Sous le thème de la solidarité et de la résilience, l’équipe du département environnement et Forêts (DEF) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) du Centre National de Recherches Scientifique et Technologique (CNRST) ainsi que les populations des villages de Sambsin, Thangin et Kongtenga ont entrepris une campagne de reboisement en faveur de la réserve de recherches forestières dans le département de Saponé. Ce mardi 23 août 2022, l’équipe du DEF conduite par son Chef de département Dr Ollo Théophile DIBLONI s’est déportée sur le site de la réserve commune aux villages de Sambsin, Thangin et Kongtenga à une trentaine de kilomètre de la ville de Ouagadougou pour donner le top départ de la campagne de reboisement de la réserve.
Au total 800 plants de six espèces végétales sont mis en terre à l’occasion de cette campagne. 400 plants ont été plantés sur le site et 400 autres dont 300 baobabs et 100 moringa remis aux populations. L’initiative est du département environnement et forêt (DEF) de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). Les objectifs de cette campagne selon Dr Dibloni, Chef du DEF sont d’une part, la relance des activités de recherche sur le site et d’autre part, l’enrichissement du parc, car dit-il, ‘’cette partie concernée par le reboisement est relativement peu fournie en plants’’. De plus, il s’agit pour son département de mener beaucoup plus d’activités visant à impliquer davantage les populations aussi bien dans le maintien et la protection de la réserve que dans la conduite des activités de recherche sur le site. L’activité a été fortement soutenue par les populations des trois villages, sorties avec en tête la chefferie traditionnelle, Naaba Boulga de Thanghin pour manifester son adhésion à la démarche des chercheurs. Le corps des Eaux et Forêt de la localité n’est pas restée en marge de l’activité.
Six espèces végétales de la catégorie des produits forestiers non ligneux d’importance économique parmi lesquelles Acacia macrostachya (zamnè), lAdansonia digitata (baobab), Saba senegalensis (liane), Tamarindus indica (tamarinier), Parkia biglobosa (néré) et Moringa oleifera (arzantiga) sont progressivement plantées dans cette réserve de 122,17 ha attribuée à la recherche nationale depuis les années 1974 par les trois villages.
L’initiative de cette plantation d’arbre a été fortement saluée par les populations, de même que la représentation du corps des Eaux et Forêt. Elle va contribuer à redonner de la valeur à ce site soumis à des pressions diverses. De l’avis de Naaba Boulga, les populations sont très contentes et soutiennent l’activité. Aussi, il souhaite que la recherche occupe d’avantage le site et surtout développe une clôture de protection tout autour de la propriété pour, non seulement protéger les espèces plantées contre les animaux, mais aussi contre les feux de brousse et même l’occupation anarchique.
A travers cette sortie, le chef de département environnement et forêts a invité les populations à accorder une place importante à l’arbre dans leur quotidien. Pour lui, l’objectif de son département est d’amener les populations des campagnes et même celles des villes à s’intéresser à l’arbre. Il estime que les bénéfices de l’arbre sont multiples. Certains arbres sont utiles pour leurs feuilles, leurs fruits, leurs racines ou leurs écorces… en plus des usages domestiques qui peuvent en être fait, il y a l’usage industriel comme la confection des meubles et la construction d’ouvrages utiles à l’homme. De plus certains arbres contribuent à améliorer la qualité des sols et les arbres influenceraient même la pluviométrie. ‘’dès lors que l’on a un couvert végétal bien fourni, on a beaucoup plus de chance que les nuages se forment et par la suite qu’on ait beaucoup de pluie. Certaines pratiques de la santé pensent que les malades qui ont la possibilité de regarder les feuilles de l’arbre bouger ont plus de chance de guérir plus vite que ceux enfermés dans les hôpitaux.’’ Soutient-il. Selon Sylvie Riou-Milliot (juin 2018) dans la revue “Sciences et Avenir”, une étude sur une vingtaine de patients hospitalisés après une opération chirurgicale parue dans la revue américaine Science (I), la convalescence se révèle plus rapide et de meilleure qualité quand la chambre du malade donne sur des arbres plutôt que sur une cour bétonnée.
‘’Comme on le dit, l’arbre c’est la vie. Et qui plante un arbre n’aura pas vécu inutilement ‘’ a-t-il conclu.
Planter et entretenir un arbre ne devraient donc pas être une corvée ou un luxe, mais plutôt un acte de solidarité et de résilience dans un contexte marqué par l’urgence climatique.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
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