autosuffisance alimentaire. Entre autres, le CPSA recommande que des dispositions puissent être prise pour pouvoir mettre à la disposition des producteurs les intrants à bonne date, entre les mois d’avril et mai. Le retard régulièrement constaté dans la distribution des intrants dans un système de production tributaire de la pluie est contre-productif. C’est pourquoi des dispositions doivent être prises pour que ces intrants parviennent aux producteurs avant que la saison des pluies ne s’installe. Aussi, le CPSA suggère que des dispositions puissent être prises pour renforcer les capacités de stockage d’intrants de la CAIMA afin de permettre au pays d’être moins affecté par l’incertitude et l’instabilité des prix des intrants sur le marché international.
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Sur les recommandations faites, Dr Dénis Ouédraogo a fait noter que les dispositions ont déjà été prises pour permettre à la CAIMA de disponibiliser les intrants à la bonne date et aussi servir les ambitions de la campagne agricole de saison sèche. « Au niveau de la CAIMA, les mesures sont prises pour disponibiliser les intrants à bonne date afin que pendant la saison sèche, nous puissions produire suffisamment pour compenser les pertes de production. » a-t-il laissé entendre. Il a par ailleurs traduit ses reconnaissances et sa gratitude à l’ensemble des acteurs qui se sont investis pour la campagne agricole 2022-2023 en rappelant l’importance de la production agricole dans le dispositif de renforcement de la sécurité alimentaire au Burkina Faso. « Pour pouvoir lutter contre l’insécurité alimentaire, il faut commencer par avoir une bonne production, une production en grande quantité et aussi diversifiée. » Il a rassuré que la production agricole reste une priorité pour le gouvernement burkinabè et tout sera mis en œuvre pour permettre à ce secteur de jouer son rôle dans ce contexte particulier.
Performance, mais contre-performance tout de même
Les résultats prévisionnels de la campagne agro-pastorale 2022-2023 sont certes en hausse comparativement à la campagne précédente, mais ces résultats restent bien en deçà des objectifs de production affiché par le Burkina Faso au début de la campagne agricole. En termes de production céréalière, le pays visait un objectif de 5.398.000 tonnes, mais ne réalise que 4.915.423 tonnes. Pour ce qui est des cultures de rente, l’objectif était de produire 1.798.000 tonnes. Les prévisions de production se situent à 1.572.136 tonnes. Quant aux autres cultures, les prévisions de production se situent à 889.503 tonnes que les objectifs de production étaient de 897.000 tonnes.
Constant Garané
Sentinelle BF
