Burkina Faso : L’inquiétude, alfa et oméga d’une année 2022

Im.Illustration (Dr)

Le Burkina Faso a terminé l’année 2022, comme il l’avait débutée : Dans l’inquiétude. Les signaux sont au rouge et il n’y a que l’effort collectif intensif et bien encadré qui pourrait permettre de faire de l’année nouvelle, une meilleure.

Le Pays des Hommes intègres est retombé dans cette période d’instabilité politique, alors que tous la croyaient révolu à jamais depuis le cuisant échec de la tentative de putsch de septembre 2015 porté par le Général Gilbert Diendiéré. La percée des groupes armés terroristes dans leur sale besogne, les effets non jugulés de l’inédite crise sanitaire de la covid-19, les graves crises humanitaires et alimentaires dans lesquelles baignaient les burkinabè ont suscité une crise sociale aiguë avec des appels non voilés à la démission du président élu Roch Marc Christian Kaboré. Suite à une mutinerie enclenchée dans la nuit du 23 au 24 janvier 2022, des soldats réunis autour du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avec à leur tête le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba mettent un terme à la gouvernance du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Il se donne pour mission et chantier principal de faire reculer et anéantir le terrorisme. Le coup de force passe comme une lettre à la poste et les hommes forts ont même eu l’onction des Constitutionnalistes. La boîte à pandore venait ainsi d’être ouverte.

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La gouvernance de Paul Henri Sandaogo Damiba laisse à désirer et tous les espoirs se sont vite éteints. Sur le plan sécuritaire, le pays s’enfonce davantage. Les groupes armés poursuivent leur percée et poussent un peu plus leur insolence. Les morts civils et militaires se multiplient. L’économie bat de l’aile, le coût de la vie se renchérit de plus en plus et l’avenir ne présage rien de bons. Le constat fait que la question sécuritaire a été relégué au second plan par « Naab Damiba » dans le but d’atteindre des objectifs politiques et restaurer un ordre ancien et décrié, a été la goute d’eau qui va faire déborder le vase. Le pouvoir du putschiste du 24 janvier 2022 sera balayé par le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du MPSR2.

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Ainsi en seulement une année, le Burkina Faso a vu à sa tête trois (3) présidents. Une instabilité sans pareille à un moment extrêmement critique de l’histoire du pays. Un moment où des pans importants du territoire sont sous la coupe réglée des Groupes armés terroristes. Des chefs-lieux de régions comme Dori, Ouahigouya et Fada N’Gourma sont sous une forte pression des ennemis. Des chefs-lieux de provinces, comme Titao, Diapaga, Tougan, Sebba, Diapaga, etc. suffoquent. Le cas de la ville du Solenzo, chef-lieu de la province des Banwa est sans doute la plus illustrative. Mais sa reprise grâce à Feleho redonne espoir sur la victoire de la nouvelle dynamique de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

Au moment où le peuple burkinabè entame une nouvelle année, chaque citoyen a pris conscience du problème de l’insécurité. Ouagadougou n’a-t-elle pas veillé devant les Stations-services dans l’espoir d’avoir un peu de Super 91 ou de gasoil ? Même si elle n’a pas été clairement évoquée, il est évident que l’insécurité qui règne dans le pays est la raison de fond de cette inédite pénurie.

A présent, il reste à travailler à faire en sorte que l’année 2023 soit une année de victoire pour la République. Et pour cela, les efforts collectifs doivent être maintenus et renforcés. Nous entamons inéluctablement une année décisive pour la République.

La rédaction

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