Techniques de production du moringa : Voici comment réussir sa production de moringa

Il y a dix ans de cela Monsieur Christian Batiébo découvrait les secrets cachés dans le moringa. Il est tout de suite emballé par les merveilles de cette plante et décide aussitôt de se lancer dans la production de l’Arbre du paradis. Dans l’interview qui suit, Christian Batiébo partage ses connaissances sur les dispositions à prendre pour la production qualitative du moringa.

Sentinelle BF : Que représente le moringa pour vous?

Batiébo Christian : Le moringa représente un trésor pour moi. Un trésor parce que pour ma propre santé, j’utilise le moringa; j’en consomme chaque jour à plusieurs reprises. Ça me fait du bien. Toute la famille en consomme, ça nous fait du bien. Nos animaux en consomme, ça leur fait du bien. Et ça me fait aussi de l’argent.

Le moringa a le vent en poupe et nombreux sont les acteurs qui veulent se lancer dans la production du moringa. Dites-nous, la production du moringa est-elle vraiment propice dans un climat sec et chaud comme celui du Burkina ?

Le climat burkinabè a ses richesses, son potentiel que l’on ne peut trouver nulle part. Et la chaleur n’est pas un facteur limitatif dans la production de moringa. Nous avons fait l’expérience sur notre terrain de deux hectares. Nous l’avons fait sur un sol rocailleux et en saison sèche. Il suffit d’y mettre la volonté. Sinon le climat chaud n’est pas un caractère limitatif pour la production de moringa.

La production du moringa ne réussirait elle pas mieux dans des zones bien arrosées comme le Sud-Ouest du Burkina, que dans des zones comme le centre ?

Dans les localités bien arrosées, la plante va mieux se porter mais c’est la transformation qui va poser problème. A la différence d’une zone comme Ouagadougou où le soleil est plus présent et plus chaud dans les zones du Sud-Ouest, les hauts bassins, le Sud, on a une bonne biomasse mais la transformation posera problème. Si vous prenez la période de juillet-août-septembre où vous avez de grosses productions aussi bien de feuilles, de racines et d’écorces comment par exemple pourriez-vous sécher, conserver et pouvoir vendre. C’est un peu compliqué sans grands moyens en tout cas. Naturellement il y a pas assez de soleil et on se retrouve dans un milieu où le taux d’hydrométrie est très élevé. Partout il y a de l’eau. Comment tu peux sécher des feuilles avec un tel taux d’humidité? Donc cet avantage climatique peut être un facteur limitant.

Quelles sont les premières dispositions à prendre pour réussir sa production de moringa ?

La première disposition, c’est d’avoir un terrain et s’assurer que l’on a une main d’œuvre qualifiée parce que le moringa a besoin d’entretien surtout en culture biologique. Il a besoin de beaucoup d’entretien parce qu’il y a beaucoup d’attaques. Des insectes et des animaux attaquent et il faut vraiment un suivi très rapproché pour que le moringa produise correctement. Il faut s’assurer qu’on a un personnel qualifié et motivé pour ce travail. Et la question de l’eau est très importante. Le moringa quand il pousse et fait 3 à 4 mois, si vous ne l’arrosez pas il sèche. Sa racine est comme une tubercule. Les animaux vont tout bouffer mais dès que les premières pluies commencent à tomber ça recommence à repousser. Voilà l’un des avantages du moringa. Mais en l’hivernage comment est-ce qu’il faut sécher les feuilles ? Il y a aussi la question du marché. Il ne faut pas produire pour produire. Quels sont les débouchés ? Est-ce que nous allons produire pour le marché local ou pour le marché international ? Nous devons chercher à connaître tout cela. Et si on se rend compte que tout s’est bien gérer, travailler maintenant à la certification de nos produits parce que c’est un gage de qualité. Il faut rassurer le consommateur qu’il ne va pas consommer les feuilles pour tomber malade et ce n’est pas nous nos déclarations qui peuvent instaurer la confiance mais il faut une structure indépendante habilitée.

Pour quelqu’un qui veut se lancer dans la production du moringa, quel conseil lui donneriez-vous ?

Il faut d’abord une formation. Il ne suffit pas de faire des recherches sur Internet et se lever pour vouloir se lancer. Il y a ce qu’on appelle le fake. Il y a des gens qui donne des informations biaisées. Ils savent que c’est pas bon, c’est erroné mais ils les balancent. Nous avons des structures professionnelles qui peuvent distiller des connaissances pratiques, mais il y a aussi des acteurs qui sont sur le terrain qui produisent. Pourquoi pas ne pas les approcher ?

Quels sont les types de semences qu’il faut privilégier au Burkina Faso ?

Au Burkina Faso, la question de la production dépend des périodes, des zones et de la variété. Il y a plusieurs variétés mais ce que tout le monde connaît c’est la variété oleifera. Depuis des lustres des parents au village l’utilisent. Actuellement, il y a des semences qui sont performantes telles que le PKM 1, qui vous donne plus d’huile qui vous donne une biomasse plus importante. C’est d’ailleurs mieux de commencer avec cette semence qui donne des gousses plus importantes, des graines plus grosses avec un taux d’huile assez élevé. C’est donc la variété de semences à privilégier au Burkina Faso, mais je crois qu’il serait également important d’inspecter et étudier pour que d’autres variétés encore plus performantes puissent être utilisées dans notre pays.

Quelle est la meilleure période pour se lancer dans la production du moringa ?

Toutes les périodes sont favorables, il faut avoir seulement de l’eau. Il faut néanmoins savoir que pendant les périodes chaudes vous avez plus de difficultés qu’en hivernage. L’inconvénient en période chaude c’est que vous avez moins d’attaque. Les plantes se développent normalement. En hivernage, surtout la période d’août à septembre, là il y a trop d’attaques. Donc, si vous produisez et vous n’avez pas pris des précautions pour protéger vos plantes avec des produits appropriés, vous risquez de tout perdre. Là c’est en un clin d’œil. En une semaine vous pouvez perdre des milliers d’arbres surtout quand vous faites la production pour les feuilles. En ce moment, les rameaux sont fragiles et quand les chenilles les attaques ça vous détruit tout en un clin d’œil. C’est pourtant en hivernage aussi que la production est plus facile.

Quelle disposition prendre pour pouvoir exploiter les feuilles ?

Les feuilles sont très délicates parce que généralement elles se consomment crues ou semi-crues. On ne laisse pas bouillir. C’est pour dire qu’il faut vraiment assurer au consommateur un produit vraiment sain, et pour cela il faut vraiment considérer la qualité du compost utilisé.

Maintenant c’est la période juillet août septembre là où nous avons beaucoup de feuilles. Il pleut beaucoup il y a moins de soleil. Comment faire ? En ce moment, il faut avoir des séchoirs appropriés. Un séchoir solaire ou un séchoir à gaz, selon les milieux. En ce moment, vous réglez la température et vous séchez vos feuilles maximum 50 degrés vous avez des feuilles qui vont sécher à un certain moment. Vous les enlevez et les conditionnez par la suite dans des sachets qui sont vraiment hermétiques entièrement en aluminium.

Pour booster la production du moringa, est-il nécessaire d’utiliser des pesticides ?

Il faut penser à la santé des autres. Quand on utilise les pesticides tu vas avoir les feuilles les fruits tout? Mais les consommateurs, leur santé ? Les pesticides ça rentre où ? Ca entre dans les feuilles, dans les graines. Quand on extrait l’huile, ils se retrouvent dedans, quand on prend les feuilles les racines les écorces il y en a dedans. Que vont devenir ces consommateurs ? En matière de production de moringa tout ce qui est pesticide, que ce soit pour le traitement des feuilles, les sols, les pesticides doivent être exclus. On ne doit pas utiliser de produits chimiques dans la production de moringa. Il y a des produits biologiques qu’on peut utiliser.

La bonne production de moringa est-elle vraiment tributaire de la présence permanente d’eau ?

La question de l’eau est indispensable. Même pour nettoyer les feuilles il faut laver il faut de l’eau propre. Et c’est conseillé si vous utilisez l’eau de marre vous ne savez pas d’où vient cette eau l’eau est indispensable pour le moringa donc vous devez l’arrêt permanentent les feuilles si vous voulez utiliser les feuilles mais sans l’eau comment vous allez faire ? Mais quand vous ne faisait pas votre plante elle va plus produit elle a besoin d’eau pour produire elle est là elle ne meurt pas mais elle perd ses feuilles et elle attend les lots et quand vous allez vouloir extrait l’huile vous n’allez pas prendre les graines là comme ça j’étais j’étais commencer à à l’extrait donc vous voyez tous les niveaux les racines pour les sécher il faut encore laver à tous les niveaux il faut de l’eau et de l’eau propre. Pour pouvoir faire le travail.

Sentinelle BF

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