Les manifestations hostiles à la politique française au Burkina Faso se poursuivent. Ce vendredi 20 janvier 2023, plusieurs centaines de manifestants ont pris d’assaut les rues de la capitale burkinabè pour demander le départ de l’ambassade de France au Burkina Faso, Luc Hallade et le départ des soldats français de la Force « Sabre » basée à Kamboinsin.
Le départ de l’Ambassadeur français Luc Hallade et le démantèlement de la Force « Sabre ». Ce sont les deux (2) exigences que posent les centaines de manifestants de ce vendredi 20 janvier 2023 à Ouagadougou. Les manifestants qui répondaient à l’appel du Collectif des leaders panafricains (CLP) ont dénoncé une attitude « condescendante » du diplomate français dont les agissements lui ont valu d’être recadré par le gouvernement burkinabè en décembre dernier. Pour Moumini Boly, Secrétaire général du CLP, et ses camarades, la présence du diplomate Hallade sur le sol burkinabè est le signe d’un mépris de la France vis-à-vis du Burkina Faso.
Les manifestants ont aussi exigé un démantèlement de la Force militaire française « Sabre » basée à Kamboinsin. Cette présence des militaires français sur le sol burkinabè n’apporte rien au pays, estiment les participants, ni sur le plan de la lutte contre le terrorisme ni sur le renforcement des capacités opérationnelles des Forces combattantes burkinabè. Cette présence porte atteinte à « la souveraineté et à l’honneur » du pays a fait savoir Moumini Boly qui poursuit en expliquant que les autorités actuelles et les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont les moyens de mieux lutter contre l’insécurité sans la France. Il saisit l’opportunité pour inviter les autorités à un rapprochement stratégique avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme.
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Les relations entre le Burkina Faso et la France sont dans une impasse odieuse depuis l’avènement du putsch du capitaine d’artillerie, Ibrahim Traoré en fin septembre 2022. Le nouveau pouvoir manifeste une volonté de prendre ses distances avec la France et à opérer une diversification de ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme. La Russie, la Turquie, la Chine et l’Iran pourront être ces nouveaux partenaires stratégiques auxquels pourraient bénéficier cette diversification des partenaires souhaitée par les nouvelles autorités. Ces dernières sont soutenues par une frange de la population qui se montre également de plus en plus hostile à la politique française dans le pays. Pour elle, la France joue un double jeu avec le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme. Ce phénomène aurait bien pu pendre fin si l’Elysée jouait franc jeu avec le Burkina Faso. Face à cette situation, cette frange de la population exige le départ des soldats français sur le sol burkinabè.
Constant Garané
Sentinelle BF
