La Coordination du centre du Programme d’Appui à l’Entrepreneuriat Agricole (PAPEA) a organisé du 20 novembre au 5 décembre 2020 des dialogues d’affaires avec les membres de 4 clusters de la zone péri-urbaine de Ouagadougou. Il s’agit des clusters porc, volaille, tomate et fraise. Ces différentes rencontres d’affaires ont permis aux membres des clusters de mieux apprendre sur le PAPEA et sa vision. Ils ont abouti à l’élaboration d’une stratégie de commercialisation pour chacune des filières, une stratégie élaborée de façon participative et collégiale.
L’élaboration d’une stratégie de développement fiable et durable ne peut se faire qu’avec l’implication active des acteurs concernés. L’implication de ces derniers est déterminante dans la mise en œuvre réussie de tout programme de développement. C’est fort de cette réalité que le Programme d’appui à l’entreprenariat agricole (PAPEA) a fait le choix de mettre au cœur de son programme les acteurs des maillons des différentes filières. Après un préalable travail de fourmi, les équipes de la Coordination du centre du PAPEA sont allées à la rencontre des différentes membres des clusters porc, volaille, tomate et fraise afin qu’ensemble ils puissent élaborer des stratégies de commercialisation crédibles et durables. Et les membres des clusters se sont mobilisés pour prendre part à ces dialogue d’affaire.
La grippe porcine grippe la machine du porc
C’est à Pabré que s’est ténu le dialogue d’affaire avec les membres du cluster porc du 23 au 24 novembre 2020. Dans cette localité située dans la zone peri-urbaine de Ouagadougou, les producteurs de porc font face à des difficultés qui ne facilitent pas l’envolé de leur production qualitative et quantitative. Les producteurs pointent du doigt déjà la persistance de la grippe porcine qui dévaste leurs animaux et réduit de façon considérable leur chiffre d’affaire. En plus de cette réalité, les producteurs souffrent de l’absence d’un marché de porc et d’un abattoir avec toutes les commodités. L’aire d’abattage qui leur a été offert par la municipalité de Pabré n’est pour le moment pas sécurisé ce qui met l’activité des producteurs dans une situation inconfortable. Les réflexions ont énoncé collégialement des ébauches de solutions et les acteurs se sont engagés à les examiner pour la mise en œuvre avec le soutien du PAPEA. Les charcutiers présents se sont engagés à acheter les porcs des producteurs de Pabré, mais ils ont été invités à proposer des porcs de qualité, ici des porcs de race notamment piètrin, le large wite et le ladrax français. Pour réussir la production de porc aux qualités souhaitées par les charcutiers, les producteurs ont été invités à se former conséquemment auprès des structures de formations dédiées.
De la volaille de Koubri à la tomate de Saaba
Localité reconnue pour être productrice de volaille dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou, c’est à Koubri que les acteurs de la filière volaille ont rencontré l’équipe du PAPEA les 26 et 27 novembre 2020. Producteurs, transformateurs et autres structures spécialisées dans l’accompagnement des acteurs de la volaille ont échangé sur les préoccupations qui sont les leurs. Les questions de la mévente et de la formation sont ressorties très rapidement, mais les échanges et les interventions des uns et des autres ont permis de faire un diagnostic clair pour des solutions durables pour le développement de la filière volaille. Une ébauche de solution a été proposée et adoptée par les différents maillons présents sous la supervision de l’équipe du PAPEA.
A Saaba où les producteurs de tomates ont rencontré l’équipe du PAPEA, le dialogue d’affaire s’est ténu les 30 novembre et 01 décembre 2020. Là également, les préoccupations des différents maillons ont été exposées. La question de la production de qualité de la tomate et surtout de l’emballage attractif est ressortie. Les structures spécialisées dans l’accompagnement se sont prononcées et proposées des solutions pour une production de tomates saines. Pour ce qui est des emballages la question reste cruciale pour les transformateurs obligés de faire avec les moyens de bord. Les échanges devraient se poursuivre avec pour objectif de pouvoir soulager un temps soi peu les transformateurs.
La fraise entre le marteau et l’enclume
Le dialogue d’affaire avec les membres du cluster fraise s’est ténu à Ouagadougou les 03 et 04 décembre 2020. Afin d’améliorer la productivité et renforcer les capacités de transformation de la fraise, plusieurs structures spécialisées ont présenté aux acteurs présents leurs solutions. Ces solutions ont été saluées et cautionnées par les producteurs et transformateurs qui ont marqué leur disponibilité à les adopter. Les producteurs ont néanmoins indiqué qu’ils sont confrontés à des problèmes liés au foncier. Ils sont pris entre le marteau de la municipalité et l’enclume des « propriétaires terriens ». Le rôle et les limites de ces deux acteurs ne sont pas cernés par les producteurs. Cette réalité les plonge dans une situation d’insécurité foncière toute chose qui freine la volonté des structures de financement à les accompagner. Le représentant du Maire de l’Arrondissement 8 de Ouagadougou a expliqué aux producteurs que l’autorité en charge de la gestion des berges du barrage de Boulmiougou, une des zones productrice de fraise, est bien évidemment la Mairie de l’Arrondissement 6. Elle est la seule habilitée à octroyer des autorisations d’exploitation des terrains jouxtant le barrage pour la maraicherculture. Cette autorisation d’exploitation de l’espace public est délivrée pour une durée d’une année renouvelable. Cependant, le représentant de la Mairie a précisé que pour ce qui concerne les champs qui se situent dans la zone non lotie, elles sont sous la responsabilité exclusive des propriétaires terriens. Ces éclaircissements ont été compris par les producteurs de fraise. Ils ont néanmoins sollicité l’appui du PAPEA pour que des discussions soient engagées avec la Mairie de l’Arrondissement 8 afin qu’elle mène des actions de communication à leur endroit.
Dans l’ensemble, l’ensemble des acteurs membres des clusters ont bien apprécié la ténue des différents dialogues d’affaire. Ils auront permis de mettre en relation plusieurs acteurs des différents maillons afin de renforcer leur business. Ces rencontres ont été également des occasions pour Issou Guel, Mamady Ouédraogo, Sidiki Séré et leurs collaborateurs de présenter à nouveau le PAPEA et ses objectifs. Ils ont exprimé leur satisfaction quant à la ténue des dialogues d’affaire, toute chose qui témoigne de l’adhésion des membres des clusters à la démarche et à la vision du PAPEA.
Sentinelle BF
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