Le Projet de loi sur la promotion immobilière et foncière au Burkina Faso porte les germes de multiples crises et doit être abandonné. C’est l’avis de l’Association des promoteurs immobiliers qui a organisé ce mercredi 5 avril 2023 à Ouagadougou une conférence de presse sur ce projet de loi déjà dans le circuit d’adoption.
Sur le projet de loi portant promotion immobilière au Burkina Faso, l’Association des promoteurs immobiliers opposent un niet catégorique. Elle l’a réaffirmé ce mercredi 5 avril 2023 au cours d’une conférence de presse.
Selon le président de cette Association, le projet tel que présenté comporte des dispositions qui ne prennent pas en compte l’intérêt du Burkina Faso dans un contexte de crise multidimensionnelle. Selon Roger Nikiéma, si ce projet venait à être adopté ce sont à priori les caisses de l’Etat qui vont prendre un coup. Il estime que l’Etat devrait perdre près de 500 milliards de franc cfa en termes de taxes et impôts. Et d’ajouter que le pays ne peut se permettre un tel manque à gagner dans un contexte où il faut soutenir la montée en puissance des Forces combattantes engagées en première ligne dans la lutte contre le terrorisme.
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Roger Nikiema et ses camarades font également savoir que ce projet loi reste un recul en termes d’acquis dans la mesure où confier les lotissements à l’Etat central et aux collectivités territoriales à montrer ses limites. Pis, il a été source de « corruption et de détournement massif, en témoigne les différents rapports commandités par l’Assemblée nationale et l’Assemblée législative de transition » a-t-il indiqué. L’adoption de ce projet de loi sera donc une « porte ouverte pour les détournements de parcelle. » conclut-il.
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L’Association des promoteurs immobiliers a fait enfin noter que plus de 45.000 emplois devront être perdus à cause de ce projet de loi, si il venait à être adopté. Et c’est au regard de toutes ces conséquences socio-politico-économique que l’Association des promoteurs immobiliers a appelé le gouvernement à abandonner ce projet de loi. Roger Nikièma a revélé que les promoteurs immobiliers sont déjà en conclave pour trouver une solution afin de permettre aux couches modestes d’obtenir un logement décent sous des conditions flexibles. Et cela devrait passer selon lui par la création prochaine de leur mésofinance.
Le projet de loi sur la promotion immobilière a été adopté par le gouvernement burkinabè en Conseil des ministres le 29 mars dernier. L’Assemblée législative de transition (ALT) devrait se prononcer sur ce projet dans les prochains jours et passer à son adoption ou non.
Constant Garané
Sentinelle BF
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