Mali : Sur qui va tirer la CMA ? Les terroristes ou les FAMA ?

Ph.Illustration (AFP) Dr

Le drapeau de la République du Mali flotte depuis le 12 août 2023 dans la ville de Ber, dans le Nord du pays de Soundjata Keita. Après avoir réussi à repousser deux attaques terroristes sur son chemin, les Forces armées maliennes (FAMAs) ont pu prendre en main le camp de la Force multinationale des Nations Unies, MINUSMA, et faire hisser le drapeau de ce pays en proie à des violences multiformes depuis près de quinze (15) ans. Le contrôle de la ville de Ber par les FAMAs augure un nouveau chapitre de l’histoire de la lutte contre le terrorisme et surtout la résolution de la question indépendantiste portée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Située entre la mythique ville des 333 Saints, Tombouctou, et Gourman-Rhaouss, la ville de Ber était, depuis les Accords pour la paix et la réconciliation issus du processus d’Alger de 2012, sous la coupe réglée des multiples groupes armés terroristes et indépendantistes. Ils en ont fait un terrain conquis et menaient leurs activités criminelles en toute autorité aux yeux et à la barbe de la MINUSMA, la force onusienne.

Suite à la demande de retrait des troupes de la MINUSMA sur le sol malien, formulée par le gouvernement de la transition le 16 juin dernier, les Nations unies ont pu élaborer un chronogramme de retrait de ses troupes qui devrait prendre fin au 31 décembre 2023. Et le processus de retrait des troupes de la MINUSMA a commencé par cette ville de Ber.

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Deux défis majeurs étaient à considérer dans l’occupation du camp de la MINUSMA par l’armée malienne. Le premier était lié au fait que cette occupation ne pouvait se faire sans frustré l’Accord de paix et de réconciliation issus du processus d’Alger. Cette aventure pourrait susciter une réaction de ces indépendantistes qui verront pour la première fois depuis 2012 les FAMAs occuper une zone qu’ils revendiquent. L’autre défi est lié aux groupuscules terroristes avides de sang qui n’entendent pas être troublés dans l’exécution de leur sale besogne par des FAMAs.

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Cette prise de contrôle du camp de la MINUSMA à Ber et du contrôle de la ville par les FAMAs augure sans doute une nouvelle ère pour le Mali dans la lutte contre le terrorisme et pour l’unification du pays. Et à cette phase, la CMA devrait sans doute faire un choix stratégique qui révèlera au monde la sincérité de ses revendications. Dans un contexte d’insécurité généralisée, de chaos total ou des multinationales du terrorisme, Al-Qaeda et l’Etat Islamique travaillent à rayer toute la zone du Liptako-Gourman de carte du monde, la CMA doit bien admettre que son meilleur allié actuel reste les Forces armées maliennes (FAMAs). Les revendications socio-politiques peuvent être importantes, mais il paraît assez sain de mettre en veille ces revendications, revenir dans la République, lutter aux côtés des Forces armées maliennes pour vaincre les forces obscurantistes et après traiter les questions socio-politiques dans le cadre de la République. Ce n’est que par ce chemin que la CMA pourra faire la preuve de la transparence de ses revendications indépendantistes. Tirer sur les FAMAs conduit à croire qu’il n’y a pas de frontière entre indépendantistes et terroristes. Tirer sur les FAMAs, avec la même joie que ressentent les groupes armés terroristes lorsqu’ils tirent sur les FAMAs, indiquerait clairement que la CMA a fait le choix de se rallier aux groupes terroristes pour perpétuer la terreur, l’obscurantisme, les larmes et le sang.

Pour être certain, la sincérité des revendications portées par la CMA se révèlera aux yeux de tous. Pour être certain, les FAMAs poursuivront leur plan d’occupation des emprises de la MINUSMA dans tout le Nord du pays, y compris Kidal, fief des indépendantistes.

La Rédaction

Sentinelle BF