En remplacement de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA), le gouvernement burkinabè a décidé au cours de sa rencontre du 20 mars dernier de la création d’une nouvelle structure, une société d’Etat en charge de travailler à la résolution des problèmes rencontrés par les producteurs en matière d’accès aux intrants. Dénommée Société burkinabè d’intrants et de matériels agro-pastoraux (SOBIMAP), cette structure entièrement gérée par l’Etat burkinabè est très attendue par les producteurs.
Le gouvernement burkinabè n’a pas fait dans la diplomatie pour justifier la dissolution de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA). Les mots choisis sont forts et ne comportent pas d’ambiguïtés. « Après quatre (04) années de fonctionnement, la CAIMA a failli à sa mission d’utilité publique malgré la participation et l’appui de l’Etat. » a écrit le compte rendu du Conseil des ministres. Il fait savoir que cette structure créée pour aider à la conquête de la souveraineté alimentaire du pays a révélé des contreperformances dans son fonctionnement et tend aujourd’hui à mettre en péril les efforts d’atteinte de cette souveraineté alimentaire. La dissolution de la CAIMA a alors été décidée pour ne pas compromettre les objectifs globaux du plan opérationnel « Offensive agro-pastorale et halieutique 2023-2025 ».
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Le vide laissé par la CAIMA devrait être comblé par la Société burkinabè d’intrants et de matériels agro-pastoraux (SOBIMAP). Elle devrait être l’outil principal de l’Etat burkinabè chargé de résoudre la question de l’accès aux intrants aux producteurs agro-pastoraux. Dès sa création, les statuts particuliers de la SOBIMAP ont été adoptés et ses missions déclinées. Selon les termes du Conseil des ministres, il s’agit pour la SOBIMAP « d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en intrants et en matériels agricoles à travers leur acquisition, leur gestion et leur distribution. » Il devrait en outre permettre de garantir la disponibilité des intrants et du matériel agricole sur le marché national, de s’assurer de la qualité des intrants et du matériel agricole mis à la disposition des producteurs, d’assurer la disponibilité des intrants et du matériel agricole à des prix raisonnables et d’organiser le système de distribution des intrants et du matériel agricole entre autres.
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Le gouvernement a estimé que la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) a failli. Evidemment, l’impact de la CAIMA sur le développement des productions agro-pastorales ne s’est pas fait sentir. Le bilan est à biens de vues mitigés. Cependant, il faut rappeler que la CAIMA est aussi née et a fait les quatre pattes dans un contexte hostile. La pandémie de la Covid-19, les effets pervers de la guerre Russo-Ukrainienne qui ont placé les intrants et autres céréales de grande consommation au cœur de la géopolitique internationale. Au plan national, la crise sécuritaire et l’instabilité politique n’ont pas rendu la mission de la CAIMA aisée. Il appartient à présent à l’Etat qui a prononcé la dissolution de la CAIMA de prendre les dispositions indiquées pour que les insuffisances collées à la CAIMA ne soient pas également celles que va connaitre la Société burkinabè d’intrants et de matériels agro-pastoraux (SOBIMAP). Dans un contexte où les efforts consentis visent à l’atteinte de la souveraineté alimentaire du Burkina Faso à l’horizon 2025, le rôle de la SOBIMAP demeure central. Elle n’a pas de délai de grâce.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
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