Sécurité : Du doute à l’espoir, de l’impératif de conduire des opérations d’envergure

La crise sécuritaire que connait le Burkina Faso depuis 2015 s’est constamment approfondie pour atteindre des niveaux les plus inquiétants. Cette crise a entrainé une crise humanitaire et politique tout aussi inquiétante pour l’avenir du pays. L’arrivée au pouvoir du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a suscité un relatif espoir auprès d’une certaine partie de l’opinion nationale, qui défend toujours l’idée selon laquelle, face à la situation sécuritaire il faut un militaire à la tête de l’Etat. Le 24 janvier dernier, ce dernier est arrivé au pouvoir avec le serment de restaurer l’intégrité du Burkina Faso et sauvegarder l’espoir d’un avenir prospère pour ce pays et ses populations.

De façon manifeste ou non, les populations burkinabè nourrissent cet espoir que leur pays saura prendre le dessus sur les forces du mal. Les Burkinabè nourrissent l’espoir que les Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) viendront à bout des groupuscules armés qui n’ont d’objectif que de détruire. Et quoi qu’il en soit actuellement, il faut admettre que le Burkina Faso a les moyens fondamentaux pour, soit ramener les individus armés à la raison, soit les faire rejoindre les 77 vierges qui les attendraient quelque part dans leur imaginaire.

Le Burkina Faso a un avantage extraordinaire qu’aucun des pays de la bande sahélo-saharienne n’a. Alors que le Mali et le Niger, à titre comparatif, ont plus d’un million de kilomètres carré à sécuriser, le Burkina Faso lui n’a que 274.300 kilomètres carré à sécuriser. Avec cet avantage, le pays des Hommes intègres ne devrait pas être le plus affecté par le terrorisme, mais hélas. L’intégrité du pays est hautement menacée et les perspectives ne sont pas bonnes ; c’est de l’euphémisme que de le dire.

Les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) abattent un travail exceptionnel, mais ils sont excédés par les méthodes d’un ennemi luciférien qui gagnent du terrain. Après avoir réussi à mettre des villages, des communes rurales à leur pieds, ces groupuscules armés semblent être passés à une autre étape, celle de conquérir certains chefs-lieux de province et couper l’accès à des régions entières au reste du pays. La pression sur des villes comme Ouahigouya, Titao, Djibo, Dori, Sebba, Fada, Kantchari, Tougan, Nouna, Bittou sont fortes. L’axe stratégique Kaya-Dori est à ce jour incertain. Et certaines informations font état d’autres axes, tout aussi stratégiques qui sont dans le collimateur des groupes armés. Une fois que ces individus armés réussiront à contrôler les différents axes stratégiques, il est évident que la République s’écroulera. C’est pourquoi la guerre contre l’insécurité doit être totale et à tous les niveaux.

Le Burkina Faso ne peut pas être sous la coupe réglée d’individus armés. Les opérations isolées de sécurisation de convois ou de patrouilles doivent s’inscrire dans le cadre de grandes opérations d’envergure. Il faudrait donc au Chef suprême des Armées de lancer des opérations de grandes envergures sur une période d’au moins six (6) mois dans les zones à fort défi sécuritaire et des opérations d’au moins trois (3) mois dans les zones relativement stables. Mobiliser les moyens logistiques, humains, financiers et les intelligences nécessaires pour mener à bien ces opérations jusqu’à terme. Ces opérations doivent être menées sans répit, de jour comme de nuit jusqu’à capitulation totale. Au Mali, les Opérations Kélétigui et Maliko instruisent suffisamment sur l’intérêt de lancer des opérations d’envergure.

Le sang versé des populations civiles sans défense, des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) doit servir de ferment pour rétablir par tous les moyens la sécurité sur toute l’étendue du territoire nationale et asseoir les fondements d’un développement harmonieux et durable au Burkina Faso.

Sentinelle BF