C’est sans doute l’un des plus gros paradoxes dans le budget de l’Etat exercice 2024. Alors que la crise humanitaire connait un pic au Burkina Faso, l’Assemblée législative de transition (ALT) a entériné le 15 décembre dernier la loi de finance qui n’accorde que moins de 2% du budget au secteur de l’humanitaire.
La crise humanitaire au Burkina Faso est à un niveau inédit et c’est peu de le dire. De milliers de villages ont été rasés, occupés par les bandes armées terroristes ou qui s’y refugient par moment pour planifier leurs actions criminelles. Des millions de personnes déplacées internes (PDI) sont à dénombrer. Le dernier état officiel de personnes déplacées internes dressé par le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), en mars dernier, faisait état de plus de deux millions de PDI enregistrées sur toute l’étendue du territoire national. Les grands centres urbains et les centres ruraux, jugés plus sécurisés, voient affluer des burkinabè fuyant les exactions. Ces déplacés manquent de tout et ne comptent que sur les aides humanitaires pour poursuivre leur survie. Certains burkinabè ont pour leur part trouvé refuge dans les pays voisins tels que le Ghana, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire etc.
Les appuis de l’Etat sont bien insuffisants et peinent à couvrir les besoins humanitaires des populations meurtries. Les partenaires techniques et financiers sont alors invités à apporter leurs appuis à ce secteur qui attend des ressources.
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C’est dans un tel contexte où la question humanitaire est posée dans son entièreté que l’Assemblée législative de transition (ALT) a procédé au vote à l’unanimité de la loi de finance gestion 2024. Dans cette loi de finance, les parlementaires ont donné leur quitus pour que seulement 1,8% du budget de l’Etat puisse être accordé au secteur de l’humanitaire. Cela représente 49,9 milliards de franc cfa. Un budget que le Ministre Nandy Somé.Diallo devrait manager pour une prise en charge optimale de la question humanitaire au Burkina Faso.
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C’est le 15 décembre dernier que les membres de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont procédé à l’adoption du budget de l’Etat exercice 2024. Une plénière au cours de laquelle l’ensemble des parlementaires ont donné leur voix pour l’adoption de ce budget qui se chiffre à à 3 019,1 milliards FCFA en recettes et à 3.694,6 milliards FCFA en dépenses. Il se dégage un gap de 675,5 milliards de franc cfa qui devrait être comblé par les différents appuis budgétaires de partenaires et des fonds qui seront levés. Le Ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanbo a pour sa part fait savoir que l’unanimité acquise dans le vote de cette loi de finance rassure quant à sa qualité et à sa capacité à atteindre des objectifs stratégiques de bien-être de l’ensemble des burkinabè, souhaité par les premières autorités du pays.
Sentinelle BF
