Burkina Faso : La poussée des champs de cannabis inquiète !

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Dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso s’est convaincu qu’il se doit de mettre un point d’honneur à lutter contre certains facteurs aggravant du phénomène tels que la drogue. Au cours de la célébration de la 36ème Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues ce lundi 26 juin 2023, le Ministre délégué en charge de la Sécurité, le Commissaire de police Mahamadou Sana a indiqué que des opérations menées par les unités chargées de lutte contre le terrorisme ont permis de découvrir des champs de drogue, notamment de cannabis, dans les localités de Pô et de Fada n’Gourma. L’énergie devrait donc être décuplée pour contrer cette poussée de champs de drogue dans un pays éprouvé par l’insécurité. 

Le Ministre délégué en charge de la Sécurité, Mahamadou Sana a juste lâché un secret de polichinelle ce lundi 26 juin 2023. Le Burkina Faso enregistre sur son territoire des champs de drogue, notamment de cannabis. La dernière fois que l’annonce d’une découverte de champs de cannabis avait été portée, à coup de tapage médiatique, à l’opinion publique, c’était en octobre 2020. L’Antenne régional de l’Unité anti-drogue du Centre-Sud, plus précisément de la ville de Pô, avait découvert dans le village de Tiakané deux (2) champs de cannabis. Au moins un (1) millier de pieds de cannabis avaient été découverts et détruits. L’opération, elle avait été saluée parce qu’elle a permis de mettre le grappin sur des acteurs qui menaient une pratique culturale interdite par la loi, dangereuse pour l’équilibre de la Cité, mais visiblement tolérée par la population et peut-être par les autorités.

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La culture du cannabis n’est pas nouvelle au Burkina Faso et les superficies consacrées à cette culture est d’ailleurs grandissantes. Les zones d’excellence de cette culture se situent au niveau des frontières du pays des hommes intègres avec ses voisins du Ghana, du Togo et de la Côte d’Ivoire. Cependant, les champs de drogues ont été vus à Fada N’Gourma, comme précisé par le Ministre délégué en charge de la Sécurité, mais aussi dans la Bougouriba, les Hauts-Bassins et récemment dans la Boucle du Mouhoun. Ces pieds de cannabis, diffus entre champs de mil et de maïs, sont cultivés pour satisfaire cette quête immodérée et sans limite du gain. Et si la vente était auparavant faite dans les pays voisins, notamment le Ghana, la tendance aujourd’hui a changé car les consommateurs sont désormais des nationaux.

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La poussée de la culture du cannabis dans ce contexte actuel d’insécurité généralisée interpelle et inquiète. En plus d’être un facteur aggravant du terrorisme, la culture du cannabis offre un terreau fertile au grand banditisme, à la délinquance de tout genre et à la déviance de la jeunesse surtout. Les actions doivent être renforcées pour contenir cette poussée dans le contexte actuel du Burkina Faso. Ainsi, l’argument consistant à mettre en avant la prétendue valeur thérapeutique du cannabis afin de légitimer sa culture ne doit prospérer.

Ahmed Traoré

Sentinelle BF