Côte d’Ivoire – Anacarde ; S.O.S. pour le secteur de la transformation locale d’anacarde

Le secteur de la transformation locale de la noix de cajou se trouve dans une zone de turbulence en Côte d’Ivoire. Alors que les autorités affichent leur ambition de porter à 20% le taux de transformation de la noix brute produite par le pays, les sociétés de transformation croulent sous le poids de difficultés diverses conduisent certaines à mettre la clé sous le paillasson.

C’est en février dernier que le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani a donné le top départ de la campagne de commercialisation 2024 de la noix brute de cajou. Le prix plancher du kilogramme de cette matière première a été fixé à 275 franc cfa. Un prix largement en deçà des 315 franc cfa fixé au titre de la campagne de commercialisation 2023.

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La Côte d’Ivoire enregistre depuis plusieurs années consécutives des niveaux de productions intéressantes, même s’il est important de relever que la production de noix de cajou attendue pour cette campagne se situe à 1 250 000 tonnes, ce qui représente une baisse de 5% comparativement à la précédente campagne. Avec des niveaux de production qui vont au-delà du million de tonnes, le pays s’est engagé à renforcer le maillon transformation afin d’accroitre la valeur ajoutée de la noix de cajou. Ainsi, les efforts déployés ont permis au pays de faire passer les niveaux de noix de cajou transformé par les entreprises locales de 68 515 tonnes en 2008 à 220 000tonnes en 2021. Et pour cette campagne 2024, la Côte d’Ivoire entend porter à 320 000 tonnes la quantité de noix de cajou transformé au niveau local.

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Cet engagement des autorités ivoiriennes à accroitre les niveaux de transformation est contrarié par la réalité des difficultés qui pilonnent les différentes usines de transformation locale de la noix de cajou. Depuis trois (3), le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) a décidé d’accorder une autorisation exceptionnelle aux exportateurs asiatiques, avides de la noix brutes, d’aller acheter à l’intérieur du pays la matière première. Cela met bien évidemment en concurrence ces exportateurs et les transformateurs locaux de cajou. Et dans cette concurrence, l’avantage est pour ces exportateurs. Cette situation a contribué à poser un problème d’approvisionnement régulier des différentes usines de transformation locale de la noix de cajou.

A cette difficulté viennent se greffer de nombreuses autres qui ne garantissent pas la rentabilité de la transformation pour les usines locales. La conséquence, c’est la fermeture récurrente des différentes usines de transformation. Ce weekend, des médias locaux ont rapporté que DENIA, une usine de transformation locale de l’amande de cajou a mis la clé sous le paillasson en raison des difficultés. Depuis 2021, c’est la neuvième (9ème) usine de transformation de noix de cajou qui ferme ses portes.

Il est évident que les autorités ivoiriennes se doivent d’agir pour inverser cette tendance et faire de la transformation locale de la noix de cajou un maillon davantage serein.

Guillaume Toh (Correspondant en Côte d’Ivoire)

Sentinelle BF

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