Le Burkina Faso vit depuis le 24 janvier 2022 sous un nouveau régime dirigé par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Tombeur du Président Roch Marc Christian Kaboré, le MPSR avec à sa tête le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a adopté un Acte fondamentale en date du 29 janvier 2022 en vue d’assurer la continuité de la conduite des affaires publiques. Cet Acte fondamental, partie intégrante de la Constitution du 2 juin 1991, est constitué d’un Préambule, huit (8) titres et 37 articles.
A son article 15, l’Acte fondamental du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration dispose que : « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat. » Cet article laisse croire que la question environnementale reste une préoccupation majeure pour le nouveau Chef de l’Etat burkinabè. Désormais, il est un droit pour chaque Burkinabè de vivre dans un environnement sain et de promouvoir des actions qui vont concourir à l’amélioration de la qualité de vie. L’article 15 de l’Acte fondamental du MPSR enjoint tous les Burkinabè de s’approprier et d’agir pour la protection de l’environnement. Il laisse en outre sous-entendre que l’Etat ne se manquera pas lorsqu’il s’agira du traitement diligent des questions liées à l’environnement.
A priori, cette consécration du droit à un environnement sain est à saluer dans un pays sahélien, sec et où l’environnement est torturé comme le Burkina Faso. Mais, il ne faut pas vite crier à la victoire car seule l’épreuve de la pratique, de la conduite des actions sur le terrain permettra d’apprécier la valeur de l’article 15 de l’Acte fondamental du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Le premier acte qui sera apprécié serait déjà la dénomination qui sera donnée au prochain département ministériel en charge de l’Environnement, la qualité de la personnalité qui sera à la tête de ce département et la feuille de route qui lui sera remise. Le département en charge de l’Environnement ne doit plus être une coquille vide, un département qui « gère les affaires courantes » alors que les préoccupations sont énormes. La question des sachets plastiques non-biodégradables est toujours entière malgré l’existence de texte qui interdisent son usage, les villes qui sont de véritables dépotoirs à ciel ouvert, les forêts disparaissent, devenues des repaires de Groupe armée terroriste (GAT), l’exploitation artisanale et industrielle de l’or se fait sans grand respect des normes environnementales, les sociétés immobilières et les sociétés de Travaux d’infrastructures routières s’en prennent allègrement à l’environnement sans se soucier car l’environnement est sans défense. Et ce ne sont pas les plus grosses des préoccupations non traitées.
Le MPSR est à l’œuvre. Il a, d’autorité, rédiger son Acte fondamental. Il a d’autorité pris des engagements sur la question environnementale. Il engage les citoyens à s’approprier les préoccupations environnementales. Mais, c’est à l’épreuve du terrain que le MPSR sera jugé.
Adama Zongo
Sentinelle BF
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