Anacarde – Afrique de l’Ouest; Ce qu’il faut savoir sur la campagne de commercialisation 2024-2025

La campagne de commercialisation de l’année 2024 de l’anacarde a été officiellement lancée dans la quasi-totalité des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest. Les prix de cette matière première diffèrent d’un pays à un autre, mais les inquiétudes nourries par les acteurs de la chaîne de production sont similaires à bien de vues.

Les premières données officielles des niveaux de production de la noix de cajou dans la zone ouest-africaine ne sont pas encore fournies, mais nombre d’observateurs tablent sur un bon niveau de production. Les niveaux de productions devraient dépasser les 1 861 048 tonnes produites au terme de la campagne 2022-2023 témoignant ainsi de la bonne santé du maillon production. Par ailleurs, ces bons niveaux de production ne garantissent pas aux acteurs une campagne de commercialisation parfaite.

En Afrique de l’Ouest, les différents Etats sont en plein dans la campagne de commercialisation de la noix de cajou. Et les prix de cette matière première varient d’un Etat à un autre. En Côte d’Ivoire, poids lourd mondial de la production d’anacarde, la campagne de commercialisation a été officiellement lancée par le Ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani le 21 février dernier au cours d’une conférence de presse. Cette date est à vite oublier par les producteurs au regard du coup du marteau reçu. Le prix plancher du kilogramme d’anacarde a été fixé à 275 franc cfa, soit une baisse de 40% comparativement à la campagne dernière. Il a confirmé la bonne santé du maillon production en Côte d’Ivoire avec une production qui se situerait à 1.250.000 tonnes, soit une hausse de 5% par rapport à a campagne dernière. Cette production devrait alimenter les usines de transformation locales de la noix de cajou, mais aussi la boulimie des exportateurs asiatiques. Ces derniers ont déjà marqué leur présence sur le sol ivoirien à l’assaut de la précieuse noix.

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Au Togo également, la campagne de commercialisation bat son plein. Depuis le 14 mars dernier, c’est la course aux noix de cajou. Les autorités togolaises en collaboration avec les acteurs de la filière anacarde du pays se sont accordés pour fixer le prix plancher de l’anacarde à 325 franc cfa. Une reconduction du prix plancher du kilogramme la noix de cajou de la campagne précédente. La particularité au Togo, au titre de cette campagne a été ce moratoire de quinze (15) jours offert aux différentes usines locales de transformation de s’approvisionner en matière première avant l’entrée en jeu des exportateurs voraces. En outre, l’autorisation d’exportation est accordée après avoir fourni aux différentes usines de transformation une certaine quantité de noix de cajou. Ces décisions permettent aux différentes unités de transformation de pouvoir fonctionner avec moins de risque de connaitre des ruptures de matière première. En absence de ces types de mesures de protection de l’industrie locale, les Unités de transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire sont en souffrance.

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Depuis le 8 mars 2024, le Bénin a donné le top de sa campagne de commercialisation de la noix brute d’anacarde. Grosse particularité pour cette campagne, les autorités ont décidé de supprimer un prix plancher du kilogramme de la noix de cajou. Les producteurs ont ainsi la latitude de vendre leur production au prix qui leur convient en fonction de l’évolution non rectiligne de l’amande sur le plan international. Un communiqué conjoint du Ministre en charge du Commerce et celui en charge de de l’Agriculture, en date du 6 mars 2024 précise en outre que les exportateurs de la noix de cajou doivent être agréés par le Ministère en charge du Commerce et que « chaque exportation est subordonnée à une autorisation et se fait exclusivement par le port de Cotonou. »

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Au Burkina Faso, le prix du kilogramme de la noix de cajou a été fixé à 310 franc cfa. La campagne a été officiellement lancée le 17 février 2024 à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du pays. Un prix en hausse de 10 franc cfa comparativement à la précédente campagne. Comme les dernières campagnes, l’imbroglio sécuritaire étrille ce secteur dont les potentialités sont énormes et encore sous exploitées. En outre, la campagne de commercialisation se déroule alors que des changements majeurs ont été apportés dans la gestion de cette filière. Le Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) a été placé sous la tutelle technique du Ministère de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques en lieu et place du Ministère du Développement industriel, du Commerce et des Petites et moyennes entreprises. Dans la foulée, un nouveau directeur général a été nommé à la tête de cette structure. Clément Attiou a été porté à ce poste de directeur général avec pour mission de poursuivre le soutien au développement de cette filière.

Ahmed Traoré

Sentinelle BF