Suite à l’attaque terroriste perpétrée ce 12 juin dernier dans la commune de Seytenga par des éléments d’un Groupe armé terroriste (GAT), les services du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR) dénombre, officiellement, à la date du 16 juin 2022 quinze mille huit cent (15.800) personnes déplacées internes à Dori. Ce chiffre qui évolue de façon marquée vient encore accroitre le nombre de population burkinabè qui cherche encore un sens à leur vie.
La crise humanitaire que vit le Burkina Faso reste l’une des plus aigues que l’Afrique connait. La situation est critique à tel point qu’il faudra maintenant que mettre l’orgueil en veille, le temps de remonter au moins la pente jusqu’à un niveau supportable. Ce pays de 274.200 km2 ne pourra pas à lui seul donner la fessée méritée aux Groupes armés terroristes qui crée l’insécurité, qui engendre à son tour les déplacements massifs des populations. Il faut vite aller vers des partenariats d’objectifs avec d’autres Etats et d’autres entités.
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Avec la tension inflationniste qui frappe de plein les burkinabè en raison de la crise alimentaire mondiale, l’impératif de renforcer les moyens humains et logistiques des Forces de défense et de sécurité et des Volontaires engagés dans la lutte contre le terrorisme, l’exigence de réussir une campagne agro-pastorale 2022-2023 très incertaine, le Burkina Faso devrait aussi trouver les moyens colossaux pour prendre en charge ses près de deux millions de Personnes déplacées internes (PDI) qui ont tout perdu parce que l’Etat n’a pas été en mesure de les protéger contre une horde d’individus armés sans aucun idéal.
A l’orée de cette saison pluvieuse, qui sera suivie de trois (3) mois de froid, les PDI se préparent à voir leurs énormes inquiétudes se décupler encore. Déjà à Ouahigouya, des inondations ont été signalées sur le site des PDI à Youba. Et comme eux, plusieurs autres PDI installées sur d’autres sites pourront connaitre le même sort.
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Il est plus que temps d’engager des actions d’envergures et très courageuses pour permettre à ce pays de tenir debout. Les PDI ont longtemps vécu dans des zones dont l’Etat et certaines ONG n’en parlaient que lorsqu’ils étaient à la quête d’espèces sonnantes et trébuchantes devant des bailleurs de fonds. Et malheureusement, il faut aussi admettre que les fonds qui devraient initialement servir à impulser le développement de certaines communes d’où proviennent certaines PDI, ont beaucoup servi à construire des bâtiments et nourrir les ego dans certaines personnes basées dans les grandes villes. Malgré tout ces impairs, les populations ont su se contenter du peu qu’ils ont pour construire leur bonheur. Le meilleur hommage a rendre à ces PDI s’est d’abord de leur offrir des conditions dignes de vie et leur offrir cette opportunité de pouvoir pêcher par eux-mêmes les poissons dont ils ont besoin. Ensuite, il faudra conduire des actions d’envergures avec des partenaires crédibles pour régler son compte au GAT et faciliter le retour sécurisé des populations dans leur localité d’origine.
La rédaction
Sentinelle BF
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