Campagne agricole 2023-2024 : Produire dans un contexte hostile

Im.Illustration (Ph.Dr)

Le top départ de la campagne agricole 2023-2024 a été officiellement donné par le chef du département en charge de l’Agriculture, Dr Dénis Ouédraogo, le 19 mai dernier dans la région du Centre-Sud. Malgré un contexte particulièrement difficile, les autorités burkinabè, en tandem avec les producteurs veulent accroitre les niveaux de productions agricoles et asseoir un plus la souveraineté alimentaire du pays. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette campagne.

Trois (3) réalités sont à considérer pour mieux décrire le contexte dans lequel se déroulera cette campagne agricole. L’insécurité. C’est pas un fait nouveau, mais se pose avec encore plus d’acuité au cours de cette campagne agricole. Des efforts sont déployés par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), mais l’insécurité sera omniprésente tout au long de cette campagne. Et ses effets pervers vont se ressentir sur les niveaux de productions attendues.

Le Ministère de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques est en toujours en quête d’équilibre. Dénis Ouédraogo, le chef du département travaille à la réorganisation d’un ministère torturé sur le plan organisationnel depuis janvier 2022. La durée moyenne des patrons de ce département est de sept (7) mois et aucun n’a réussi en ce laps de temps à mettre en place un dispositif dont il a la pleine maîtrise et la pleine mesure. C’est un Ministère déséquilibré qui devra  trouver les astuces indiquées pour accompagner les producteurs réussir à accroitre leur production.

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La maîtrise de l’eau, pièce  est encore loin d’être une réalité. Les différentes campagnes agricoles se suivent et les producteurs scrutent toujours le ciel pour savoir ce qu’il leur réserve. L’issue de toutes les campagnes successives sont toujours tributaires des eaux de pluies alors que dame pluie se fait de plus en plus capricieuse. Ainsi, malgré les efforts déployés par le gouvernement, malgré l’engagement des producteurs l’issue de la campagne agricole sera tributaire de la qualité de saison des pluies.

A ceux-là, il faut ajouter encore le contexte international marqué par la persistance de la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a réussi à placer les denrées alimentaires et les intrants agricoles au cœur de la géopolitique international. Du coup, l’engrais arrive au compte-goutte sur le continent  et à un coût insupportable.

C’est dans un contexte national et international pareil que les producteurs burkinabè doivent travailler à pouvoir  couvrir 120% des besoins céréaliers de leur population.

Ahmed Traoré

Sentinelle BF