Niger : L’option militaire rejetée par l’Union Africaine

Ph.Dr

A l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire de son Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Union Africaine (UA) a dit toute son opposition à une intervention militaire étrangère au Niger visant une hypothétique restauration du président déchu Mohammed Bazoum. L’UA se désolidarise ainsi de la France et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) très décidées à faire parler la poudre au Niger.

La réunion des membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine s’est tenue le 14 août dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, mais ces conclusions n’ont été rendues publiques que ce mercredi 16 août 2023. La réunion qui a duré plus de dix (10) heures aurait été très « tendue », mais au finalement les membres du Conseil de paix et de sécurité ont fait le choix de se désolidariser de la position « va-t’en guerre » de la France et de la CEDEAO. Par ailleurs, il décide de la suspension jusqu’à nouvel ordre du Niger de toutes les instances de l’UA.

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Cette position de l’UA sur la situation qui prévaut au Niger esseule la France et des pays membres de la CEDEAO qui ont prôné la violence pour restaurer « l’ordre constitutionnel » dans ce pays en proie aux violences terroristes depuis plusieurs années. L’option militaire prônée par la France et défendue par des pays membres de la CEDEAO notamment la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal, est de plus en plus rejetée au sein de la communauté internationale. Allié historique et stratégique de la France, les Etats-Unis ont pris leur distance quant à l’usage de la poudre à canon pour restaurer le président déchu du 26 juillet 2023. Ils ont invité à privilégier « la diplomatie ».

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Le 26 juillet dernier, le président Mohammed Bazoum a été déposé par un Coup d’Etat militaire porté par des éléments de sa garde nationale réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Avec à leur tête le Général Omar Tchiani, le CNSP a dénoncé une gestion chaotique du pouvoir avec en toile de fond une dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays.

L’annonce du coup d’Etat a suscité une grande indignation de la part de la France et de certains pays membres de la CEDEAO qui a vite condamné, pris une avalanche de sanctions économique et financière contre le Niger et menacé de faire usage de la force pour rétablir le président Bazoum dans la fonction de président de la République. Jusques là, l’injonction de la France et des pays membres de la CEDEAO est ignorée par le CNSP qui a pu procéder à la nomination d’un premier ministre et à la formation d’un gouvernement.

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