L’impasse sécuritaire dans la région du sahel n’est pas été un frein à la volonté de la société Afro Turk pour accepter ce challenge de l’exploitation des mines d’or d’Inata et de manganèse de Tambao. A l’issue de négociations, dont aucune information sur le contenu des accords ne filtre, le gouvernement du Burkina Faso et la société Afro Turk ont décidé de mettre un terme à l’inexploitation de ces deux (2) grandes mines industrielles, situées au cœur du terrorisme.
Nécessairement il fallait mettre un terme à l’inexploitation des mines d’or d’Inata et de manganèse de Tambao, respectivement situées dans les provinces du Soum et de l’Oudalan. Longtemps inexploité par une structure reconnue et habilité par l’Etat central, ce sont les Groupes armés terroristes (GAT) qui en ont fait leur chasse gardée et leur Eldorado. Ils exploitent les ressources minières de ces deux mines industrielles et alimentent leur fond de guerre. Difficile d’avancer un montant tiré de l’exploitation frauduleuse de ces mines, mais il ne fait aucun doute que cela s’élève à plusieurs centaines de millions, voire quelques milliards de franc cfa. Ainsi, lutter contre le terrorisme et le vaincre revient à travailler à assécher les sources de financement de ce phénomène, parmi lesquelles l’exploitation frauduleuse des ressources minières.
En décidant de céder les actifs miniers d’Inata et de Tambao à la société Afro Turk, le gouvernement burkinabè fait œuvre utile. Il témoigne de sa volonté de combattre les sources de financement, au moins évidentes, de financement du terrorisme qui endeuille le pays depuis plusieurs années. Rien pour le moment n’indique que l’octroi de ces actifs miniers permettra au Burkina Faso de reprendre la main sur les richesses minières des deux mines, mais il y a au moins une volonté et un courage d’Etat à saluer.
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Sans doute consciente du danger et des risques d’investissement dans les unités minières d’Inata et de Tambao, la société Afro Turk devrait travailler d’abord à s’aligner sur la stratégie gouvernementale en matière de lutte contre le terrorisme. Elle ne perd pas de vue que la rentabilité de son investissement débutera qu’à partir du moment où l’insécurité et le terrorisme s’affaiblira, au moins dans les provinces d’origine de ces deux mines. Il y a sans doute une bonne affaire à se faire à Inata et à Tambao, mais il y a aussi un énorme risque à prendre. Et évidemment accepter de relever le défi de l’exploitation des mines d’Inata et de Tambao, c’est aussi accepter le défi d’éradiquer le terrorisme. Accepter le défi de l’exploitation des mines d’Inata et de Tambao, c’est surtout avoir la conviction d’avoir les moyens et la stratégie appropriée pour « faire lire l’heure » au GAT, selon l’expression populaire du moment.
Somme toute, les populations du Soum, de l’Oudalan et de l’ensemble du pays n’aspirent qu’à la paix et au développement. Si l’exploitation des mines d’or d’Inata et de manganèse de Tambao par Afro Turk peut leur apporter paix et développement, il n’y a que de quoi se rejouir.
La rédaction
Sentinelle BF
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