Les producteurs agricoles burkinabè font face à l’indisponibilité des intrants agricoles, notamment les engrais de synthèse depuis le début de la campagne agricole 2022-2023. Cette situation qui pourrait impacter la production et la productivité agricole préoccupe le Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH), Dr Delwende Innocent Kiba. Il s’est exprimé sur la question au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Ministre Lazare Zoungrana en charge de l’Action humanitaire. C’était le mardi 9 août dernier.
La pénurie des engrais et les tendances inflationnistes de leur prix sur le maché international. Ce sont là des facteurs qui ont contribué à réduire les marges de manœuvres des autorités burkinabè à mettre à la disposition des producteurs agricoles des engrais en suffisante quantité. Face à la question cruciale de la disponibilité des engrais, Innocent Delwende Kiba envisage des solutions conjoncturelles et structurelles. Ainsi, indique-t-il, les efforts ont d’abord constitué à mettre à la disposition des producteurs environ 30.000 tonnes d’engrais. Cela reste insuffisant certes, mais le Ministre a ajouté qu’une lettre de garantie de 50 milliards de franc cfa a été envoyée à la Centre d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles (CAIMA) afin de mettre à disposition des producteurs des engrais entre autres. Ces solutions conjoncturelles visent à faciliter l’accès des producteurs aux intrants et leur permettre d’accroître leur production.
A ces solutions conjoncturelles, Innocent Delwende Kiba a indiqué que les travaux d’opérationnalisation de l’usine de mélange d’engrais devraient venir mieux prendre en charge les préoccupations des producteurs en matière de disponibilité des intrants. Cette usine, prévue pour être installée dans la région du Centre-Est, pourrait être pleinement fonctionnelle avant la fin de la transition, en juillet 2024. Elle constitue une solution structurelle, à long terme qui résoudra un tant soit peu certaines préoccupations des acteurs du monde agricole.
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L’indisponibilité et l’inaccessibilité des engrais est l’un des faits marquants de cette campagne agricole 2022-2023. Cette situation reste en partie due au conflit russo-ukrainien qui dure depuis plusieurs mois. Mais à ce problème des intrants, il faut ajouter les effets indésirables de l’insécurité, les fâcheux effets des changements climatiques, les différentes attaques des semis et aussi les faiblesses dans l’organisation du Ministère de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH) du fait de l’instabilité politique. Tout ce cocktail ne présage pas une atteinte des objectifs de production agricole du Burkina Faso au terme de cette campagne.
Constant Garané
Sentinelle BF