Une vingtaine de bénéficiaires de biodigesteurs réalisés dans la région de l’Est par l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES)/Fada N’gourma dans le cadre du Programme « Prévention et gestion des conflits (PREGEC) » ont bénéficié d’une session de formation sur l’utilisation optimale de leur biodigesteur. La session de formation qui s’est tenue le jeudi 16 juin 2022 à Lorgho, un village de la commune de Diabo, a été assurée par une équipe de l’entreprise Agence d’exécution de projets et d’études (AGEPE), avec à sa tête son premier responsable, Pierre Lankoandé. C’était en présence d’une délégation de l’OCADES section de Fada N’gourma, conduite par Christ-Gaël Zongo.
Partenaire de mise en œuvre du Programme « Prévention et gestion des conflits » (PREGEC), l’Organisation Catholique pour le développement et la solidarité (OCADES)/Fada N’Gourma a réalisé au profit de dix (10) ménages de la région de l’Est des biodigesteurs. Dans le but de mieux outiller ces bénéficiaires pour une utilisation optimale des biodigesteurs, l’OCADES-Fada en intelligence avec AGEPE, l’entreprise constructrice des ouvrages, a ténu à leur endroit une session de formation technique et pratique. Issus des communes de Fada, de Diapangou, de Pièla, Bilanga et Diabo, ces bénéficiaires se sont retrouvés dans le village de Lorgho, dans la commune de Diabo afin de voir leur capacité se renforcer.
Avant le début effectif de la formation, dispensée par Pierre Lankoandé, premier responsable de l’entreprise AGEPE, et ses collaborateurs, le chef de la délégation de l’OCADES/Fada, Christ-Gaël Zongo a tenu à souhaiter la bienvenue aux bénéficiaires présents. Pour lui, leur présence témoigne de leur engagement et de leur disponibilité à mieux connaitre le biodigesteur afin d’en tirer le meilleur profit pour l’amélioration de leur condition de vie. Il a en outre expliqué que la présence de l’OCADES/Fada à leur côté marque également sa volonté de poursuivre leur soutien à l’endroit des bénéficiaires. Il a exhorté les participants à rester assidus tout au long de la formation.
Une formation théorique, pratique et pédagogique
Face à des bénéficiaires attentifs, Pierre Lankoandé et les membres de son équipe ont usé de pédagogie afin de réussir leur tour. Ils ont débuté par une présentation théorique de la technologie du biodigesteur. Selon le formateur, cette technologie est l’une des plus adaptées pour les populations rurales, notamment pastorales. Construit par un professionnel, le biodigesteur offre de multiples avantages aux différents ménages disposant d’au moins quatre (4) vaches. Pour son alimentation, le biodigesteur a besoin d’au moins quarante (40) kg de bouses de vache diluées dans quarante (40) litres d’eau. Selon Pierre Lankoandé, l’alimentation du biodigesteur doit être régulière et faite dans les règles prescrites. Il poursuit en expliquant qu’une fois bien alimenté, le biodigesteur fonctionne bien en offrant de multiples opportunités aux ménages.
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Bien utilisé, le biodigesteur permet aux ménages de pouvoir être régulièrement alimenté en biogaz ; un gaz naturel qui permettra de faire cuire les aliments et tout autre service connexe souhaité. Pierre Lankoandé a expliqué aux apprenants qu’ils ne connaitront plus de problème lié à la cuisson du repas familial grâce à leur biodigesteur. Cela implique non seulement une économie des dépenses et des efforts liés la cuisson des aliments ; sans oublier l’impact sur la préservation de l’environnement.
Le biodigesteur pourra également permettre d’alimenter les ménages en lumière afin de permettre notamment aux enfants, élèves de pouvoir étudier à la maison. Il permet en outre, selon le formateur, la production d’engrais organique de qualité pour amender les différents champs et bonifier les productions agricoles. Pierre Lankoandé a précisé que « la plus petite taille de biodigesteur fournit annuellement au moins quarante (40) tonnes d’engrais organique » et « avec cet engrais vous pouvez enrichir votre terre pour la production agricole ou vendre votre engrais ce qui vous rapportera encore de la ressource dans votre famille ». Il a d’ailleurs confié que des réflexions sont entrain d’être menées au niveau des autorités pour mettre en place un mécanisme de rachat du compost excédentaire produit par les biodigesteurs. En outre, l’effluent produit par le biodigesteur peut être associé à de la gousse d’ail pour produire un pesticide bio « très efficace qui va protéger les différentes productions agricoles contre les attaques. Mais, il faut savoir qu’il est préventif et non curatif. » a fait noter Pierre Lankoandé. Cet effluent peut aussi être utilisé pour la production d’asticots de qualité pour la volaille et la production d’aliment pour porc et bœufs entre autres.
Des participants attentifs
A l’issue de la formation théorique, les participants ont été invités à suivre la phase pratique. A la manœuvre autour d’un biodigesteur installé, Pierre Lankoandé et ses assistants ont fait une revue pratique du dispositif de la technologie. De l’apport de la bouse de vache à l’ouverture de la vanne après vérification de la qualité de mixture bouse-eau, Pierre Lankoandé était là pour tout expliquer aux apprenants. Ils ont ensuite pu voir l’alimentation du ménage en biogaz grâce seulement avec la bouse de vache fournit au biodigesteur.
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Les participants n’ont pas hésité à poser des questions au formateur afin de lever certaines zones d’ombres et leur permettre de mieux dompter leur biodigesteur. Les questions posées ont eu la réponse de l’équipe de l’AGEPE.
Albertine Thiombiano, bénéficiaire du biodigesteur et de la formation, a dit toute sa satisfaction quant aux connaissances acquises. « Nous avons toujours rencontré des difficultés pour la cuisine. Nous étions obligés de nous rendre en brousse pour couper les arbres qui allaient nous servir de bois de chauf. Et pendant la saison pluvieuse, ce n’était vraiment pas facile. On ne savait pas que la bouse de vache pouvait nous permettre d’avoir du gaz et faciliter notre tâche. Avec ce biodigesteur, je ne rencontrerai plus ces problèmes pour ma cuisine. » Albertine Thiombiano a remercié l’OCADES-Fada pour ce biodigesteur et aussi l’AGEPE pour la formation.
« C’est avec grande joie que nous avons reçu ce biodigesteur et cette formation qui va nous permettre de mieux l’utiliser. » s’est exprimé Abel Ouéna, bénéficiaire de la formation. Ce producteur agricole de Diabo entend utiliser le compost qui sera produit par le biodigesteur pour amender son champ et obtenir une bonne récolte. « Les avantages sont multiples et l’impact se fera sentir sur la qualité de vie de tous. » a-t-il laisser entendre.
Impacter sur la vie des ménages ruraux
Christ-Gaêl Zongo, chef de la délégation de l’OCADES-Fada, a salué la qualité de la formation livrée, le professionnalisme dont a fait montre Pierre Lakoandé et ses équipes pour mettre à la disposition des apprenants des connaissances théoriques et pratiques de premières mains. Il a indiqué que l’option de la formation était inscrite dans le cadre du programme dans le but de s’assurer que les bénéficiaires auront toutes les clés en main pour en tirer le meilleur profit. « Nous sommes souvent confrontés à des problèmes fonciers dans nos communes. Les biodigesteurs viennent ici pour prévenir ces problèmes-là. Grâce par exemple à l’engrais produit par le biodigesteur, il est possible pour un producteur qui a un champ de deux (2) hectares d’amender correctement un seul hectare et pouvoir faire une récolte équivalente aux deux (2) hectares qu’ils utilisaient avant le biodigesteur. En plus, il y a les questions environnementales qui sont prises en charge grâce à ce biodigesteur. » a affirmé Christ-Gaël Zongo. Il a invité les bénéficiaires à faire bon usage des connaissances dispensées afin d’en tirer le meilleur profit pour eux et leur communauté.
En ce qui concerne le formateur, Pierre Lankoandé, promoteur de l’entreprise AGEPE, l’importance du biodigesteur pour les populations burkinabè est sans appel. Son importance est décuplée chez les populations en milieu rural qui sont bien souvent confrontées à des problèmes liés à la disponibilité de l’électricité, du bois de chauf ou du gaz, du compost entre autres. « Le biodigesteur prend en charge l’essentiel des problèmes majeurs qui se posent aux populations rurales. C’est pourquoi, il faut saluer l’engagement de toutes les structures qui travaillent à faciliter l’accès des biodigesteurs à ces populations. » C’est dans ce sens qu’il a salué l’action de l’OCADES-Fada en faveur des dix (10) ménages ruraux et surtout sur la formation sur l’utilisation optimale des biodigesteurs. « Avec ces bénéficiaires, nous avons passé en revue tout le mode de fonctionnement du biodigesteur et les avantages multiples de celui-ci. » Il a invité les bénéficiaires à faire bon usage des ouvrages et à les maintenir fonctionnels. Pierre Lankoandé a réaffirmé la disponibilité de son équipe à toujours porter assistance aux bénéficiaires pour un bon usage des biodigesteurs.
Le Projet Prévention et gestion des conflits est financé par le PNUD et la FAO avec quatre (4) partenaires de mise en œuvre dont l’OCADES/Fada.
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A. Traoré
A. Zongo
(De retour de Diabo)
Sentinelle BF
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