La Côte d’Ivoire et le Ghana seraient dans l’incapacité, faute de fèves suffisantes, d’assurer la livraison d’environ 500 000 tonnes de cacao pré-vendues à environ £ 2000 livre la tonne, bien en dessous des cours mondiaux actuels. Ce volume, communiqué par deux sources du secteur à Reuters, est très important, représentant environ 20% de la production conjointe des deux pays. Mi- avril, Bloomberg indiquait que le Ghana était en discussion pour reporter la livraison de 150 000 à 250 000 tonnes de cacao lors de la prochaine campagne.
L’objectif est désormais de reporter la livraison des fèves aux acheteurs lors de la prochaine campagne. S’ils sont effectivement reconduits ces contrats pèseront sur le prix de vente moyen des récoltes de la campagne 2024/25 et feront ainsi baisser les prix perçus par les agriculteurs. Or, les cacaoculteurs de la Côte d’Ivoire et du Ghana n’ont jusqu’à présent peu bénéficié de la hausse des prix. Les producteurs ivoiriens ne perçoivent actuellement que FCFA 1 500 le kilo de fève contre FCFA 5 500 pour les Camerounais où le cacao est librement commercialisé. L’écart est identique pour le Ghana.
Un marché du cacao qui a véritablement dégringolé cette semaine après avoir déjà cédé près de 10% la semaine dernière. Aujourd’hui au milieu de l’après-midi, le contrat de juillet à Londres cotait £ 6 974 la tonne contre un record de £9 980 le 19 avril dernier. Il a perdu plus de 20% depuis le début de la semaine. Une chute provoquée par la baisse de la liquidité du marché suite à la décision de la bourse ICE d’augmenter les marges sur les contrats à terme sur le cacao pour réduire les risques. En d’autres termes, il devient de plus en plus coûteux et difficile aux traders de tenir leurs positions compte tenu des appels de marges. Ainsi, souligne la banque ING, « Les marges plus élevées et la volatilité sur le cacao ont conduit à une baisse des intérêts ouverts d’environ 400 000 lots en novembre à environ 243 000 lots actuellement. Les spéculateurs vendent le marché tandis que les fondamentaux demeurent largement inchangés.
Source : Commodafrica
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