Le compte-à-rebours de la phase deux (2) du Programme d’appui à la promotion de l’entrepreunariat agricole (PAPEA2) est lancé. Pour une mise en œuvre diligente et réussie de cette phase, de nouvelles orientations stratégiques ont été introduites par l’Unité de mise en œuvre (UMO) de ce programme. Elle a rencontré ce jeudi 13 décembre 2023 à Ouagadougou les acteurs de la région péri-urbaine de Ouagadougou (région du Centre) afin de leur présenter ces nouvelles orientations et recueillir d’éventuelles recommandations nécessaires pour mieux affiner la stratégie d’intervention du Programme.
Très attendue par les femmes et les jeunes producteurs agro-sylvo-pastoraux, la phase 2 du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) est en cours de mise en œuvre. Selon la Conseillère d’affaire (C.A.), Roukyatou Dera, le bilan positif de la mise en œuvre de la première phase du PAPEA a convaincu la Coopération Suisse, bailleur de fonds du Programme, de renouveler sa confiance au consortium Helvetas-SNV pour la conduite de la deuxième phase du Programme qui s’étale sur la période d’octobre 2023 à septembre 2027. En terme de résultats atteints, elle cite entre autres la mise en place, le fonctionnement effectif et optimal des différents clusters, poumons du Programme ; la réalisation de certaines infrastructures telles que l’abattoir de porc de Koudougou, le marché de porc de Pabré, l’aire d’abattage de volaille à Bobo-Dioulasso. En outre, les acteurs ont bénéficié de sessions de renforcement de capacité et des soutiens divers en équipements au profit de certaines coopératives à Komki Ipala et à Donsin pour la transformation de la tomate.
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Pour la phase 2 du PAPEA, les objectifs sont encore plus importants et il en va de soi pour les défis. Et pour atteindre ces nouveaux objectifs, de nouvelles orientations stratégiques ont été introduites par l’Unité de mise en œuvre. Sur le plan organisationnel, une restructuration a été faite au niveau des différents pôles du Programme. Ainsi, la Phase 2 du PAPEA aura deux (2) pôles, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, au lieu de quatre (4) comme à la première phase. Le nombre de filières d’intérêts du programme passe aussi de dix-sept (17) à cinq (5) pour cette phase 2. Il s’agit de l’aviculture, du maraichage, de la filière bétail-viande, des tubercules et du porc. Les zones d’intervention du programme restent en outre inchangées. « Et ce serait aussi à travers les clusters que nous allons faire bouger les lignes et améliorer les conditions des différents acteurs. » a précisé Roukyatou Dera.
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L’un des défis majeurs pour cette phase 2, c’est aussi de contribuer à faciliter l’accès aux crédits des membres des différents clusters, surtout sous des conditions souples. Pour cela, la Conseillère d’affaire a révélé qu’une « collaboration approfondie » se fera avec le Fonds national de la finance inclusive (FONAFI). « A la première phase, les acteurs ont profité du fonds, mais c’était à la dernière minute. Pour cette deuxième phase, nous allons renforcer les liens avec le FONAFI, les SFD ; mettre des conditions cadres pour booster les choses. » a t-elle informé.
Le PAPEA 2 entend également entreprendre des actions majeures pour réussir à améliorer les conditions cadres et apporter du changement positif à l’échelle nationale pour une promotion véritable de l’entrepreunariat agricole au Burkina Faso. Cela passe par des actions de plaidoyer dynamique, une mobilisation des acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral et des médias.
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A l’issue de la présentation de ces nouvelles orientations du PAPEA 2 aux acteurs de la région du Centre, les participants ont livré leur appréciation et formulé des recommandations. Amza Kaboré, assistant technique de CAEASA, a félicité et soutenu les nouvelles orientations qui, selon lui, ont été prises sur la base des difficultés rencontrées au cours de la mise en œuvre de la première phase du programme. Il salue notamment la réorganisation des filières et le maintien des différentes zones d’intervention du Programme. « Au niveau du financement des projets systémiques également, on voit qu’il y a une amélioration. Des conditions claires ont été établies et cela est à saluer. » a t-il ajouté.
Des recommandations diverses relatives au recrutement de cofacilitateurs et leur mode d’intervention ont été formulées. Les participants ont également évoqué le traitement de la question du genre dans la mise en œuvre de cette phase du PAPEA. Et sur cette question spécifique du genre, Aurokia Traoré, Experte en charge du genre du PAPEA 2, a rassuré que la question reste au cœur du programme et le défi ne se limitera pas à « obtenir la participation » des femmes, mais arriver à leur « implication ».
L’ensemble des observations et recommandations seront traitées avec diligence, selon Roukyatou Dera. Elle a en outre invité les différents acteurs à soutenir et à s’impliquer activement dans la mise en œuvre de cette deuxième phase du PAPEA. Le Conseiller d’affaire, Abdramane Bitié est allé dans le même sens en précisant que le PAPEA 2 ne sera pas un programme d’investissement, mais il restera toujours aux côtés des acteurs engagés pour leur donner les armes nécessaires à conquérir leur épanouissement et le développement de leurs activités.
S’inscrire dans la vision du gouvernement en matière d’autosuffisance alimentaire
Le gouvernement burkinabè veut atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2025. Il a pour cela élaboré le plan opérationnel « Offensive Agro-pastorale, halieutique et faunique 2023-2025 ». Huit (8) filières d’intérêt ont été ciblées par ce plan. Il s’agit du riz, du maïs, du poisson, du blé, de la mangue de la volaille, de la filière bétail-viande et de la pomme de terre. Pour réussir à atteindre les seuils de productions attendues par ce plan, le Ministre en charge de l’Agriculture Ismaël Sombié a invité les acteurs du secteur privé, ONG, projets et programmes à prendre en compte les objectifs et les orientations globales du plan opérationnel du gouvernement. Et selon l’Experte Plaidoyer du PAPEA, Nicole Ouédraogo, la Phase 2 du PAPEA a voulu s’inscrire en droite ligne de cet objectif du gouvernement en matière d’autosuffisance alimentaire. C’est pourquoi en plus d’avoir la volaille et la filière bétail-viande parmi ses filières élites, le PAPEA2 a pris en compte la pomme de terre qu’il a rattachée au tubercule. Elle a indiqué que le PAPEA2 jouera son rôle pour contribuer à accroitre les différentes productions de volaille, de bétail-viande et de pomme de terre.
Le PAPEA est financé par la Coopération Suisse et mis en œuvre par le consortium Helvetas-SNV. Il est mis en œuvre sur la période d’octobre 2023 à septembre 2027 et administré par une Unité de mise en œuvre (UMO) dirigée par un Coordonnateur. Des co-facilitateurs, bras opérationnels du programme, seront recrutés pour faciliter la mise en œuvre de ce programme.
Voir ci-dessous le reportage audiovisuel de l’atelier.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
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