Burkina Faso – Agriculture : « Samandeni, à lui seul peut nourrir tout le Burkina Faso s’il est exploité avec efficience. », Julien Ouédraogo

Que retenir la gouvernance du Président Roch Marc Christian Kaboré dans le secteur agricole ? Les acteurs du secteur se prononcent avec Sentinelle BF dans une série d’interview. Après Jean-Bosco Dibouloni, Julien Ouédraogo s’est prêté à l’exercice. Il est un passionné du monde agricole et est à la tête de plusieurs entreprises qui interviennent de façon remarquable dans le développement du secteur agro-sylvo-pastoral. Très engagé aux côtés des jeunes comme Julien Ouédraogo  a une formule magique pour les motiver à s’engager dans le domaine « Tout est opportunité. Savoir s’entourer. » Dans cette interview, Julien Ouédraogo passe au peigne fin les grandes questions agricoles qui ont été au cœur de la gouvernance du Président Kaboré durant les cinq dernières années. A l’issue de son interview, il a attribué sa note pour les cinq dernières années.

Sentinelle BF : Vous aimez bien souvent à dire que « Tout est opportunité, savoir s’entourer pour réussir», quelle est la philosophie que résume cette formule qui vous ait très cher?

Julien Ouédraogo : Il n’y a rien de mauvais sur tout ce qui nous entoure, sur tout ce qui se présente à nous dans notre environnement. L’angle d’appréciation que vous pourriez avoir sur un évènement quelconque attendu ou inattendu dans votre environnement fera de vous une personne qui verra le verre à moitié plein ou à moitié vide. Il faut savoir voir le verre toujours plein. Chaque opportunité est bonne à saisir. Tout est opportunité, c’est dire que tout est valorisable. En général, nous cherchons souvent loin ce qui se trouve devant nous. Ce que nous pensons à priori que ça ne nous rapporte pas, il suffit de réfléchir correctement pour se rendre compte qu’il a une niche qu’on peut exploiter. Les déchets que vous jetez par exemple, il y a des gens qui les valorisent, qui vivent dignement de cela et qui sont millionnaires, voire milliardaires. « Savoir s’entourer pour réussir », c’est un message que j’envoie aux personnes qui veulent se lancer dans le secteur agro-sylvo-pastoral tout comme dans toute entreprise qui nécessite une mobilisation des ressources. Pour le cas espèce de l’Agro-sylvo-pastoralisme ou dans l’Agroécologie, il faut avoir à ses côtés des personnes ressources. Les meilleures personnes ressources sont des praticiens, c’est à dire des personnes qui exercent déjà le métier, qui ont réussi et qui peuvent présenter leurs exploits. Vous ne suivrez certainement pas une personne dite ressource qui n’a pas de référence dans le domaine où vous voulez exceller. Si vous vous intéressez à la pisciculture, vous ne trouverez pas meilleur tuteur qu’un pisciculteur praticien. Donc, si je vous dis par exemple que le domaine de la papayeraie c’est un domaine d’avenir où il y a beaucoup d’argent à gagner, il faut vous rassurer que moi qui vous dis ça, j’ai au moins une papayeraie qui me rapporte. Voilà là, toute la philosophie.

Sentinelle BF : On note depuis un certain temps, un regain d’intérêt des jeunes pour le secteur agro-sylvo-pastoral. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

Julien Ouédraogo : Les Jeunes sont confrontés aux problèmes de chômage, ils ont le dos au mur, ils n’ont d’autres choix que de trouver des créneaux porteurs pour s’exprimer. Donc, ils ont tout simplement pris conscience qu’ils doivent se débrouiller par eux-mêmes en exploitant les opportunités disponibles.

Vous savez, quand on analyse l’enseignement de façon générale, surtout au Burkina Faso, c’est clairement un échec, pour preuve, il vous suffit juste de jeter un coup d’œil sur le nombre des Centres professionnels, des écoles supérieures, des Universités qui poussent comme des champignons et qui mettent sur le marché de l’emploi des jeunes diplômés qui sont aptes à travailler pour autrui par rapport aux disponibilités des postes à pourvoir. Les offres d’emplois dépassent les demandes. A cela, on peut ajouter la précarité des emplois disponibles.

On ne nous a jamais appris à entreprendre. On part à l’école pour devenir fonctionnaire après 10 ans minimum d’études, voire 20 ans. Les parents paient les études, on étudie, on avance sans savoir où on va. Même à l’université il y a des étudiants qui n’ont pas de visibilité sur les issus de leurs études, donc, en fin de compte ils acceptent n’importe quel travail pour juste vivre. La preuve, au moindre concours, ils bravent les risques, certains dorment aux alentours du lieu de recrutement juste pour déposer un dossier et espérant décrocher un poste qui ne correspond souvent pas à leur profil. Aujourd’hui, l’État ne peut plus employer beaucoup de personnes et c’est connu ; même une bonne partie des fonctionnaires sont oisifs. Avec la mondialisation, aucun Etat ne peut être commerçant, du coup les différentes administrations publiques sont entrain de se retirer progressivement de certains secteurs pour permettre au privé de les récupérer et de les booster. Malheureusement comme il n’y a pas d’accompagnement ces derniers rencontrent d’énormes difficultés pour pérenniser leurs activités. En somme, l’Etat se désengage, le privé n’en peut pas.

Les Jeunes dans les centres urbains qui ont accès à Internet sont aussi influencés par les réseaux sociaux qui sont aussi des cadres par excellence de partage d’expériences acquises dans le domaine de l’Agriculture. Les présentations des exploits des uns et des autres influencent fortement les admirateurs qui sont tentés de s’essayer.

Il y a des forums et des thématiques spécifiques qui permettent aux Jeunes de disposer des informations pointues en lien avec leurs passions. Toutes ces informations créent en eux des déclics qui les emmènent à développer des activités parallèles avec leurs études ou leurs emplois.

Notons que ceux qui réussissent sont ceux qui vont vers des professionnels pour se faire encadrer, pour se former.

C’est un domaine passionnant qui demande beaucoup de prudence car il nécessite des investissements souvent colossaux. Malheureusement, on note des acteurs qui prennent le risque de se lancer dans le domaine sur la base des recoupements d’informations sur le net. C’est ceux-là que j’appelle « Internet Farmers ». Conséquences, ils se retrouvent avec des fermes fermées.

Sentinelle BF : Quelles solutions est-ce que vous vous proposez pour que ceux qui veulent se lancer dans le secteur agro-sylvo-pastoralisme puissent réussir ?

Julien Ouédraogo : Se lancer dans ce domaine nécessite une connaissance de base d’où la formation. Il parait simple et facile d’attacher un mouton, de le nourrir de foin et espérer un bon GMQ, ça ne marche pas comme ça. Il en est de même qu’on ne sème pas une graine et espérer qu’elle donne un gros épi sans l’entretenir. Toutes les différences se jouent dans le processus. C’est tout un travail qu’il faut faire pour aboutir à un bon résultat. Si le domaine vous intéresse, il faut toujours trouver des personnes de référence et se former. Les fermiers n’ouvrent pas toujours leurs portes aux amateurs, c’est pourquoi j’ai mis en place des activités telles que Farmers Party et Excursion-Académique pour faciliter les mises en relations et la consolidation des liens entre fermiers et potentiels fermiers. Je le fais chaque année et l’objectif est de permettre à certains jeunes qui veulent se lancer dans le domaine de pouvoir entrer dans une ferme modèle et découvrir comment les activités s’organisent. Si vous avez besoin de vous lancer dans la reproduction piscicole ou dans le grossissement piscicole, ce n’est pas évident que vous allez trouver une ferme qui va vous ouvrir ses portes. Moi mon travail c’est d’ouvrir les portes à travers mes activités de regroupement.

Sentinelle BF : A son élection en 2015, le Président Roch Marc Christian Kaboré s’est engagé à faire du développement du secteur agricole une de ses priorités. Alors, à quelques mois de la fin de son mandat, l’agriculture a t-elle- occupé la place qu’elle mérite dans la gouvernance du Président Kaboré?

Julien Ouédraogo : Il n’y a pas eu de rupture, ni de l’innovation dans la gouvernance du Président Rock Marc Christian KABORE dans le domaine de l’Agriculture. L’Administration a été une continuité et c’est cette même continuité nous a conduit de là où nous en sommes. Malgré qu’environ 80% de la population exercice dans le secteur primaire, les productions internes ne permettent pas de prendre intégralement en charge les besoins primaires de la population sans les importations et les aides extérieures. Donc, le Pays reste dépendant des importations et des aides extérieures pour combler le gap des besoins essentiels sur plan alimentaire.

De façon générale, je peux dire qu’il n’y a pas eu de changement. C’est clair que quand le régime du Président Rock Marc Christian Kaboré a été mis en place il n’y a pas eu cette rupture qui permettait de toiletter certains projets et les stratégies pour faire du Burkina Faso un Pays émergent qui exporte ses excédents de production.

On n’a pas senti un changement dans le secteur agro-sylvo-pastoral. Dans la gouvernance antérieure, il y avait beaucoup à redire, et comme il y a eu une continuité les mêmes tares sont encore là. On a l’impression que le Ministère fonctionne beaucoup plus sur la base de projets souvent non structurés, exécutés sur financements extérieurs que sur les ressources propres du budget national. Donc, il suffit juste que le bailleur de fond émet des réserves pour que le projet soit retardé ou qu’il ne se réalise pas si toutefois celui décide de n’a pas financer.

C’est tout un ensemble de problèmes qui sont surmontables et qui se résume à ce qui suit ; le Burkina Faso au stade actuel est obligé d’importer sur combler le gap alimentaire, le Burkina Faso est obligé de compter sur les financements des bailleurs de fond pour fonctionner or il a des énormes potentialités Agro-Sylvo Pastorales et hydriques sous exploitées.

Sentinelle BF : Êtes-vous entrain de dire que les différents projets n’ont pas un positif impact sur le développement du secteur agro-sylvo-pastoral burkinabè ?

Julien Ouédraogo : Avec mon œil d’observateur externe, je me pose juste la question de savoir où se trouve cet impact positif ? Moi je n’en vois en tout cas pas. Si environ 80% de la population est rurale alors qu’elle est incapable de se prendre en charges sur le plan alimentaire qui est le fondement de toute économie, il y a véritablement un problème. Tout ce que je sais, si on prend la production agricole de façon générale du Burkina Faso ; si les populations vivantes à l’intérieure du Pays décident de ne consommer que des produits issus de la production internes du Burkina, je doute fort les magasins stockages des vivres tiennent 90 jours.

Sentinelle BF : Mais, si la production interne est loin de pouvoir satisfaire les besoins de consommation des burkinabè comment expliquer les méventes constatées chez certains producteurs notamment les producteurs de riz ?

Julien Ouédraogo : Le riz n’est pas un référentiel pour moi. D’ailleurs un bon riz se vend seul. Par bon riz, il faut entendre sa qualité par rapport à son coût et à son accessibilité. Le Burkina Faso semble être un pays qui a trop compris que dans le cadre de la mondialisation, aucun Etat ne doit être commerçant. Si les privés s’organisent par eux-mêmes sans l’encadrement ni le concours de l’Etat, alors tout se ressentirait sur les prix, donc sur la structure des coûts. Il faut tout simplement pour chaque filière donnée de faire un diagnostic de la chaine des valeurs pour mieux apprécier les différents goulots d’étranglements qui influencent les prix.

Le matériel végétal est là, mais comment fonctionnent des pôles de production à l’image de la Vallée du Sourou, de Bagré, de Kou, de Kompienga, de Samendeni… ?

C’est clair que les productions actuelles de ces zones ne peuvent pas couvrir les besoins des populations mais restent tout même chères par rapport aux riz importés. Certains estiment que les riz importés sont de mauvaises qualités alors que ces mêmes riz  rentrent légalement au Burkina Faso, quel paradoxe ?!

Aussi, notons qu’il y a des acteurs qui sapent les réalités pour des fins politiciennes mais je suis sûr que les coûts de production du riz peuvent être davantage tirer vers le bas sans qu’aucun producteur ne se sentent léser.

La seule logique qui peut expliquer pourquoi du riz fasse le tour du monde, passe de magasin en magasin, avec tous les frais d’entreposages et qui se retrouvent au Burkina Faso au même niveau de coût ou légèrement moins cher que le riz local c’est la libération du commerce.

Sentinelle BF : Le coût de la production y est sans doute pour quelque chose.

Julien Ouédraogo : Bien sûr, si les acteurs de la filière riz peuvent justifier les éléments entrant dans le coût de production du riz local alors le coût de la production y est sans doute pour quelque chose.

Je crois fermement qu’il faut que des langues se délient et que les vrais acteurs de la filière parlent pour exorciser les goulots d’étranglements. Il faut qu’ils expliquent. Est-ce un problème lié aux intrants, à la main d’œuvre, à la mécanisation ou autre chose ?

Sentinelle BF : Le Burkina Faso a-t-il le potentiel nécessaire pour atteindre l’autosuffisance alimentaire ?

Julien Ouédraogo : Je parlerai plutôt de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire. Le Burkina Faso est un pays qui dispose des potentialités énormes sur les plans agraires, hydriques et d’un potentiel humain important qui puissent booster le pays au premier rang des Pays suffisants en Afrique.

Tous les pôles de croissances sont sous exploités. Bagré, Sourou, Kou… avec un autre pôle potentiellement en chômage, Samendeni.

Prenons le cas de Bagrépôle, combien de superficies aménagées restent inexploitées à ce jour ? La vedette aujourd’hui c’est Samendeni. A lui seul, il peut nourrir tout le Burkina Faso s’il est exploité avec efficience.

Sentinelle BF : En tout cas, en cinq ans la production céréalière a connu une évolution en dents de scie, comment est-ce que vous appréciez cette autre réalité ?

Julien Ouédraogo : Les tendances ont toujours évolué ainsi avec les chiffres plus ou moins variables sans une hausse significative. C’est une continuité, il n’y a rien de nouveau. Les zones déficitaires restent déficitaires et ainsi de suite. Un pays fait toujours des choix de production. Si un pays fait le choix de mettre l’accent sur une production de rente comme le coton, c’est qu’il estime qu’il est plus pertinent de produire du coton pour vendre et utiliser ensuite les revenus du coton pour acheter des céréales au profit de la population, c’est un choix tout simplement. En termes de chiffre, nous avons tous observé les excellences performances de production céréalières dans les zones cotonnières ou il y a eu les grognes des coton-culteurs en 2017-2018

Sentinelle BF : L’insécurité a fortement impacté sur les capacités réelles des producteurs burkinabè, avez-vous senti l’engagement des autorités burkinabè à renforcer la résilience des producteurs face à l’hydre terroriste ?

Julien Ouédraogo : La menace terroriste a amené les producteurs à abandonner leurs sites de productions pour trouver refuge ailleurs. Il est évidemment difficile pour un État de pouvoir exceller dans ce cas de figure malgré sa bonne volonté de venir en aide des populations déplacées. Les services de secours d’urgences devraient pouvoir prendre en compte ces genres de problèmes s’ils n’avaient imaginé un scenario pareil dans leurs plans d’urgences. Malheureusement, c’est par évènement constaté que l’on se met à chercher des solutions qui d’ailleurs, les solutions trouvées sont soumises à des bailleurs pour financement. Voila pourquoi ça ne marche pas.

Il aurait été plus intéressant, à mon sens, que l’État puisse faire un travail de tri au préalable de ces refugiées, d’identifier et de créer des sites de production dans les périphéries centres urbains afin de permettre aux déplacés qui veulent de disposer des terrains pour continuer leurs productions. C’était possible.

Sentinelle BF : Pour faciliter l’accès au financement des acteurs agricoles, nous avons pu assister à l’ouverture de la Banque agricole du Faso (BADF). Cette Banque saura t-elle être une réponse efficace au crucial problème de l’accès au financement ?

Julien Ouédraogo : Toute banque quel que soit sa forme, ses objectifs est soumise à des obligations bancaires de la BCEAO. La Banque Agricole du Faso est une banque classique comme toutes les autres banques, ne nous voilons pas les faces. Une banque agricole doit soutenir les productions agricoles et assimilées. Cela veut dire que ses activités doivent être réglées au même titre que les activités agricoles. Un simple regard dans le portefeuille des financements de cette banque permet d’apprécier sa vocation réelle. Donc, c’est une Banque comme toutes les autres Banques, c’est juste son nom qui est symbolique. Une banque qui veut financer le secteur agricole, il faut déjà comprendre le mécanisme de la production agricole. L’agriculture est un domaine à part.  Financer l’agriculture c’est prévoir des traites de six mois au moins, puisqu’il faut tenir compte du cycle de production du matériel végétal. Si on ne peut pas tenir compte de ça, ce n’est pas la peine. A part le taux d’intérêt, ce qu’il ne faut pas perdre de vue, ce sont les frais de dossiers liés aux traitements des emprunts. Donc, c’est le montant du taux d’intérêt sur le capital plus les frais accessoires liés qui constituent les frais réels à rembourser en plus du principal. Donc, il faut avoir une certaine catégorie de paysannerie pour y faire des affaires.

Sentinelle BF : Il y a eu également des remises de tracteurs aux acteurs agricoles, ces tracteurs sont-ils une bonne nouvelle pour la production et la productivité des agriculteurs burkinabè?

Julien Ouédraogo : Un tracteur, il faut d’abord connaitre son utilité, ce qui n’est pas le cas de certains producteurs et potentiels producteurs. Certains producteurs agricoles s’illustrent par les performances de leurs exploitations, ils en font un véritable business et ça les rapporte. Un producteur qui exploite 25ha ou de plus 100ha a forcément besoin d’un tracteur de mécaniser son travail. Les groupements, les unions qui reçoivent des tracteurs s’en servent à bons escient par contre quelqu’un qui dispose d’un terrain de 3 ha et qui achète un tracteur, c’est sans commentaire.

Pour utiliser de façon efficiente un tracteur, il faut au moins 20 hectares. Avec l’avènement de l’Agrobusiness tous ceux qui disposent des moyens se mettent à acheter des tracteurs qui le plus souvent ne travaillent pas plus de 30 jours dans l’année.

Sentinelle BF : Il est peut-être plus indiqué de demander aux producteurs de se réunir en Coopérative pour pouvoir se procurer un tracteur. Cela évitera sans doute des soucis.

Julien Ouédraogo : affirmatif, dans certains cas c’est l’observation que l’on peut faire surtout dans les zones de fortes productions. Pour impacter plus les productions, il serait mieux que l’Etat ne reste en marge et peaufine les stratégies des relances agricoles et pour cela, il pourrait mettre à la disposition des communes des tracteurs sont formes de leasing. Des tracteurs communautaires. Chaque commune manifeste ses besoins en tracteur en fonction de ses potentialités agraires.

Si vous prenez une commune comme celle de Zam, avec dix tracteurs elle pourra servir l’ensemble des producteurs relevant du ressort communal. La commune pourra avoir ses chauffeurs, ses maintenanciers etc.

Sentinelle BF : Il y a eu des efforts qui ont été fournis par le Ministère en charge du Commerce pour organiser les acteurs en filière, comment est-ce que vous appréciez ces efforts ?

Julien Ouédraogo : En général, ce sont les acteurs d’une même filière qui ne regroupent en faitière et qui vont vers l’autorité. L’organisation des producteurs en filière n’incombe pas à un ministère. Peut-être que le Ministère a ses raisons mais il pourrait tirer les conséquences qui adviendront.

Sentinelle BF : Quelle note attribuée vous aux acteurs qui ont géré la question du développement agricole durant les cinq dernières années ?

Julien Ouédraogo : Bon, par élégance je donnerai 5/10. Par élégance vraiment.

Sentinelle BF

S’informer pour mieux produire.