Le Burkina Faso se dote d’une Charte de la Transition

Le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a signé tôt ce mardi 1er mars 2022 à Ouagadougou la charte et l’agenda de la Transition validée par les Forces vives de la Nation peu avant. Cette Charte fait de Paul Henri Sandaogo Damiba le Président de la Transition, Président du Faso pour une période de 36 mois. Et il aura comme chantiers prioritaires la lutte contre le terrorisme et l’instauration d’une gouvernance vertueuse.

Ouvertes dans la matinée du lundi 28 février 2022 à Ouagadougou, les Assises nationales sur la validation de la Charte et de l’Agenda de la transition ont finalement bouclé leurs portes aux premières heures du 1er mars 2022. Les Forces vives de la Nation convoquées pour l’examen des deux projets rédigés par un Comité technique ont discuté pendant de longues heures avant d’aboutir à un consensus autour des points d’achoppement principaux. Les échanges ont été présidés par Tertius Zongo, Ancien Ambassadeur et Ancien Premier ministre du Burkina Faso.

Plusieurs points du projet de Charte et de l’Agenda ont suscité de vives discussions entre les forces vives de la Nation. Dans le projet de Charte soumis aux Forces vives, il a été souhaité une durée de la transition de 30 mois. Cette option n’a pas été acceptée par les participants qui ont jugé le délai insuffisant au regard de la situation de crise sécuritaire et humanitaire conjuguée à l’impréparation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ils ont alors arrêté la durée de la Transition à trois ans, soit 36 mois. Il s’agit de ne rien précipiter et de permettre aux autorités de la Transition de mener sereinement les missions prioritaires à leur confier. Au terme des échanges, les participants ont décidé de maintenir la durée de la Transition à 36 mois.

 Le Lieutenant-Paul Henri Sandaogo Damiba a été désigné Président de la Transition, Président du Faso. Il devrait alors nommer un Premier ministre civil qui chapeautera un gouvernement. Alors que la Commission technique de rédaction de la Charte avait suggéré un gouvernement limité à 20 ministres au maximum. La discussion de cette proposition a finalement abouti à l’augmentation du nombre de portefeuille ministériel. Ainsi, le nombre de ministres passe de 20 à 25 membres maximum.

Le nombre des députés et le travail de bénévolat, suggérés par les rédacteurs du projet de Charte de la Transition, n’ont pas emballé les Forces vives de la Nation. Ces dernières ont jugé insuffisants le nombre de député au regard de l’ampleur du défi qui les attendent. Au lieu de 51 députés, le nombre de député sera de 71. Si la Commission avait souhaité que le travail des députés soit du bénévolat, les Forces vives de la Nation ont opposé une fin de non-recevoir. Elles estiment que cette situation de bénévolat pourrait laisser les mandants à la merci de certaines forces obscures qui pourront manipuler des députés pour atteindre des objectifs égoïstes. Il a donc été arrêté que soit rémunéré les députés.

La Charte et l’Agenda de la transition adoptés confirment le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba comme le Président de la Transition, Président du Faso. Suite à la prise en compte de tous les amendements apportés par les Forces vives de la Nation, la Charte de la Transition et son Agenda ont été adoptés. Le Président de la Transition, Paul Henri Sandaogo Damiba, présent à l’heure de l’adoption de la Charte a procédé à sa signature sous les ovations des Forces vives de la Nation.

Le Président des Assises nationales, Tertius Zongo a salué la qualité des différentes interventions qui a abouti à la validation d’une Charte consensuelle et porteur d’espoir pour le Burkina Faso.

Ahmed Traoré

Sentinelle BF