Production de jus et de yaourt : 60 femmes du Namentenga formées par le cabinet OBC

Apprendre un métier à une personne, c’est le rendre autonome. Ce métier, plus d’une soixantaine de femme issue de 4 communes de la province du Namentenga l’ont appris grâce à l’expertise du cabinet Opportunities and Business Center SAS (OBC-SAS). L’apprentissage a porté sur les techniques de production de jus de fruit et de yaourt. La formation s’est déroulée à Tougouri du 12 au 14 juin 2020. Ce projet de formation a été financée par le sociologue chercheur Patrice Kouraogo, fils de la localité.

L’autonomisation de la femme passe par sa capacité à se prendre en charge financièrement. C’est tout le sens que l’on puisse donner à cette formation dont a bénéficié les femmes des communes de Tougouri, de Yalgo, de Bouroum et de Nagbingou dans la province du Namentenga.

Ces femmes, plus d’une soixantaine n’ont pas marchandé leur participation à cette formation bien que nous soyons en début de travaux champêtres. La plupart d’entre elles, il faut le noter, était à leur première expérience d’apprentissage de métier. L’enthousiasme sur leur visage le témoignait aisément.

Les femmes à l’école de la transformation

Durant ces 3 jours, les femmes ont allié formation théorique et examen pratique. Elles ont appris comment faire du jus de fruit à base de mangue et téodo puis du yahourt à base de lait.

Selon Abdina Traoré, manager de business de projet et coordonnateur du projet, « cette province est fortement dominée par l’agriculture, surtout celle de subsistance qui, du reste est la principale activité des femmes ». C’est pourquoi dit-il, cette formation se présente comme une source pérenne de revenu pour les femmes. « Chaque jour, on recevait en plus des 60 femmes inscrites, d’autres qui venaient pour suivre la formation. Mieux des hommes ont aussi rejoint la formation », a-t-il expliqué.

Les deux premiers jours se sont déroulés en deux étapes consacrées à l’apprentissage de la fabrication du jus de mangue, du téodo et le yaourt. Une étape sur les techniques et l’autre sur la pratique. En ce qui concerne la pratique, les femmes ont pu assister par les soins du formateur spécialiste en agro-alimentaire Thomas Koumbem, du bout en bout à la transformation de la mangue en jus et du lait en yaourt.

Après l’école, les femmes au pied du mur

Reparties en plusieurs groupes, les femmes ont été soumises au troisième jour à un ‘’examen pratique’’ de tout ce qu’elles ont appris. Au cours de cet exercice, il s’est agi pour elles, de reproduire aussi bien le jus de mangue, de toédo que le yaourt sans aucune intervention du formateur.

A l’arrivée, c’est une satisfaction totale qu’on note dans les propos du formateur Koumbem Thomas. « Nous sommes vraiment satisfaits de la qualité des jus et yaourt que les femmes ont produit », a-t-il déclaré. Et d’ajouter « qu’avec ce que j’ai vu, je ne doute pas de leur capacité à mettre sur le marché des produits compétitifs ».

Quid après la formation

La cérémonie de clôture de la formation a connu la présence du parrain, le docteur Patrice Kouraogo, conseiller spécial du président du Faso. Elle a été marquée par la remise d’attestation aux participantes. Selon le sociologue, « la femme est une actrice de l’économie locale et si elle est formée à un métier, elle peut contribuer aux besoins de sa famille ».

Des dires du coordonnateur du projet, ce projet se veut structurant et à plusieurs étapes. Ainsi, après la formation, l’autre étape est d’aider les femmes à se constituer en groupement ou coopérative afin de les doter de matériels pour la création d’unité de production.

Après Tougouri, « nous irons également formés 60 autres femmes dans la commune de Boulsa », a fait savoir le coordonnateur.

« Nous n’avons pas envie de faire une formation et laisser les femmes dans la nature », renchérit le parrain. Pour lui, il est inutile de « distribuer de l’argent aux gens », il faut plutôt « aider quelqu’un là où cela peut l’arranger ».

Il faut noter que le parrain a aussi remis un lot de matériels sanitaires aux communes.

Réactions de quelques bénéficiaires

Gisaya Siogo, venue de Yalgo : je me suis lancée cette année dans la production de jus, mais j’avoue que je l’ai appris sur le tas. Mais avec cette formation j’ai beaucoup appris. Cela va me permettre de réorganiser ma manière de faire. C’est une formation qui va beaucoup améliorer ma production. Si on pouvait nous accompagner avec du matériel cela va nous arranger aussi.

Mariam Sawadogo/Bonkoungou, 2e adjointe au maire de Bouroum : je suis ici à la formation pour apprendre la production de jus et de yaourt afin d’aller former les femmes de notre commune. Avec ce que j’ai appris, je crois pouvoir partager ma connaissance avec mes sœurs. C’est une formation qui va nous permettre de mettre en place des activités rémunératrices après la saison hivernale.

Hawa Sawadogo, élève venue de Tougouri c’est ma première fois d’apprendre à faire du jus. Ma camarade et moi envisageons se mettre ensemble pour débuter notre production de jus et de yaourt.

Le cabinet Opportunities and Business Center SAS (OBC-SAS) est une entreprise évoluant dans le domaine agro-sylvo-pastoral notamment dans l’agro-alimentaire et l’élevage. Dirigé par Abdina Traoré, formateur et manager de business de projet, cette jeune entreprise force l’admiration au regard des travaux déjà exécutés sur le terrain. Toute chose qui confirme l’adage selon lequel aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. A un an d’existence, c’est elle a été retenue comme prestataire de l’installation de la ferme Siélé, filiale du groupe Soga sur une superficie contenant environs 3000 têtes de volaille composée de coquelets et de pondeuses. C’est elle qui a en charge la formation et la coordination du projet de formation des 120 femmes de la province du Namentenga et cela sans compter les séminaires de formations.

Sentinelle BF