Journée Nationale de l’arbre (JNA) 2020 : Des cadres de réflexion pour mieux orienter les actions

La région des cascades a abrité la deuxième édition de la Journée Nationale de l’Arbre (JNA) 2020 sous le  » Arbre, Santé et résillience climatique ». Pour harmoniser les points de vue sur cette thématique, deux panels ont été organisé ce 07 août 2020 à Banfora marquant ainsi le top de départ des activités entrant dans le cadre de cette commémoration.

Le coup d’envoi de ces panels a été donné par le Ministre en charge de l’environnement Batio BASSIERE en présence des autorités administratives, religieuses, coutumières et des acteurs de la préservation de l’environnement.

Le premier panel a porté sur le thème  » le rôle et la place des ressources forestières dans la médecine traditionnelle ». L’objectif visé à travers cette thématique était de contribuer à promouvoir la médecine traditionnelle à travers:

– le processus de production de phyto médicaments,

-leurs impacts sur la biodiversité des forêts,

– et une exploitation durable des plantes médicinales.

Pour Docteur Pascal NADAMBEGA, diecteur de la médecine traditionnelle, la médecine traditionnelle est la somme des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. Selon lui les plantes médicinales contiennent une ou plusieurs substance pouvant être utilisées à des fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles. Il a indiqué qu’il est possible de nos jours grâce à la biotechnologie et à la microbiologie, d’obtenir des principes actifs. D’où la néccesité pour lui de protéger les ressources forestières, qui sont la moelle épinière de la médecine traditionnelle.

Le docteur Zéphirin DAKUYO, spécialiste de la médecine traditionnelle installé à Banfora depuis 1982, a émerveillé les participants en évoquant les efforts qu’il a consentit dans la médecine traditionnelle, avec le démarrage de ses activités et la création du Laboratoire Phytofla en 1983 mais aussi la mise au point en 1984 du sirop « Douba ». Il s’est ensuite appesanti sur la stratégie déployée pour une gestion durable de la médecine traditionnelle, notamment la création des vergers de plantes médicinales en 2011. A nos jours il a réalisé une trentaine d’hectare avec environs 3400 plants médicinaux mis en terre. La mise en place de ces vergers permet un régénérescence de la nature, apporte une source de revenue pour les exploitants et assure la pérennisation de l’activité de production de phyto-médicaments ou toute autre exploitation des plantes médicinales.

Le thème du second panel quant à lui était axé sur la « Gestion durable des ressources forestières dans la région des cascades : Etat des lieux et perspectives». Il s’est articulé autour des potentialités forestières de la région qui se chiffre à 13 forêts classées soit 294 804 ha dont 124.500 ha pour la forêt classée et réserve partielle de faune de la Comoé – Léraba. On note également une grande diversité d’espèces ligneuses et herbacées dont une multitude de plantes médicinales utilisées par les Laboratoires Phytofla, les tradi-praticiens et de nombreuses familles. Il s’est aussi appesanti sur les menaces qui pèsent sur ces forêts du fait des pressions anthropiques.

De ces deux thématiques sont sorties des recommandations notamment la mise en place des mesures pour une optimisation de l’utilisation de la matière première végétale dans la préparation des médicaments traditionnels, une campagne pour l’agriculture des plantes médicinales, assurer une meilleure gouvernance des ressources forestières, et assurer la sécurisation foncière des espaces de conservation. Le ministre Batio BASSIERE qui a suivi de bout en bout ces présentations a pris bonne note des recommandations et a promis de s’impliquer pour leur mise en œuvre !

DCPM