Environnement : L’Agroforesterie au cœur du 82ème Maquis des Sciences

Le quatre-vingt deuxième (82ème) Maquis des Sciences, organisé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) s’est ténu ce mercredi 7 septembre 2022 à Ouagadougou. Au cœur de ce Maquis des Sciences, l’Agroforesterie. Le thème a été discuté par six (6) Experts issus des milieux associatifs, de la Recherche et des structures étatiques. Le Maquis des Sciences s’est tenu en présence du Représentant pays de l’IRD, Fabrice Courtin.

Evènement scientifique et culturel vieux de plus de onze (11) ans, le Maquis des Sciences est porté par l’Institut de Recherche en Développement. Cet évènement, qui s’est ragaillardi au fil du temps, vise essentiellement « à rapprocher la science de la société. » Selon le représentant pays de l’IRD, Fabrice Courtin « l’idée du Maquis des Sciences est de mieux faire connaître au grand public les résultats des activités de recherches menées au Burkina Faso par l’IRD et ses partenaires burkinabè. » Et pour ce 82ème Maquis des Sciences, l’intérêt a été porté sur le thème « Quelle place de l’agroforesterie au Burkina Faso ? »

Six (6) panélistes de qualification et issus de milieux divers ont été conviés pour échanger autour de ce thème. Il s’agit de Adama Sawadogo, du Ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques (MARAH) ; Koumara Ouattara du Réseau des productrices de beurre de karité des Hauts-Bassins et des Cascades ; l’Inspecteur des Eaux et Forêts Ezéchias Somé ; l’Ecologue Hermann Yempabou Lompo, Firmin Hien, directeur exécutif adjoint de l’Association pour la promotion de l’agroforesterie et la foresterie au Burkina (APAF Burkina) et Josiane Seghieri, directrice de recherche en Ecologie fonctionnelle et en agroforesterie.

Avant le début des échanges, les participants de ce 82ème Maquis des Sciences ont suivi une production audiovisuelle sur les activités d’agroforesterie que mène l’Association pour la promotion de l’agroforesterie et la foresterie au Burkina (APAF Burkina).

A l’entame des échanges, Josiane Seghieri a expliqué que l’agroforesterie est une Association de plantation des arbres avec l’agriculture et l’élevage. Cette pratique permet aux arbres de pouvoir apporter de la matière organique de façon abondante aux cultures pour faciliter leur épanouissement. Du coup, elle réduit l’utilisation des engrais chimiques de synthèse et aide à maintenir la qualité des terres arables.

Josiane Seghieri a rappelé l’importance de l’association des plantations d’arbres avec les cultures

Pour Firmin Hien, Directeur exécutif adjoint de l’APAF qui fait un point d’honneur à faire la promotion des arbres fertilitaires, c’est-à-dire des arbres qui ont la capacité de fertiliser naturellement en captant et en fixant l’azote, il y a des techniques à cerner pour éviter que la présence des arbres n’entre en concurrence avec les cultures. Il affirme entre autres qu’il faut planter les arbres orientés Est en Ouest, sur une distance préférentielle de dix mètres (10m) entre les arbres et dix mètres entre les lignes, pour permettre à la lumière du soleil de pouvoir jouer sa partition dans l’épanouissement des cultures. En outre, il a indiqué qu’il y a également nécessité de former les producteurs agroforestiers aux techniques d’élagage. L’élagage des arbres est important pour l’épanouissement des arbres, mais il déplore qu’il ait bien souvent des couacs entre les producteurs et les agents des Eaux et forêts qui se montrent hostile aux producteurs qui veulent élaguer.

Firmin Hien a précisé qu’il y a des techniques agroforestières à respecter.

Pour sa part, Ezéchias Somé, inspecteur des Eaux et Forêts a indiqué que des incompréhensions sont diverses et courantes, mais les agents des Eaux et forêts œuvrent dans le respect des textes. L’engagement des Eaux et forêts n’a autre intérêt que de protéger l’arbre et l’environnement a-t-il précisé tout en rappelant les nombreuses actions de reboisement initié par le département en charge de l’Environnement. Ces actions ont permis au Burkina Faso de recouvrer 7.538 hectares de terre dégradée en 2018.

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Au niveau du Ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques (MARAH), il n’y a pas un programme particulier pour le développement de l’Agroforesterie. Cependant, selon Adama Sawadogo des programmes de soutien au développement de l’agroécologie et à la récupération des terres dégradées existent. Pour lui, la question foncière est l’une des barrières les plus importantes au développement de l’agriculture, de l’élevage et des activités agroforestières. Les implications de cette questions foncières font qu’à ce jour « le foncier rural est devenu une problématique très difficile à gérer. », selon Adama Sawadogo. Le nœud du problème se trouve peut-être dans une relecture des textes, mais un début de solution pouvait être trouvé si déjà les textes actuels étaient appliqués.

A l’issue des mots de l’Ecologue, Herman Yempabou Lompo et de Koumara Ouattara, les participants ont eu la parole pour qui des questions d’éclaircissement, qui des contributions.

Le représentant pays de l’IRD a salué la qualité des échanges .

Au terme des échanges, le représentant pays de l’IRD, Fabrice Courtin a salué la qualité des discussions et l’intérêt manifesté par les participants pour le thème. Il a fait noter que l’agroforesterie au Burkina Faso reste, de son avis, confronté à trois (3) défis majeurs. Il s’agit de la croissance démographique, les changements climatiques et l’épineuse question sécuritaire. Toutefois, il invite l’ensemble des acteurs engagés dans la promotion de l’agroforesterie à plus d’effort pour que les objectifs soient atteints. Et, l’Institut de Recherche en Développement (IRD) sera bien de ce combat.

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Ahmed Traoré

Sentinelle BF