Interview – Gouvernance agricole : « Ne courons pas vers la production, vers les volumes, nous devons travailler sur la qualité et la productivité. » Jean-Bosco Dibouloni

Des acteurs du monde agricole dressent le bilan des cinq (5) ans de gouvernance du Président Roch Marc Christian Kaboré dans le secteur agricole. Premier à passer à notre micro, Jean-Bosco Dibouloni. Acteur agricole avisé et environnementaliste de renom, Jean Bosco Dibouloni est ingénieur socio-économiste du développement et promoteur de l’entreprise à succès Agrodeveloppement et service logistique (Agrodev Service) sise à Bobo-Dioulasso. Avec nous, il passe au peigne fin les politiques et les stratégies agricoles qui ont été mises en œuvre durant les cinq (5) dernières années par les autorités burkinabè. A l’issue de ce tour d’horizon des grandes questions, quelle note attribuera-t-il à la gouvernance agricole du Président Kaboré ?

Lisons !

Sentinelle BF(SBF) : Le 2 mai 2020, le Burkina Faso a pu exporter, pour la première fois depuis 1998, de la mangue fraîche par vol cargo parti de l’Aéroport international de Bobo-Dioulasso, quel commentaire cela vous inspire-t-il?

Jean Bosco Dibouloni (JBD) : C’est la meilleure chose qui puisse arriver à la filière mangue du Burkina que j’accompagne depuis une quinzaine d’années. Je pense qu’il faut saluer toutes les personnes qui ont œuvré pour que ce vol cargo puisse se réaliser. Maintenant, nous devons travailler en synergie pour ne pas que ce soit seulement la mangue qui parte en cargo depuis l’Aéroport de international de Bobo-Dioulasso, qu’il y ait des programmes assez intéressants pour les compagnies et les entreprises, pour qu’il y ait plus de production qui vont. Je tiens à souligner qu’il y a plus de 40 % de la mangue burkinabè qui pourrissent dans les vergers.

SBF : Est-ce que l’exploitation de la mangue fraîche vers l’international n’a pas un impact sur les unités de transformation locale ?

JBD : En réalité quand vous travaillez dans une chaîne de valeur, vous pouvez vous rendre compte tout de suite pour une chaîne de valeur comme la mangue qu’il y a plusieurs types de produits. Nous avons les produits frais, les mangues séchées, et les jus. Il n’y a pas de concurrence entre les différents produits. Les productions fraîches et l’export frais peuvent se tenir à côté du séchage de la mangue et à coté de la purée. La mangue a une durée de vie très courte, quand elle mûrie, elle n’attend pas. .
Nous devons travailler à développer aussi bien l’export que la transformation, en mangue séchée et en purée de mangue.

SBF : Accorder une place de choix à l’agriculture, transformer structurellement le secteur pour le rendre performant et dynamique. Ce sont là des engagements que le Président Kaboré a pris lors de son accession au pouvoir. A quelques mois de la fin de ce mandat, avez-vous senti que les questions de développement agricole ont été des priorités pendant ce quinquennat ?

Président Roch March Christian Kaboré

JBD : Absolument ! Quand vous dirigez un pays comme le Burkina Faso, vous n’avez pas le choix que d’accorder une place importante à l’agriculture. Tout dépend maintenant de la stratégie qui a été mise en place. De notre point de vue, depuis la crise de la faim des années 2008, des actions robustes ont été engagées, pas du fait du Burkina Faso seul mais du fait du monde entier parce que le monde s’est rendu compte que l’agriculture a été délaissée à cause des programmes d’ajustement structurel des années 91.. A partir de 2008, il y a eu un renouveau dans le secteur de l’agriculture avec des investissements plus osés pour les semences, pour les intrants. Donc, je dirais qu’aucun dirigeant burkinabè ne peut se passer du secteur agricole. Nous avons ressenti effectivement que le président du Faso a donné une place importante à l’agriculture pendant son mandat à travers le maintien déjà des actions qui ont été prises depuis 2008, le financement des intrants, la subvention des intrants et quelques opérations qui ont été faites. Mais nous pensons qu’il faut aller plus loin en termes d’actions et de stratégies.


SBF : Et comment cela devrait-il s’opérationnaliser ?

JBD : Aujourd’hui nous voulons aller vers des modèles durables. Nous voulons voir la maraîcherculture se développer pendant la saison pluvieuse. Il est possible de faire de la maraicherculture pendant la saison des pluies. Nous voulons voir la maraicherculture se développer dans les zones dites difficiles. Quand vous descendez dans les zones géographiques en dessous des 1000 mm, la plupart des experts vous disent que ce n’est pas facile de faire la maraicherculture. Nous voulons jouer sur ces paramètres climatiques pour pouvoir produire des produits maraîchers. En terme de transformation de produits, jusqu’à présent, nous ne voyons pas le cap qui a été donné pour la transformation des produits agricoles. Il faut que ce cap soit donné et que des moyens soient alloués pour pouvoir réaliser la transformation des produits burkinabè. Nous ne sommes pas du tout pauvre en agriculture. Nous avons la chance d’avoir plusieurs types de zones climatiques pour développer assez de production. Je pense que ce sont des paramètres sur lesquels il faut jouer. Dans le domaine de financement, je pense qu’il faut mieux organiser ce secteur. Je salue l’initiative de la Banque agricole du Faso, mais je pense qu’il faut aller plus loin en développant d’autres types de mécanisme de solidarité qui sont beaucoup plus forts et qui permettent d’avoir plus de ressources pour développer le secteur.

SBF : Dans le cadre de la modernisation du secteur agricole, il y a eu fréquemment des remises de tracteurs aux agriculteurs burkinabè et nous avons même assisté à la pose de la première pierre d’une usine de montage de tracteurs agricoles, comme appréciez-vous ces actions par exemple ?

JBD: De mémoire nous sommes à la 6e opération de dotation au secteur agricole. Mais ce que je déplore c’est la qualité de l’expression de la demande, la qualité de l’utilisation de ses appareils, ensuite la qualité de la maintenance de ces appareils. Donc pour le moment, c’est salutaire que ces tracteurs soient alloués parce que je pense fermement que ces tracteurs ont été remis sur la base de la demande des acteurs. Mais maintenant, il faut plus de suivi, plus d’utilisation. Il faut que ces tracteurs puissent être réparés non pas par de nouveaux acteurs qu’on créé mais par les garages qui existent déjà. Pour ce qui concerne la pose de la première pierre de l’usine de montage, je pense que c’est une bonne initiative à condition que cette usine puisse se doter de maintenanciers, c’est dire créer une filière de formation professionnelle afin que ces tracteurs qui y seront montés aient également des maintenanciers qualifiés pour pouvoir les réparer. On ne trouve pas pour le moment de bons maintenanciers pour ces tracteurs alors que comme vous le savez lorsque vous commencez à travailler avec un tracteur vous avez des pannes et il faut un maintenancier pour les réparer.

SBF : Avez-vous senti l’impact de ces tracteurs dans les productions ?

JBD : Je ne pense pas que l’augmentation de la production soit imputable à ces tracteurs. Mais comme j’ai dit tantôt, il correspond à une demande des acteurs. J’ai vu certains qui ont exhibé leur tracteur avec beaucoup de satisfaction. Je m’en tiens à ça.

SBF : Faut-il conclure, selon vos propos, que le monde agricole n’a aucunement besoin de ces tracteurs pour booster la production agricole du pays ? Ou qu’ils ne constituent pas une solution pour le monde agricole ?

JBD : Non. Je ne pense pas que c’est la première solution. La première solution, c’est d’abord l’esprit des acteurs. C’est le marché, c’est la qualité des produits. Je veux dire que jusque-là notre notre agriculture court vers la production alors que nous devons faire dans la productivité, la qualité. On ne peut pas courir que derrière la production. Donc les tracteurs ne sont pas à négliger, mais je pense à d’autres solutions. La première solution, c’est de travailler sur l’esprit des agriculteurs et entrepreneurs agricoles pour qu’ils puissent avoir eux-même de bons business plans pour faire leurs affaires. En ce moment, ils peuvent même se passer des dotations que l’État leur octroi pour pouvoir se trouver des technologies utiles qu’il faut pour pouvoir avancer.

SBF : Il est difficile de soutenir le monde agricole sans que ces acteurs ne soient vraiment bien organisés, bien structurés. On n’a cas même pu observer des efforts déployés par les autorités, notamment le ministère du commerce pour organiser les différents acteurs par filière, n’est-ce pas là une bonne nouvelle pour le monde agricole ?

JBD : L’organisation des acteurs en filière ne date pas de ces 5 dernières années. Cette organisation date depuis 20 ans.

SBF : Nous vous le concédons, mais pendant ces 5 dernières années on a senti une plus forte volonté d’organiser les acteurs en filière.

JBD : Oui, il y a eu beaucoup de bruit du côté du ministère du commerce. C’est toujours bien quand on essaie d’organiser les acteurs. Mais je pense que les acteurs du secteur agricole ont été mises de côté pour l’organisation qui a été déclenchée par le Ministère du commerce. Je suis témoin de certaines dynamiques notamment dans la filière anacarde, mangue, oignon. Pour nous, il n’était pas nécessaire de créer des structures supra de type modèle ivoirien. Le Burkina Faso a sa propre histoire et son agriculture qui n’est pas du tout comparable à celui de la Côte d’Ivoire. Au Burkina la loi 050 avait déjà clarifié les formes d’organisation des acteurs en filière. Et la loi avait prévu que les acteurs doivent procéder à des prélèvements pour financer leur agriculture, leur secteur. Donc on avait pas besoin de créer encore des structures d’un certain niveau. Il suffisait donc de pousser ces acteurs à les opérationnaliser. Maintenant on a une organisation à deux niveaux. Une organisation des acteurs à travers l’Interprofession et une organisation de l’État à travers des structures créées par le ministère du commerce où doivent siéger les acteurs. A long terme, il y a un risque qui est que les acteurs ne se sentiront plus responsables de leur filière. Ce qui est en contradiction avec toutes les lois qui ont été prises depuis 1991 pour organiser le secteur rural. Donc pour moi ce n’est pas nouveau. Il faut plutôt faire attention pour ne pas créer des doublons dans la gestion administrative des filières. Il suffit de regarder la filière cacao, anacarde et coton en Côte d’Ivoire et vous comprendrez un peu ce que je veux dire.

SBF : Quel était l’objectif de l’État en créant une sorte de doublon?

JBD : Je pense surtout que c’est une méconnaissance des politiques. Ils sont certainement dotés de bonne foi, mais quelques fois de méconnaissance du secteur. Nous évoluons dans le secteur depuis longtemps nous sommes formés dans le secteur, nous connaissons les politiques du secteur mais nous pensons que c’était pas nécessaire de créer ces doublons. C’est ce que je peux dire après avoir observé tout ce qui a été fait. Certainement que les politiques sont dotés de bonne foi mais ils méconnaissent l’administration qui était là avant. Il faut plus d’écoute surtout entre le ministère du commerce et celui de l’agriculture et écouter les agriculteurs. Je pense que les solutions vont venir d’elles même.

SBF : Pensez vous qu’il y a eu confusion de rôle entre le ministère du commerce et celui de l’agriculture ?

JBD : En réalité, j’ai discuté avec des anciens ministres de l’époque de Sankara qui étaient en charge du commerce et du développement, mais il ressort que ce n’est jamais facile que quelqu’un produise et après une autre personne vende. Même dans la vie, naturellement c’est pas facile. Le producteur a tendance à vendre sa propre production alors qu’à un moment donné, il faut qu’il cède sa production à un tier pour la vente. Je ne parlerai pas de confusion de rôle mais plutôt de manque de synergie pour le financement du secteur agricole. Si vous voyez les prélèvements qui sont faits et en suivant très bien la courbe du prélèvement vous vous rendez compte que les filières agricoles pourraient se passer de toutes les aides qu’on leur donne. Donc, je pense que c’est vers là qu’il faut s’orienter.


SBF : L’accès au financement reste une question cruciale pour les acteurs du monde agricole. Les banques ne se précipitent pas lorsqu’il s’agit de financer surtout les investissements de ce secteur. Pour trouver un début de réponse à cette préoccupation, il a été créé en début 2019 la Banque agricole du Faso. Comment es-ce que vous apprécier la mise en place de cette Banque et pourra-t-elle vraiment atteindre ses objectifs de satisfaire les besoins de financement des agriculteurs burkinabè ?

JBD : En soit il faut saluer tout ceux qui ont travaillé pour que la Banque agricole du Faso soit en place. De par son nom, c’est déjà un symbole, mais une Banque reste une banque avec ses principes de fonctionnement avec sa vision et ses modalités de gestion. Elle ne peut pas se déroger de cette règle. Aujourd’hui le libéralisme a eu raison du monde. On a l’impression qu’il n’y a qu’une seule façon d’approcher les choses. Je pense que c’est une solution. Peut-être 10 à 20 % des solutions pour le financement de secteur agricole. Mais il y a d’autres leviers également pour pouvoir soutenir le secteur agricole prévu même dans la loi 0050 qui consiste à faire des prélèvements sur le secteur et à refinancer le secteur. Que ce soit à la production, les semences, les intrants, la transformation, l’exploitation. Il suffit d’activer ces leviers et mettre un bon mécanisme transparent de gestion en place qui permettra petit à petit de financer le secteur. C’était une sorte de fond de solidarité qui n’est pas émise ni par l’Union européenne ni par la Banque mondiale mais financé par les acteurs eux-même. Pourquoi on active pas ce levier pour avancer ? Pour moi, c’est la solution la plus sûre.

SBF : En cinq ans de gouvernance, on n’a pu observer une production céréalière particulièrement instable, une évolution en dents de scie, comment peut-on expliquer cette situation ?

JBD : Nous sommes un pays du Sahel et je pense que dans l’histoire agricole du Burkina Faso on n’a jamais eu une production en croissance. C’est toujours en dents de scie. Quand je regarde la moyenne, je pense que la croissance est maîtrisée. Sur ces 5 dernières années, il y a eu une augmentation avec une inflexion de 3 % maximum par rapport à la campagne 2018. Je pense pas qu’il faut s’en plaindre. Ce que je déplore par contre et je préfère le dire : Ne courons pas vers la production, vers les volumes. nous devons aussi travailler sur la qualité et la productivité. Combien produit-on à l’hectare ? Est-ce qu’on produit en qualité à l’hectare? C’est la question de fond. Mais pour le moment on se contente du volume qui a été produit et on compare au besoin céréalier. Je pense qu’il faut aller plus loin que ça et on va pouvoir créer quelque chose.


SBF : Légendaire premier producteur de coton en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso a malheureusement perdu cette place depuis 3 saisons, comment appréciez-vous cette réalité ?

JBD : J’apprécie naturellement ce qui arrive parce qu’une filière naît, grandit, se maintient et meurt. C’est une suite logique. Pourquoi voulez vous que le coton échappe à cette règle ? Si le Burkina Faso était le premier producteur de coton et après il perd sa place, peut-être que c’est au profit d’une autre filière. Si c’est en faveur du riz ou du sésame, moi je ne trouve aucun mal à cela . Moi je ne veux pas courir derrière forcément notre première place de producteur de coton. Maintenant, il faut poser la question pourquoi on a perdu cette place. Est-ce que ça arrange l’agriculture grand A de façon générale ou ça dérange l’agriculture A?

SBF : Pourquoi nous avons perdu cette place, alors ?

JBD : Personnellement, je suis content que nous ayons perdu cette place parce que je pense que c’est une production qui consomme beaucoup de pesticides, beaucoup de sols, Je ne suis pas sûr que lorsque l’on fait le bilan global ça profite à l’environnement. Je suis environnementaliste à la base. Maintenant pour qu’une filière fonctionne correctement, il y a quelques éléments qu’il faut observer. Il y a la gouvernance de la filière, la transparence, les modalités de fixation des prix, les prix à l’international, la productivité( quel est le rendement à l’hectare) et après la satisfaction des acteurs.

SBF : Est-ce que vous avez des choses à redire sur les éléments que vous avez cités ?

JBD : Est-ce que par rapport à la productivité il y a des progrès ? Non. Ce n’est pas moi qui le dit. Il y a les rapports qui sont là depuis une décennie. Le rendement à l’hectare n’augmente pas. En ce qui concerne la gouvernance, entre les producteurs, le groupement de producteurs, l’Union nationale de producteurs, les sociétés cotonnière et l’État il y a une nébuleuse jusqu’à présent. Vous savez très bien qu’un agent de l’agriculture ne peux pas parler du coton au Burkina en dehors des structures cotonnières. Est-ce que cela l’incite à pousser d’autres producteurs à faire du coton ? Donc c’est une filière à part. Quand c’est comme ça pendant des années il faut s’attendre à ce qu’il y ait des interrogations des acteurs directs mais aussi les acteurs qui observent comme nous et d’autres personnes. Je pense que c’est ça et l’environnement international qui nous ont conduit dans cette situation. Mais enfin, il y a la volonté politique qui joue beaucoup.

SBF : On a l’impression également que la chute du coton profite au sésame notamment. Beaucoup de cotonculteurs tentent de se lancer dans la culture du sésame par exemple.

JBD : Ce qu’il faut dire, c’est que les filières hyper contrôlées ne sont pas très appréciées par les producteurs. Donc quelques fois ils veulent aussi sortir de ce contrôle là pour tester d’autres filières. C’est pourquoi je suis très content pour la filière sésame. J’ai peur que cette filière si elle devient hyper contrôlée ne connaisse le même sort que le coton.

SBF : Il faut quand même les organiser on ne peut pas les laisser comme ça.

JBD : Non, ce n’est pas mon propos. Quand les filières sont hyper étatisées avec beaucoup de multinationales derrière, je pense que les producteurs se posent beaucoup de questions.

SBF :Alors vous êtes environnementaliste , le Burkina Faso s’est doté d’une usine d’égrénage de coton biologique, comment es-ce que vous appréciez la mise en place de cette usine ?

JBD : Je pense que c’est une très bonne chose. Je ne sais pas si vous connaissez l’initiative. C’est grâce encore à des dons étrangers qu’on a pu mettre en place cette usine. Je pense que les sociétés cotonnières auraient été mieux inspirées qu’elles auraient contribué elles-même à sa mise en place. Je suis au courant de ce dossier pour ne pas dire que j’ai été de ceux qui ont contribué à mettre en place l’expertise qui a travaillé à installer cette usine. Je pense que c’est une bonne chose. Maintenant, il faut que la production suive.

SBF : Est-ce que ça contribuera à faire booster la production de coton biologique?

JBD : Je ne pense pas qu’il y a un lien direct parce que nous avons travaillé en 2014 et en 2018 avec des producteurs de coton bio, mais leur vrai problème, ce sont les intrants. Ce que leur apporte cette production qui puisse leur permettre de vivre correctement. Donc il faut aussi régler ce problème. Il faut profiter de la présence de l’usine maintenant pour soutenir la production du coton bio à tous les niveaux depuis les semences jusqu’au transport au niveau de l’usine. Sinon on aura encore un petit éléphant blanc.

SBF : Nous sommes à l’orée de la campagne agricole 2020-2021. Dites-nous, les agriculteurs burkinabè sont-ils prêt à relever le défi d’une campagne agricole réussie?

JBD : La campagne s’installe dans des conditions particulièrement difficiles avec la pandémie (NDLR covid-19), ensuite je ne suis pas sûr que les prévisions météo ont été bien appréhendées par les producteurs parce que les informations que j’ai reçues disent que cette année, nous aurons une campagne précoce alors que nos producteurs ont souvent tendance à attendre. Nous pensons que cette information doit être relayée parce qu’elle a été écrite via les newsletter et autres. Il faut que les radios communautaires puissent relayer cela suffisamment pour que le producteur puisse prendre conscience afin de démarrer tôt. Nous avons la chance que quelques variétés sont là. Nous ne sentons pas encore une agitation en préparation particulière. Je pense qu’il faut corriger ça le plus tôt possible.

SBF : Nous allons terminer l’entretien par votre note sur la gouvernance du Président Kaboré dans le secteur de l’Agriculture. Sur une échelle de 10, quelle note, vous en tant qu’acteur du secteur agricole, donniez au Président Kaboré ?

6/10.

Propos recueillis par A.Z et A.T

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