Au moins 70% des boutiques du marché de Sankr Yaaré ont été détruites par l’explosion survenue le dimanche 29 janvier 2023, selon les données officielles fournies par le gouvernement burkinabè. Une enquête a été ouverte en vue d’élucider les conditions de survenue de ce drame et donner la suite appropriée à cette autre affaire qui a meurtri des populations. Mais déjà, en coulisse bons nombres d’acteurs pointent le doigt accusateur sur « le far away » (ou farawè), ce dangereux explosif bien connu dans le milieu de l’exploitation artisanale de l’or au Burkina Faso.
Plus de soixante (60) morts. C’est le bilan de l’explosion survenue le 21 février 2022 sur le site d’orpaillage de Glomblora dans la région du Sud-Ouest. Face à l’ampleur du drame humain et matériel, les autorités ont décidé la fermeture du site d’orpaillage et annoncé l’ouverture d’une enquête. Pour nombres d’orpailleurs présents sur le site d’orpaillage et dont les propos sont rapportés par les médias, une mauvaise manipulation ou un entreposage non indiqué du « far away » serait à l’origine de cette explosion.
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Près d’une année après le drame de Glomblora, le « far away » est encore pointé du doigt comme étant à l’origine de l’explosion qui a provoqué les incendies qui ont ravagés le célèbre marché Sankr Yaaré de Ouagadougou. Des témoins rapportent que plusieurs explosions, trois (3) précisément ont été entendues avant la propagation de l’incendie. Au bilan, 70% des boutiques du marché ont été consumées. Des enquêtes ont été ouvertes, selon le gouvernement, et une décision de fermeture dudit marché plane, selon certaines indiscrétions. L’ampleur des dégâts a délié les langues et les langues ne voient que « le far away », comme responsable du drame que les commerçants du marché de Sankr Yaaré vivent et qui a meurtri le Burkina Faso.
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Explosif dangereux très utilisé dans le secteur de l’exploitation artisanale de l’or au Burkina Faso, le « far away » est pourtant un explosif dont l’importation est interdite au pays des hommes intègres. Cependant, au regard de la forte demande de cette substance utilisée dans le dynamitage des roches dures sur les sites d’orpaillage, des commerçants burkinabè trouvent les voies et moyens pour importer cette substance dont la nocivité ne souffre de débat. Pour certains exploitants artisanaux, l’activité de l’orpaillage est indissociable avec l’utilisation du « far away ». Sur chaque site d’orpaillage, il se trouve des vendeurs de la substance et rarement on note des pénuries.
Tout est secret de polichinelle. Cependant, les lois de la République se limitent aux portes des sites d’orpaillage et de certains marchés et yaars. Il est temps que la donne change et la dynamique de réorganisation du secteur de l’orpaillage est en marche. Les autorités gagneraient à aller vite et de façon ferme pour que non seulement ce secteur soit encadré, mais aussi que l’utilisation des substances nocives fortement prisées puissent être combattue. Ce combat doit se poursuivre avec les efforts de soutien à une meilleure organisation des différents marchés et yaars dans les grandes villes. Les sites d’orpaillage et les marchés et yaars doivent cesser d’être bulles, des zones de non droit.
La rédaction
Sentinelle BF
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