Insécurité : Solenzo, le souffre-douleur d’une Nation

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Solenzo, le chef-lieu de la province des Banwa, frontalier avec le Mali est sous le contrôle effectif des groupes armés terroristes. Et c’est depuis la résidence du Haut-commissaire de la province que le chef terroriste, qui serait d’origine malienne, administre le territoire conquis. Il déploie sans pression sa stratégie de ralliement de la population des Banwa à sa cause, en attendant un improbable réveil de Ouagadougou.

Les groupes armés terroristes (GAT) ont sans doute dans leur gibecière l’une des plus grosses prises jamais réalisées au Burkina Faso depuis le début de leurs actions de déstabilisation. En quatre (4) semaines, ils ont réussi à mettre la ville de Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa sous leur coupe. Après s’être rassurés que l’ensemble des piliers de la défense de la ville se sont écroulés sous leur pression, les bandes armées ont décidé d’entrer et d’occuper Solenzo. Dès le lendemain du discours du Président de la Transition, Paul Henri Sandaogo Damiba à la Nation, le Chef de la bande armée terroriste de la « Katiba » de Solenzo a effectué une entrée en grande pompe à Solenzo, selon plusieurs sources, avant de s’installer dans les locaux désertés par le Haut-commissaire de la province des Banwa. Le symbole est fort, l’affront est incroyable.

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Bientôt cinq (5) jours que cela dure, mais la situation ne préoccupe manifestement pas assez. Aucune communication officielle sur cette grave injure faite à la République par les groupes armés terroristes. Quelques réactions d’indignation sont faites sur les réseaux sociaux, mais ces réactions restent sur ces réseaux. Cela permet au nouveau maître de la ville de Solenzo de déployer sa stratégie d’enrôlement et de ralliement de la population à sa cause. Des enceintes étatiques ont été cassées pour permettre aux populations de se servir allègrement en vivres, en argent et en équipement mobilier et immobilier divers. Les populations, ces pauvres populations, abandonnées par l’Etat se voient ainsi contraintes à faire dans le sens souhaité par les nouveaux maîtres des lieux.

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A Solenzo, les groupes armés terroristes ont déjà conquis le terrain et semblent être dans les dispositions pour conquérir les cœurs des populations de cette ville du Burkina Faso. Ils n’ont pas encore réussi à relever ce dernier défi, mais il est à admettre qu’ils sont dans la bonne direction, surtout qu’en plus aucune exaction sur la population n’a encore été rapportée. L’un des objectifs les plus importants visés est de faire en sorte que les populations puissent tirer profit de l’insécurité et se convaincre que la fin de cette insécurité marquera également la fin de leur éventuel confort.

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Il est plus que temps que le Burkina Faso mène cette guerre contre les bandes armées et leur stratégie. La situation de la ville de Solenzo est scrutée par bien d’autres populations de certaines localités sous haute pression des terroristes. Si ce cas d’école est porté en triomphe, le Burkina Faso devrait faire encore plus que ce qu’il ne doit faire actuellement.

Malgré les lourdes pertes et les douleurs infligées au Burkina Faso, il est admis avec conviction véritable que ces groupes armés ne sont pas hors de portée. Leur progression ne tient en conséquence pas de leur stratégie de combat ou de leur puissance de feu ; elle tient plutôt des faiblesses et des vulnérabilités que l’Etat et les populations créent au quotidien.

La rédaction

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