Au cours du Conseil des ministres de ce mercredi 7 juin 2023, le gouvernement de la Transition a procédé à l’adoption d’un rapport du Ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’artisanat et des Petites et moyennes entreprises portant renouvellement du protocole d’accord entre l’Etat du Burkina Faso et les opérateurs de la filière coton. Et ce nouveau protocole contient des innovations « majeures », selon les termes du Conseil des ministres.
Première innovation majeure, la réduction de la durée d’exclusivité d’exploitation des zones cotonnières. Le nouveau protocole d’accord entre l’Etat et les opérateurs de la filière coton prévoit en effet de faire passer cette durée d’exclusivité d’exploitation de dix (10) campagnes cotonnières successives à cinq (5).
Deuxième innovation apportée au protocole d’accord, c’est la clause permettant à l’Etat « en cas de besoin de modifier à tout moment les zones cotonnières concédées et d’ouvrir de nouvelles zones de production cotonnière. »
Le rapport adopté en conseil des ministres devrait permettre de « mieux cadrer les conditions et modalité d’interventions au sein » de la filière coton.
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Le Burkina Faso compte trois (3) zones cotonnières exploitées par la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX), la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) et Faso Coton. En 2004, l’Etat burkinabè a signé des protocoles d’accords avec les opérateurs intervenant dans le secteur du coton en vue de suivre « la réalisation des objectifs de libéralisation de la filière ». « Ces protocoles définissent les engagements de l’Etat vis-à-vis des acteurs de la filière coton, ainsi que les obligations des producteurs de coton, des sociétés cotonnières et de l’AICB dans le fonctionnement de la filière coton. » selon le Compte rendu du conseil des ministres. Ces protocoles avaient une durée de dix (10) campagnes cotonnières chacun et prévoyait en son article 40 les modalités de leur renouvèlement.
Malgré la chute notable de la production du coton au Burkina Faso, l’or blanc n’a toujours pas perdu de son attrait. Les autorités burkinabè lui accordent un intérêt particulier et ne lésinent pas sur les moyens pour faciliter son envolée. La filière avait bénéficié d’une subvention de plus de 70 milliards de franc cfa au cours de la précédente campagne cotonnière. Malgré ces efforts, les niveaux de production étaient bien en deçà des attentes. L’apparition précoce des Jassides suceurs de cotonniers a contribué à froisser les espoirs des acteurs de cette filière. Et pour cette nouvelle campagne cotonnière, des dispositions ont été prises pour contrer une éventuelle apparition des Jassides. Par ailleurs, les acteurs attendent toujours d’être fixés sur le coût du kilogramme de coton au titre de la campagne 2023-2024.
Ahmed Traoré
Sentinelle BF
