Le gouvernement burkinabè travaille à dégager des zones de pâturage sécurisées afin de permettre aux pasteurs de poursuivre leurs activités. Le Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Dr Dénis Ouédraogo l’a fait savoir ce jeudi 15 juin 2023 à Ouagadougou à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la onzième (11ème) Journée mondiale du lait célébrée en différé.
L’insécurité que traverse le Burkina Faso depuis 2016 a eu de fâcheuses conséquences sur le secteur pastoral. L’occupation des brousses, zones de pâturages par excellence, le disfonctionnement voire l’inaccessibilité des marchés à bétail, le vol sans précédent du bétail par les individus armés ont contribué à fragiliser ce secteur et réduire sa part dans la contribution à la formation du Produit intérieur brut (PIB) du pays.
En outre, on assiste de plus en plus à une migration du bétail vers des pays voisins comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, en raison notamment de l’insécurité qui sévit au Burkina Faso. Selon le président de l’Interprofession de la filière lait, Nour Al Ayatt Ouédraogo, le bétail dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins migre vers le voisin ivoirien en quête d’espace d’épanouissement. Les conséquences de ces migrations sont énormes sur le double plan économique et social.
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Le développement du secteur pastoral est une des priorités des autorités burkinabè, selon le Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Dr Dénis Ouédraogo. Il a fait savoir que des actions sont en cours en vue de mieux soutenir le secteur pastoral et renforcer ses capacités de résilience dans le contexte actuel. Ainsi, Dénis Ouédraogo a annoncé que des échanges sont en cours avec les autorités des Etats voisins, comme la Côte d’Ivoire, « nouvel Eldorado » du bétail des régions des Cascades et des Hauts-Bassins. En outre, d’autres actions structurelles visant à sédentariser les animaux sont en cours. Et cela devrait passer par l’aménagement de zones pastorales sécurisées où les pasteurs pourront faire paître leur bétail en toute sécurité. Les animaux devront pouvoir être cantonnés et bénéficiés de l’assistance nécessaire pour leur sain développement. Une phase pilote devrait être mise en œuvre à Bagré.
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Le Ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Dr Dénis Ouédraogo s’exprimait au cours de la cérémonie officielle de la célébration de la onzième (11ème) Journée mondiale de la filière lait local. Cette édition se tient sous le thème : « Filière lait local : Quelles contributions des acteurs pour la promotion de la cohésion sociale au Burkina Faso ? » A travers ce thème, les acteurs veulent s’interroger sur les actions à mener pour contribuer à améliorer leur contribution à la cohésion sociale dans un pays en proie à l’insécurité. Nour Al Ayatt Ouédraogo a réitéré les vœux de paix et de stabilité au Burkina Faso afin que la filière lait puisse entrer dans une nouvelle dynamique de croissance accélérée.
Le vœu de retour à la stabilité a également été formulé par la promotrice de la mini-laiterie Suudu Kossam de Dori, Fatoumata Touré/Diallo qui a affirmé que l’insécurité grandissante constitue un goulot d’étranglement pour les unités de transformation du Seno en particulier. Avec l’inaccessibilité de la ville de Dori, capitale de la région du Sahel, en raison des agissements des bandes armées, les unités de transformation du Sahel meurent à petit feu. Cette situation est encore plus complexe au regard du fait que l’insécurité s’est installée aux alentours de la ville de Dori. L’accès à la matière première devient de plus en plus impossible et cela met la filière lait de la région du Sahel sur la sellette.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
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