Burkina Faso : Le « Front patriotique » pour préserver les acquis démocratiques

La situation socio-politico-sécuritaire du Burkina Faso continue de faire générer de nouvelles Organisations de la société civile. Après le mouvement Burkinabè unis pour une transformation sociale (BUTS) porté par l’ancienne ministre en charge de l’Economie et des finances, Hadizatou Rosine Sori/Coulibaly, plus d’une trentaine d’organisations de la société civile et de partis politiques se sont regroupés autour d’un autre mouvement baptisé « Front patriotique ». Ce mouvement dont le coordonnateur est le journaliste Germain Bitiou Nama veut mener des actions sur le terrain pour mobiliser les énergies nécessaires pour sauver le Burkina Faso. La signature de la Charte du « Front patriotique » est intervenue ce jeudi 4 aout 2022 à Ouagadougou.  

L’ambiance était toute particulière ce jeudi 4 aout 2022 au Centre national Cardinal Paul Zoungrana. Et pour cause, trente-trois (33) Organisations de la société civile et de partis politiques se sont réunis en vue de procéder à la signature de la Charte d’un tout nouveau mouvement baptisé « Front patriotique ».

La création de cette nouvelle structure, qui entend jouer un rôle avant-gardiste de la lutte populaire du peuple burkinabè pour un lendemain meilleur, s’explique selon ses animateurs par la situation critique dans laquelle le Burkina Faso se trouve. Avec un territoire contrôlé à près de 40% par les Groupes armés terroristes, une crise humanitaire inédite, une économie qui patine du fait essentiellement de l’insécurité, et une situation socio-politique marquée par une rupture de l’ordre démocratique depuis le 24 janvier 2022, le Burkina Faso a touché le fond selon les membres du « Front patriotique ».

La survenue du putsch du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, en plus d’être un recul démocratique grave pour le pays, n’a pas été porteuse d’espoir en matière de lutte contre l’insécurité, première raison avancée pour justifier les évènements de janvier dernier. Selon Germain Bittiou Nama, la lutte contre le terrorisme a juste été un prétexte avancé pour ruser avec le peuple et restaurer un ordre ancien fortement décrié et combattu. Pour lui, le patron du MPSR, sous le couvert de la nécessité de la réconciliation nationale veut juste garantir l’impunité aux auteurs de crimes les plus odieuses commises au Burkina Faso. Tel est l’objectif premier des restaurateurs du 24 janvier 2022. Et pour Germain Bittiou Nama et ses camarades, il s’agit là d’un acte de « parjure et de haute trahison ».

Face à cette situation et au risque d’un déclin total de la patrie, de ses valeurs et de sa démocratie, ces trente-trois (33) organisations de la société civile et des partis politiques ont mis en place le « Front patriotique. » Un plan d’action a été élaborée et les dispositions seront prises pour mobiliser les populations des autres régions du pays.

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le Mouvement SENS, l’UNIR-MPS, Le Balai Citoyen, le Cadre deux heures pour nous, deux heures pour Kamita sont entre autres structures signataires de cette Charte du « Front patriotique ».

A noter que la cérémonie de signature de cette Charte a connu un incident impliquant un député de l’Assemblée législative de transition (ALT), vite maitrisé avec l’appui des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).

Ahmed Traoré

Sentinelle BF