Suspension des importations d’huile alimentaire au Burkina Faso : Voici les faiblesses de cette mesure « très tardive »

 

En décidant la suspension de la délivrance des autorisations spéciales d’importation du sucre et des huiles alimentaires au Burkina Faso jusqu’à nouvel ordre, le Ministère en charge du Commerce aura à priori pris une décision importante pour le Burkina Faso.  La décision est saluée par une partie de l’opinion publique à juste titre, mais cette décision n’a pas vraiment pas ému certains promoteurs d’huilerie au Burkina Faso. « Cette mesure est bonne peut-être à vue d’œil, mais elle arrive très tardivement, un peu comme un médécin après la mort. », a indiqué Siaka Barro, promoteur d’huilerie dans la ville de Bobo-Dioulasso, joint au téléphone par Sentinelle BF.

La mesure devrait intervenir en effet beaucoup plutôt. « On ne peut pas vouloir promouvoir l’industrialisation de son pays et au même moment favoriser l’importation massive des produits dans son pays. » nous ait fait noter Siaka Barro. Depuis plus de deux ans, les efforts ont été fournis par les promoteurs des différentes huileries afin d’amener les autorités à suspendre l’importation massive d’huile alimentaire au Burkina Faso pour non seulement soutenir le développement et préserver la santé des burkinabè. Ces promoteurs d’huilerie, malgré leur argumentaire, n’auraient pas été écoutés. Le Ministre du Commerce leur aurait retorqué au cours d’une rencontre qu’il n’avait ni les prérogatives, ni les moyens d’interdire ces importations d’huile alimentaire.

Depuis lors, les importations frauduleuses d’huile alimentaire se sont accentuées. Au même moment, les huileries faisaient face une situation de crise due à la mévente de leur produit.  Cette crise aura duré deux ans. Résultat : L’essentiel des huileries croulent à ce jour sous le poids des crédits bancaires. Elles ne savent plus où mettre la tête. « Et c’est en ce moment qu’on vient nous dire qu’il n’y aura plus d’importation d’huile. Vous voulez qu’on dise quoi ? » interroge Siaka Barro. Pour celui-là qui a plusieurs dizaines d’employés à sa charge, il est important que le Gouvernement prenne des mesures pour accompagner les huileries locales afin qu’elles puissent sortir du bourbier bancaire dans lequel elles sont fortement engluées depuis deux ans.

Sentinelle BF