Campagne agricole 2023-2024 : L’insécurité au cœur des inquiétudes

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Les producteurs agro-pastoraux burkinabè se préparent à aborder une campagne agro-pastorale 2023-2024 particulièrement difficile. Au cœur des inquiétudes, la situation sécuritaire encore très volatile qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur le bon déroulement et l’issue de cette campagne de l’espoir.

Lentement la campagne agricole de saison humide 2023-2024 s’installe au Burkina Faso. La quasi-totalité du pays a déjà reçu les premières pluies et les producteurs agro-pastoraux s’activent à entrer de la plus belle des manières dans cette campagne. Le Ministre en charge de l’agriculture, Dr Dénis Ouédraogo a procédé au lancement officiellement de la campagne le 19 mai dernier et a affiché les ambitions de productions du Burkina Faso. Le pays entend faire une production céréalière de 5 308 825 tonnes de céréales, selon le Ministre Ouédraogo. Mais pour atteindre ces objectifs de production, il faut nécessairement maîtriser les conséquences de l’insécurité sur cette campagne.

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Le secteur rural est assez durement touché par l’insécurité qui prévaut au Burkina Faso. Pour cette campagne agricole 2023-2024, les effets pervers de cette insécurité se fera encore ressentir et pourrait court-circuiter les objectifs de production. Sous la pression des Groupes armés terroristes (GAT), les superficies cultivables seront encore réduites. La Boucle du Mouhoun, l’un des plus importants bassins agro-pastoral du Burkina Faso se trouve dans une spirale de violence inouïe depuis plusieurs mois ce qui jette de l’inquiétude sur un déroulement normal de la campagne agricole dans cette partie du pays. Il faut donc admettre que la Boucle du Mouhoun ne pourrait contribuer à la hauteur de ses capacités réelles à l’atteinte des objectifs de production au terme de cette campagne. Comme la Boucle du Mouhoun, de grandes régions comme l’Est et le Sahel sont sous une grande pression des GAT et leur contribution à l’atteinte des objectifs de production sera fortement réduite. A côté de ces régions, il faut ajouter les régions du Centre-Nord, le Nord et les Cascades tout en rappelant que les régions du Centre-Est et du Centre-Sud devront connaitre une première campagne agricole avec des individus armés qui rôdent autour.

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En plus des superficies cultivables conséquemment réduites, il est utile de rappeler que l’essentielle des Personnes déplacées internes (PDI) est constituée de producteurs agro-pastoraux. Fuyant les exactions des individus armés, ces producteurs ont abandonné leur terre et leur activité pour rejoindre d’autres localités jugées plus sûres. Et ce nombre de PDI  va grandissant au fil des mois.

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Pour donc atteindre ces objectifs de production, le Burkina Faso doit produire beaucoup sur une superficie réduite en raison de la situation sécuritaire. Le défi est à relever et le Ministre en charge de l’agriculture Dr Dénis Ouédraogo doit trouver la formule magique pour faire jouer à l’Agriculture burkinabè son plein rôle dans l’œuvre de reconquête de la liberté et de l’intégrité du territoire. Pour cela, il est nécessaire de fédérer toutes les intelligences. Le pays doit les résultats forts appréciables de sa dernière campagne agricole à la clémence de dame nature, mais, cette dame est connue pour être capricieuse et sait faire des cheveux à ceux qui croient seulement qu’en elle.

La rédaction

Sentinelle BF