Les acteurs de cluster porc du Sud mis en place dans le cadre du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) ont désormais leur Stratégie collective, socle d’une meilleure promotion de leur activité. L’atelier d’élaboration et de validation de la stratégie collective s’est ténu les 3 et 4 mars 2022 dans la commune de Sapouy. Avec cette Stratégie, les acteurs entendent mieux saisir toutes les opportunités que le marché leur offre. L’atelier a été dirigé par Daouda Sanou, Assistant technique du Bureau Sagrasy consulting, co-facilitateur du PAPEA pour le développement de la filière porcine dans la région du Centre-Ouest.
Le cluster porc du Sud regroupant les producteurs de porc des provinces du Ziro et de la Sissili, se porte encore mieux. Réunis en atelier du 3 au 4 mars 2022, les acteurs du cluster du Sud ont procédé à l’élaboration et à la validation de leur stratégie collective en adéquation avec la vision du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA).
Au cours de leur atelier, les acteurs du cluster porc du Sud ont d’abord procédé à l’analyse de l’état de la filière porcine dans leur localité. Ils se sont accordés à reconnaitre que leur localité à un important potentiel porcin qui mérite de mieux jouer sa partition au développement socio-économique de toute la région, et partant du Burkina Faso. Selon le Directeur provincial en charge des Ressources animales de la Sissili, Roger Zoungrana « l’élevage de porc est bien pratiqué par des jeunes et des femmes dans les provinces du Ziro et de la Sissili. L’effectif porcin est très important. »
Mais, au-delà de cette richesse, les producteurs de porcs du Ziro et de la Sissili font face à des contraintes qui contrarient le développement de la filière. Simon Somda, producteur de porc de la Sissili et membre du cluster porc du Sud, cite entre autres la persistance des maladies porcines comme la peste porcine africaine (PPA) qui décime les porcs, la cherté de l’aliment porcin, l’indisponibilité (et/ou) l’inaccessibilité des bonnes races et aussi le manque de formation qualifiante pour les acteurs de la filière et l’inaccessibilité au crédit.
Et pour lever ces contraintes, les membres du cluster porc du Sud ont formulé le vœu de la tenue de session de formation pour accroitre les compétences techniques des producteurs, la mise en place d’une structure de production d’aliment pour porc et surtout l’accompagnement pour un accès au crédit auprès des institutions de microfinances (IMF).
Des IMF pour aider à lever les contraintes d’accès au crédit
Présentes à l’atelier de Sapouy, des institutions de microfinances ont écouté les préoccupations posées par les acteurs de la filière porcine et les sollicitations faites à leur endroit. Les membres du cluster Sud ont demandé à ce que les IMF allège les procédures d’accès au crédit dans le cadre du PAPEA et revoient à la baisse le taux d’intérêt sur les crédits.
Les structures de microfinance GRAINE et FINEC ont salué l’engagement des acteurs du cluster porc du Sud à booster leur activité avec leur accompagnement stratégique en matière de financement. Elles ont présenté leurs différentes structures et les services qu’elles proposent. Pour ce qui sont des sollicitations faites à leur endroit, les IMF ont indiqué être disposées à accompagner les acteurs dans leur quête de crédit en prenant en compte leur spécificité dans le cadre du PAPEA.
Ephraïm Tindoumda, animateur du cluster porc du Sud, réjoui des échanges avec les IMF au cours de cet atelier. Il a salué leur disponibilité et leur sens de l’écoute des préoccupations des membres du cluster porc du Sud. Le transformateur de porc dans la ville de Sapouy est rassuré qu’avec les crédits qu’il pourra avoir, il saura développer son entreprise, renforcer la qualité de son travail et créer encore plus d’emplois pour des jeunes et des femmes. « Nous sommes convaincus que nous allons arriver à s’accorder du moment où on a commencé à se parler. C’est un bon début et nous sommes confiants que nos entreprises seront prospères si la tendance se poursuit. » a-t-il fait savoir.
Une vision tracée
Le développement de la filière porcine dans les provinces du Ziro et de la Sissili est tributaire des engagements qui seront pris pour lever les difficultés des acteurs de tous les maillons. C’est pourquoi, les membres du cluster porc du Sud ont insisté sur l’accompagnement du PAPEA à travers son co-facilitateur pour la filière porcine dans la région du Centre-Ouest, Sagrasy consulting. La contribution à la lever des contraintes devrait permettre, selon Simon Somda, au cluster porc du Sud de pouvoir saisir toutes les opportunités de marchés qui s’offrent à eux. Ils devraient pour cela pour satisfaire le besoin d’un promoteur d’une charcuterie basée à Ouagadougou. Ce promoteur exige aux membres du cluster des porcs moins gras avec au moins 50 kg. En plus de la satisfaction des promoteurs privés, les membres du cluster devraient aussi pouvoir satisfaire les besoins des consommateurs au niveau local.
Nathalie Yaro, productrice de porc dans le village de Silly, a dit toute sa satisfaction quant à la tenue de cet atelier et à la richesse des échanges. « Je suis contente parce que je sais que je pourrai avoir des acheteurs pour mes porcs. Lorsque tu élève avec la certitude qu’il y a déjà des promoteurs qui sont prêts à acheter tes porcs, ça te donne plus de courage à travailler. »
Le facilitateur de l’atelier, Daouda Sanou, Assistant technique du Bureau Sagrasy consulting, a pour sa part remercié les membres du cluster pour leur participation active à cette activité. Il a indiqué que la stratégie collective est une étape importante dans la vie des clusters. Elle apportera plus de dynamisme au cluster et aura un impact certain sur le développement des activités des différents membres du cluster. Daouda Sanou a invité les acteurs à rester mobilisés et à être rassurés que le PAPEA restera à leur côté pour apporter sa contribution au développement de la filière.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
