CEDEAO : Sanctions levées au Mali, durée de transition problématique au Burkina et en Guinée

A l’issue de la 61ème Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ce dimanche 3 juillet 2022 à Accra au Ghana, le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalò a été désigné comme le président en exercice de l’organisation sous-régionale. Il succède ainsi au président ghanéen, Nana Akufo Ado. Cette Assemblée générale s’est également prononcée en faveur de la levée des sanctions économique et financière contre le Mali, selon le communiqué final de cette Conférence.

Cette 61ème Assemblée générale de la CEDEAO était attendue en ce sens que les Chefs d’Etat devraient se prononcer sur la situation socio-politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée-Conakry, tous suspendus de l’instance sous-régionale. Dans ces trois (3) pays, les décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO ont été diverses en fonction de la spécificité de chaque pays.

Frappé par un embargo depuis le 9 janvier dernier suite à de profondes divergences avec la CEDEAO quant à la conduite de sa transition, le Mali s’en est bien sorti à l’issue de cette Assemblée générale. La CEDEAO a en effet décidé d’une levée des sanctions économiques et financières qui étaient appliquées sur le Mali. Cette décision devrait permettre au Mali de pouvoir entrer en possession d’importantes devises pour financer les projets d’intérêt pour sa sécurité et son développement. La décision est suivie de l’ouverture immédiate des frontières avec les Etats de la CEDEAO et le retour des différents Ambassadeurs des Etats à Bamako. Les Chefs d’Etat a également décidé l’interdiction des membres de la transition à se présenter aux prochaines élections présidentielles qui devront se tenir courant 2024. En revanche, le Mali reste suspendu de la CEDEAO et les sanctions individuelles prises à l’encontre des membres de la junte restent en l’état.

Pour ce qui concerne le Burkina Faso, l’instance sous-régionale a décidé d’une durée de la transition de vingt-quatre (24) mois à compter de juillet 2022. Cette décision contrarie les autorités de la transition burkinabè qui en voulaient trente-six (36) mois. Le premier ministre Albert Ouédraogo qui avait d’ailleurs rencontré la classe politique ce vendredi 1er juillet 2022 avait indiqué que les élections se tiendront en février 2025.

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Sur le Guinée, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont dit niet à une durée de la transition de trente-neuf (39) mois. Ils ont renvoyé les autorités de la transition guinéenne à un réexamen de leur calendrier consacrant à le retour à l’ordre constitutionnel normal. L’ancien président de la République du Bénin a été nommé comme médiateur de la CEDEAO auprès de la Guinée de Doumbouya.

                                          Umaro à la tête de la CEDEAO  

La 61ème Assemblée générale de la CEDEAO a également procédé à la désignation d’un nouveau président en exercice de l’institution pour un mandat d’une année. Et c’est le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo qui a été désigné par ses pairs comme président. Dans son premier tweet,  le nouveau président en exercice de la CEDEAO a remercié la Conférence pour le choix porté sur son pays pour diriger l’institution. Il a dit son engagement à travailler pour relever les défis de l’heure pour une Afrique de l’Ouest plus résiliente et portée vers le développement socio-économique durable.

Umaro Sissoco Embalo a pris les rênes du pouvoir en Guinée-Bissau depuis janvier 2020.  Dans un pays confronté où le trafic de drogue est florissant avec des animateurs très influents, Umaro Sissoco Emballo a fait de la lutte contre les mafias une priorité. En février 2022, il a échappé à une tentative de coup d’Etat orchestré par des officines proches des trafiquants de drogue.

Umaro Sissoco Emabalo est aussi connu pour son franc-parler et son hostilité aux entorses des principes d’alternance consacrés en démocratie. Il s’était ouvertement prononcé contre le phénomène des « troisième mandats » provoquant un levier de bouclier de l’ivoirien Alassane Dramane Ouattara.

La rédaction

Sentinelle BF