Burkina Faso : La confusion règne à Ouagadougou !

Im.Ilustration/Reuters

Des coups de feu « d’armes lourdes » ont réveillé les populations de la ville de Ouagadougou tôt ce vendredi 30 septembre 2022 dans plusieurs localités. Que se passe-t-il ?

Jusque-là c’est là confusion à Ouagadougou. Et la prudence demeure. Cependant, il reste constant que des militaires de l’armée burkinabè ont quitté les casernes et ont investi les rues. Des coups de feu sont tirés et des voies barricadées. Le camp Guillaume Ouédraogo et le camp Baba Sy sont les deux (2) points chauds, d’où partent les tirs. Autre fait remarqué, les locaux de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) sont pris d’assaut par les militaires cagoulés et la télévision nationale n’émet plus.

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Difficile pour l’instant de dire avec exactitude ce qui se passe. Par ailleurs, à l’analyse des indices présentés, il s’agir très clairement d’un mouvement d’humeur des militaires face au traitement réservé à la fondamentale question sécuritaire. Cependant, l’histoire socio-politique récente du Burkina Faso enseigne que les putschs militaires ont été toujours couverts par des mouvements d’humeur suivi d’occupation des locaux de la RTB. Les heures à venir révèleront tous les secrets de ces bruits de bottes.

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Ces évènements interviennent au lendemain d’une attaque terroriste survenue à Gaskinde, région du Soum, contre un convoi humanitaire à destination de Djibo. Onze (11) soldats burkinabè ont été tués, vingt-huit (28) blessés civilo-militaires ont été dénombrés et une cinquantaine de civils ont été déclarés « portés disparus », selon le gouvernement burkinabè. Ce bilan reste bien en deçà des informations rapportées par des rescapés de l’attaque. Un chiffre de près de deux cent (200) personnes tuées est évoqué avec plus d’une centaine de camions chargés de marchandises auraient été brûlés. Les problèmes logistiques révélés par nos confrères du Courrier confidentiel ont contribué à rendre la pilule du 26 septembre assez amère pour les populations. Et la sortie du Lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba à Djibo n’a pas apaisé les populations meurtries.

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Lieutenant-colonel de l’armée burkinabè, Paul Henri Sandaogo Damiba est arrivé au pouvoir à l’issue d’un putsch militaire survenu le 24 janvier 2022 sur fond de contestation socio-politique de la gestion de la question sécuritaire par le président Roch Kaboré. Malgré que ce putsch militaire soit passé comme une lettre à la poste, le MPSR et son président n’ont pas pu faire de la question sécuritaire sa préoccupation première. Un glissement dans le champs politique a contribué à convaincre plus d’un que le MPSR est en mission exclusif de restauration de la galaxie Compaoré. Depuis, le pouvoir actuel n’arrive à se départir de cette étiquette. Au même moment, la situation sécuritaire connait une dégradation exceptionnelle. Les bandes armées ont quitté les brousses et les villages pour conquérir des communes et chefs-lieux de provinces. Elles déploient en toute sérénité leur stratégie de conquête des pans entiers du pays, en attendant la dotation des forces burkinabè en armes d’occasion de la France.

Ahmed Traoré

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