Perkoa : Au bout de l’horreur !

La deuxième Chambre de refuge de la mine de Perkoa. La Chambre de tous les espoirs a été atteinte ce mardi 17 mai 2022 par les équipes de recherches des huit (8) mineurs pris au piège de l’éboulement. Et malheureusement, l’espoir de retrouver les infortunés du 16 avril 2022 s’est éteint. La chambre est vide. Les inquiétudes sont encore plus grandes et les familles des victimes sont plus que meurtries. Le gouvernement indique suivre de près l’évolution de la situation pendant que des populations s’interrogent sur les circonstances dans lesquelles ce drame est intervenu et la suite qui lui sera donnée.

Il faudrait cette fois l’admettre, les chances de survie des six (6) burkinabè, du Tanzanien et du Zambien sont quasi-nulles dans cette profondeur de Perkoa. L’éboulement d’une mine souterraine avec plusieurs dizaines de millions de litres d’eau et l’étroitesse d’une Chambre de refuge dépourvue de minimum ne donnent aucune garantie de survie après plus de trente (30) jours. Ce n’est pas du pessimisme, c’est du réalisme.  Les efforts doivent néanmoins se poursuivre avec détermination pour au moins retrouver les corps et permettre aux familles d’offrir une sépulture digne à leur proche.

Au-delà de ce drame qui choque, il y a deux urgences que les autorités doivent prendre en charge. La première est de situer les responsabilités des uns et des autres dans la survenue des évènements du 16 avril dernier. Le laxisme et la cupidité de certains responsables de la mine ont été à chaud pointés du doigt par le Ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié. Les enquêtes doivent être conduites en toute diligence, les responsabilités situées et la rigueur de la loi doit s’appliquer dans toute sa plénitude. Deuxième point, le drame de Perkoa doit être une occasion de poser la question de la gestion des différentes mines au Burkina Faso et surtout du dispositif de gestion en cas de problèmes. Certes, le pays a connu son premier cas d’éboulement sur une mine industrielle, mais la gestion hasardeuse de cette crise laisse croire qu’aucune disposition sérieuse n’était prise pour pouvoir répondre avec efficacité face à de pareilles situations. La seule préoccupation intégralement prise en compte était d’accroitre les capacités d’exploitation du minerai sans vraiment se préoccuper des dispositions rigoureuses à prendre pour parer à toute éventualité. La préservation de la vie humaine doit précéder la nécessité de recherche de gain tout aussi légitime. Quelles sont les dispositions prises pour assurer la sécurité intégrale des travailleurs dans les autres mines du Burkina ? La question doit être posée et traitée comme il se doit.

La rédaction

Sentinelle BF