Interview – Produits locaux : « Notre ambition est de pouvoir satisfaire les besoins de consommation des populations en purée de tomate », Jeanne Ouédraogo, Présidente de la Coordination départementale des femmes de Ziniaré

Jeanne Kaboré/Ouédraogo est la Présidente de la Coordination départementale des femmes de Ziniaré. Cette faîtière dispose d’une Unité de transformation mise en place en 2018 et qui met à la disposition des burkinabè de la purée de tomate. En dehors de la purée de tomate, l’Unité propose également du piment et de la confiture de mangue et de papaye.

Nous sommes allés à la rencontre de la première responsable de cette unité qui renforce les bases de la promotion des produits locaux burkinabè.

Mme Jeanne Ouédraogo/Kaboré

Sentinelle BF : Présentez-nous la Coordination départementale des femmes de Ziniaré, une structure dont vous êtes la Présidente ?

Jeanne Ouédraogo : La coordination départementale des femmes est un regroupement des différentes organisations de la société civile (OSC) féminine mise en place par un arrêté ministériel. La Coordination regroupe 53 OSC féminines, 53 villages et 5 secteurs de la commune de Ziniaré.

Votre Coordination dispose d’une unité de transformation des produits comme la tomate et le piment, comment est née cette unité de transformation ?

Nous sommes partis du constat qu’il y a des difficultés d’écoulement des produits locaux notamment certains légumes au niveau de la commune. Suite à cela, nous avons entrepris des démarches auprès de la Mairie qui est notre partenaire et qui nous appuie beaucoup. Nous avons soumis nos soucis à la Mairie, et elle nous a tendu une oreille attentive. La Mairie en collaboration avec ses partenaires Italiens ont soutenu l’idée d’implanter une unité pour nous encourager dans la transformation de nos produits et faciliter d’une manière ou d’une autre l’écoulement des produits. En 2018, l’unité a été officiellement mise en place au grand bonheur de toutes les populations de la commune, mais surtout pour les femmes productrices. Nous transformons essentiellement la tomate en purée de tomate. Nous avons également du piment et de la confiture. Nos matières premières sont locaux, il faut le préciser.

Quels étaient les objectifs précis de l’unité lors de sa mise en place ?

L’objectif était d’aider les producteurs et aider les femmes à se trouver un emploi décent afin d’améliorer leur condition de vie. Aujourd’hui, il y a 10 femmes dans l’unité, mais c’est une formation continue. Cela veut dire que ces 10 femmes vont aussi former 10 autres qui vont constituer un groupe de relais pour la production. La formation initiale a été dispensée par une italienne avec des modules bien précis que les femmes ont bien assimilés.

La formation a duré une dizaine de jours avec des cas pratiques. C’était un formation participative. Celle qui a dispensé la formation a promis de revenir pour voir la suite de production. Nous n’avons pas de difficultés liées à la formation pour le moment.

Quel bilan faites-vous des activités que vous meniez depuis le début de la transformation ?

Nous pouvons dire que le bilan est positif. Nous avons produit d’énorme quantité et écoulé autant. Nous avons des partenaires qui sont satisfaits de nos produits et qui nous contactent à chaque fois pour des commandes.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos activités de transformation des produits locaux ?

Les difficultés ne manquent pas. La plus grande difficulté est que nous sommes confrontées à un problème de bocaux. La matière première également constitue une difficulté parce que nous ne trouvons pas la tomate de bonne qualité à toutes les périodes. Nous sommes confrontées souvent à cette difficulté. S’il y a des commandes nous n’arrivons pas par moment à satisfaire la demande parce qu’il n’y a pas de la tomate.

Nous cherchons à nouer un partenariat avec des productrices de tomates notamment à Donsin afin de juguler autant que possible ce problème de manque périodique de matière première. Pour ce qui est des problèmes de bocaux, nous échangions avec la Mairie et un autre partenaire, une fondation, pour qu’une solution durable soit trouvée.

Comment vos produits sont-ils appréciés par vos clients ? Où peut-on avoir vos produits ?

Le produit est positivement apprécié vue qu’il est localement produit et les clients trouvent de la qualité là-dedans. On peut trouver nos produits chez les commerçants de Ziniaré, au niveau de la Maison de la femme, à Ouagadougou à la fondation Acra.

Lorsque l’Unité manque de tomate pour la transformation en purée, comment fonctionne votre Unité, que proposez vous aux populations ?

Il y a d’autres produits qu’on peut commercialiser. Il y a le piment , la papaye que nous pouvons commercialiser. Le piment transformé et la papaye en confiture. En dehors de la purée de tomate, nous avons le piment dénommé piment garçon, parce qu’il est bon, fort et apprécié par les consommateurs. Il y a la confiture de la papaye et de la mangue.

Quels sont vos ambitions dans un moyen terme ?

Nos ambitions sont d’arriver d’abord à s’approvisionner en bocaux et continuer la production et la transformation. Ensuite, il s’agit pour nous de réussir l’étape de l’écoulement. Notre souhait est d’arriver à satisfaire la demande de la région du plateau centrale en purée de tomate et nous espérons l’atteindre.

Sentinelle BF

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