Burkina Faso : Les regards tournés vers les producteurs agro-pastoraux

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 Ce vendredi 27 mai 2022, le Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Dr Delwende Innocent Kiba, a donné le top départ de la campagne agro-sylvo-pastorale 2022-2023. Au terme de cette campagne, le Ministre attend une production céréalière qui puisse couvrir les besoins des populations à hauteur de 108%. Au regard du contexte, il faut bien admettre que la barre a été mis très haute pour les producteurs ; mais au regard des enjeux liés à la production agro-pastorale de cette campagne il faudra bien travailler à relever le challenge.

Rarement l’issue d’une campagne agro-sylvo-pastorale a autant préoccupé les populations burkinabè avant même son plein démarrage. Après les mauvaises notes de la précédente campagne, les burkinabè se préparent à entrer dans une nouvelle campagne qui fait douter, tant les problèmes sont colossaux. L’insécurité qui a rogné une bonne partie des superficies emblavables, la cherté/rareté des engrais agricoles, l’insuffisance des semences améliorées, l’instabilité que connait le Ministère en charge de l’agriculture depuis novembre 2021 sont autant de difficultés, non exhaustives, auxquels les producteurs devront faire pour relever le chalenge lancé le Dr Delwende Innocent Kiba.

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Et malgré toutes ces difficultés, les producteurs doivent pouvoir mettre plus de volonté et d’ingéniosité pour relever le défi. Ils doivent le relever non pas seulement par déférence pour le gouvernement burkinabè, mais surtout pour jouer leur part de responsabilité dans le maintien de la dignité du Burkina Faso à la face du monde. Les enjeux de cette campagne agricole sont énormes faut-il le rappeler. Le pays qui se nourrissait essentiellement grâce à l’excédent céréalier des pays du Nord se voit pris au piège de la guerre Russie-Ukraine et la sécheresse qui touche l’Europe et le Nord de l’Amérique. Ainsi, le Burkina Faso se voit obligé de compter fondamentalement sur le fruit des efforts de ses producteurs pour nourrir les millions de personnes frappées par l’insécurité alimentaire. Il est en outre contraint de compter sur le fruit des efforts de ses producteurs pour contenir l’inflation record qui touche les produits céréaliers ou non. Et dans ce singulier contexte, il est à admettre que la qualité de la production agricole à venir sur l’un des éléments déterminant de la stabilité socio-politique au Burkina Faso.

Sur les frêles épaules des producteurs reposent l’espoir d’un peuple. La mission est d’une complexité certaine, mais la mission n’est pas impossible. En tout état de cause, les burkinabè ont les yeux braqués sur les producteurs.

A. Traoré

Sentinelle BF